Aki et Masami, deux jeunes femmes qui vivent en collocation dans une immense tour de Tokyo voient un jour de leur fenêtre une mère et son fils faire l'amour dans l'appartement en face du leur. Elles décident de libérer le fils de cet inceste. Aki réellement amoureuse du jeune garçon même si elle continue ses relations sexuelles avec Ryô, son petit ami, et sa collocatrice. En revanche, la mère du jeune homme se révolte contre cette atteinte à sa vie privée. Une bataille en règle aura lieu sur la rivière Kanda, dérisoire petit cours d'eau entouré de béton qui verra le triomphe momentané d'Aki et de son jeune amant. Comme par inadvertance après avoir fait l'amour sur le toit, ils en tomberont, se suicidant discrètement.
La rivière Kanda, tout petit affluent du fleuve Sumida, s'étend sur 24 km à travers certains quartiers résidentiels à Tokyo tel que Nakano où les pourtours de Shinjuku. C'est dans ce cours d'eau qu'aura lieu l'explication finale avant le suicide inutile et beau des amants.
Plus que de Passion (182) ou Prénom Carmen (1983) dont il est contemporain, ce premier film de Kiyoshi Kurosawa, s'inspire bien davantage de La Chinoise ou Pierrot le fou. A l'influence manifeste de Godard (tous ses films sont cités sur les grandes feuilles blanches qui tapissent la chambre du jeune homme) s'ajoute peut-être celle d'Almodovar.