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Cités de la plaine

2000

Avec : Ben, Lahcene Aouiti, Amélie Desrumeaux, Bernard Trolet, Erika Kramer. 1h50.

Dans le nord de la France, aux confins de la Métropole lilloise, un homme remonte le fil de sa vie. Immigré maghrébin, il a fondé un commerce contre vents et marées et épousé une Française dont il a eu un enfant.

Mais cette vie difficilement conquise ne résiste pas au temps qui passe : sa mère est égorgée en Algérie, son couple se défait et, au bout du chemin, il finit par tout perdre, à commencer par la vue....

Réalisé à Roubaix, avec des acteurs non professionnels, le dernier film du réalisateur témoigne d’une grande recherche stylistique, mêlant séquences filmées à la caméra numérique et scènes oniriques.

Dans ce film testamentaire, Robert Kramer lie le local au global et décrit les mutations contemporaines des territoires urbains, laissant entrevoir l’avènement d’un monde où se juxtaposeraient désormais centres technologiques de décisions planétaires et vastes zones de friche ou d’abandon.

“Si le monde est partout identique, cela signifie que tu peux le filmer partout, à partir de n’importe quel endroit. D’une certaine manière, le local renvoie partout au global. (…) C’est cela le nouveau montage du monde et cela concerne forcément le cinéma. Le problème n’est plus tant de savoir où filmer, mais de savoir comment filmer ce qui, dans ce monde-ci, t’intéresse, ce qui oblige à poser de nouvelles questions : en quoi ce monde affecte-t-il le système nerveux ? Que devient l’être dans ce contexte ? Qu’est-ce qu’il en reste ? Voilà le nouveau champ de travail : filmer ce qui reste” (Robert Kramer, conversation avec Patrick Leboutte, in L’image, le monde, n°1, automne 1999)

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