Alex Joffé
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(1918-1995)
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12 films | ||
Cinéaste français, Alexandre Joffé nait le 18 novembre 1918 en Bulgarie. Après des études à lÉcole Technique de Photo et de Cinéma, il fait ses débuts dans les années quarante comme assistant opérateur (pour Léonce-Henri Burel, Fred Langenfeld, Eugène Schüftan, Michel Kelber, Henri Alekan, entre autres), sessaie un temps au montage puis devient secrétaire particulier du scénariste Jean Aurenche, qui lui communique son goût pour lécriture et lui permet de se lancer dans la rédaction de scripts, spécialité dans laquelle il va briller très vite en collaborant notamment aux sujets de NE LE CRIEZ PAS SUR LES TOITS de Jacques Daniel-Norman, (1943), et FLORENCE EST FOLLE de Georges Lacombe (1944), (quil adaptera dailleurs pour le théâtre sous le titre de «Chère Florence»).
Après la guerre, il devient auteur professionnel de scénarios et signe entre autres ceux de TANT QUE JE VIVRAI de Jacques de Baroncelli (1946), ADIEU CHÉRIE de Raymond Bernard (1946), CHRISTINE SE MARIE de René Le Hénaff (1946), LASSASSIN NEST PAS COUPABLE, de René Delacroix (1946), LA FILLE DU DIABLE de Henri Decoin (1946), MILLIONNAIRE DUN JOUR dAndré Hunebelle, (1949). En 1950, il écrit les scripts originaux du 84 PREND DES VACANCES de Léo Joannon, de TROIS TÉLÉGRAMMES de Henri Decoin; en 1951, ceux de SANS LAISSER DADRESSE de Jean-Paul Le Chanois, NOUS IRONS À MONTE CARLO de Jean Boyer, SEUL DANS PARIS de Hervé Bromberger, LE DÉSIR ET LAMOUR de Henri Decoin, et en 1953 celui de FEMMES DE PARIS de Jean Boyer.
Sa notoriété reconnue lui donne enfin loccasion de se tourner vers la réalisation il était passé une première fois derrière la caméra en 1947 avec SIX HEURES À PERDRE, réalisé en collaboration. Dès ses premiers films, se fait sentir son originalité dinspiration : LETTRE OUVERTE, comédie avec Robert Lamoureux, LES HUSSARDS, une farce historique désinvolte, avec Bourvil et Bernard Blier, qui connaît un grand succès, LES ASSASSINS DU DIMANCHE qui traite, sur un ton ambigu, dun sujet très sérieux (les drames de conscience dun garagiste dont la maladresse risque de provoquer un grave accident). Ces activités ne lempêchent toutefois pas dadapter JE REVIENDRAI À KANDARA (1956) de Victor Vicas.
Avec LES FANATIQUES, Alex Joffé construit un suspense à laméricaine en mettant en scène un patriote terroriste (curieusement incarné par Pierre Fresnay), résolu à faire sauter lavion dont il est le passager parce que le dictateur de son pays se trouve à bord. Ensuite, le cinéaste soriente vers le policier en adaptant Auguste Le Breton avec DU RIFIFI CHEZ LES FEMMES, à latmosphère très noire. Dans les années soixante, il deviendra lun des cinéastes attitrés de Bourvil en le dirigeant dans pas moins de cinq films, LE TRACASSIN, LES CULOTTES ROUGES, LA GROSSE CAISSE et surtout deux de ses plus gros succès, FORTUNAT, mélodrame avec Michèle Morgan, et LES CRACKS, qui décrit la course cycliste Milan-San Remo au cours des pittoresques années dix.
Il est également lauteur dun film dhumour juif tourné en Israël et entièrement construit autour de la personnalité de Robert Hirsch, PAS QUESTION LE SAMEDI. En 1958, la revue Cinéma disait de lui quil «sintéresse à ses histoires, sympathise avec ses personnages, croit à ce quil fait et le fait bien. Et rachète souvent les aspects un peu conventionnels de ses scénarios par la primauté quil accorde aux détails apparemment inutiles ( ) Son habileté à poser des problèmes sans chausser de gros sabots peut aider à réconcilier notre cinéma avec les idées». Cest en effet son humour qui lui a permis de traiter des sujets très mélodramatiques sur le ton du vaudeville.
Auteur complet de la plupart de ses films (cest assez rare dans le cinéma
français) et brillant directeur dacteurs, Alex Joffé,
malgré une carrière peu prolifique (douze films), fut un authentique
cinéaste au ton plein de verve et à linspiration fort
originale et beaucoup dhistoriens regrettent quil nait pas
tourné davantage. Il est décédé à Paris,
le 18 août 1995. Son fils Arthur est lui aussi cinéaste (HAREM,
1985; ALBERTO EXPRESS, 1990).
Filmographie :
1947 | Six heures à perdre |
(Co-réalisation Jean Lévitte). Avec : André Luguet (Le voyageur / Léopold de Witt), Dany Robin (Rosy), Denise Grey (Mme de Witt), Jean-Jacques Delbo (Claude), Jean Gaven (Antoine), Louis de Funès (Le chauffeur), Pierre Larquey (Joseph), Paulette Dubost (Annette), Jacqueline Pierreux (Simone). 1h30. Un voyageur a une correspondance dans quelques temps qui lui laisse le loisir de faire un tour en ville. Pris pour Léopold de Witt, il accepte de jouer ce rôle pour les beaux yeux de Rosy et pénètre ainsi au sein de la famille de Witt. |
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1953 | Lettre ouverte |
Martial est un mari jaloux qui rend la vie impossible à sa femme, Colette. Celle-ci écrit àun ami d'enfance pour lui confier sa peine et, malgré toutes les astuces de Martial, refuse de lui laisser lire la lettre. Ce dernier tente alors de corrompre un postier pour entrer en possession de la lettre. Il ne réussit pas et a bien des aventures. | |
1955 | Les hussards |
Avec : Bernard Blier (Le Gouce), Bourvil (Flicot), Alberto Bonucci (Raphaël), Jean-Marie Amato , Carlo Campanini (Lippi), Daxely , Louis de Funès (Le sacristain), Giani Esposito (Pietro). 1h42. Au cours de la campagne d'Italie, deux hussards perdent leurs chevaux. Afin d'éviter de paraître ridicule, ils prétendent avoir été victime de franc-tireur. Plusieurs otages italiens sont alors arrêtés en représailles. Nos deux lascars finissent par être arrêtés pour leur mensonge, ce qui leur vaudra d'éviter d'être anéantis par les autrichiens. |
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1956 | Les assassins du dimanche |
Un petit garagiste s'absente pour participer à une course cycliste, laissant deux clients reprendre leur Mercedes avec l'écrou de direction desserré. Quand le drame est connu, tout le village se mobilise pour retrouver la voiture en danger. | |
1957 | Les fanatiques |
Dictateur d'un petit État
sud-américain, le général Ribéra vient d'écourter
son voyage officiel en France car une révolution a éclaté
dans son pays. Une escorte le conduit à l'aéroport de Nice.
Luis Vargas et Diego Liaz, deux partisans, sont à pied d'oeuvre
pour faire sauter l'avion sur lequel il doit s'embarquer : il faut que
sa mort ait l'apparence d'un accident afin d'éviter des représailles
sur les prisonniers politiques. Mais un changement a lieu au dernier moment
: Ribéra embarquera sur un vol commercial à destination
de Rome avant de prendre la correspondance pour l'Amérique du Sud.
Luis n'a pas d'état d'âme : il doit placer la bombe à
retardement qui éclatera à 13 h 30 précises sur l'avion
de Rome. Diego, affecté à la sécurité de l'aéroport,
répugne à tuer ainsi cinquante autres personnes innocentes
et veut à tout prix empêcher le geste criminel de son compatriote.
Vargas tente vainement de confier la machine à écrire dans
laquelle est cachée la bombe à l'un des passagers pour Rome.
Après avoir tiré sur Diego, qui a voulu tuer Ribéra
d'un coup de revolver, Luis, en désespoir de cause, se résigne
à se sacrifier et embarque à bord du DC-6 qui prend son
envol. Au cours d'un entretien au bar avec Ribéra en personne, Luis, activement recherché dans son pays, révèle son identité au dictateur. Terrifié par la présence de son ennemi mortel à bord, Ribéra meurt d'une crise cardiaque en regagnant son siège. Pour éviter des morts inutiles, Luis, enfermé dans les toilettes, fait sauter le hublot, provoquant la dépressurisation de l'appareil qui pique vers le sol. Le pilote revient à lui juste à temps pour se poser en catastrophe sur une petite île de la Méditerranée. Luis n'aura que le temps de sortir avec la bombe et de s'éloigner suffisamment de l'appareil avant qu'elle n'explose. |
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1959 | Du rififi chez les femmes |
Vicky, propriétaire d'une péniche dans laquelle elle a fait une boite de nuit refuse de la vendre a Bug. Elle retrouve ses amis qui préparent le hold up d'une banque. Bug, pensant qu'elle se livre au trafic de drogue la suit à la banque et l'empêche de faire sa part du travail dans le cambriolage... | |
1960 | Fortunat |
Avec : Bourvil (Noël Fortunat), Michèle Morgan (Juliette Valecourt), Teddy Bilis (M. Sam Falk), Rosy Varte (Mme Rosette Falk), Patrick Millow (Pierrot), Frédéric Mitterrand (Maurice), Albertine Sarov (Myriam), Jean-Marie Amato (Martinez). 2h01. Lors de l'occupation de la France, le destin réunit le braconnier Fortunat, brave bougre quelque peu porté sur la boisson et Juliette, femme fort élégante accompagnée de ses deux enfants. Juliette et ses gosses désirent gagner la zone libre pour se réfugier à Toulouse. Pour cela il leur faut franchir la ligne de démarcation. Mademoiselle Massillon, une institutrice secourable tente d'aider Juliette qui est recherchée par les nazis depuis que son mari, un chef de la résistance, a été arrêté. C'est Fortunat qui est chargé de conduire en lieu sûr les deux enfants et leur mère. Pour la ciconstance, Fortunat se fait passer pour le mari de Juliette. Des liens étroits vont unir Fortunat à Juliette. Mais la Libération survient et Juliette retrouve son mari. Fortunat repart alors vers son destin d'homme solitaire. |
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1961 | Le tracassin ou Les plaisirs de la ville |
avec : Bourvil (André Loriot), Pierrette Bruno (Juliette), Armand Mestral (Clairac), Maria Pacôme (Madame Gonzalès), Rosy Varte (La patronne), Yvonne Clech (La locataire), Harry-Max (Crollebois), Léo Campion (Van Hooten), Micheline Luccioni (La serveuse). 1h43. André Loriot travaille aux Laboratoires de psychochimie, qui grâce à son slogan 'La bonne humeur, c'est la sante' vend avec succès des pilules de détente. Et c'est tant mieux, car avec la journée qu'il va vivre, André va en avoir besoin d'une bonne dose. |
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1962 | Les culottes rouges |
Avec : Bourvil (Fendard), Laurent Terzieff (Antoine). 1h46. Eternel rouspéteur, camarade douteux, fier-à-bras sûr de sa force, Antoine Rossi cherche obstinément à s'enfuir du camp où il est prisonnier. Il en est à sa sixième tentative, chaque fois contraint de porter les culottes rouges qui signalent les récidivistes à l'attention. Il arrive pourtant un dimanche à échanger les culottes trop voyantes contre un pantalon gris et à se réfugier sous la scène du théâtre du camp. Là, il se heurte à un autre prisonnier : Fendard qui, grâce à sa qualité de souffleur, peut y cacher des provisions. Antoine s'en empare, terrorise par son cynisme le poltron Fendard et le persuade de fuir lui aussi. C'est ainsi que, cachés dans des malles de costumes, ils arrivent à se sauver. La chance tourne, ils manquent le train qui devait les emmener, Rossi se fait une entorse et à cette occasion Fendard découvre son vrai caractère, sensible et généreux. Il soigne son camarade, lui trouve à manger et refuse une occasion de fuir tout seul pour ne pas abandonner Antoine, caché dans une meule de foin. Un train va vers la France; ils se précipitent et Antoine fait tomber Fendard du wagon où ils ont pu grimper. Le malheureux caché sous les essieux assiste alors à l'arrestation d'Antoine qu'un chien policier a repéré. Mais Fendard n'aura pas à passer les culottes rouges, le train l'emmène. Seul, il roule vers la liberté. |
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1965 | Pas question le samedi |
Haim Silberschatz, le plus grand chef d'orchestre juif vivant, est sur le point de mourir. Mais son père lui apparait et lui laisse entendre que son passeport pour la haut n'est pas dans la poche ! Il doit donc, dans les 20 minutes qui lui reste à vivre, réparer le mal qu'il a fait : s'intéresser un peu plus à ses nombreux fils... | |
1965 | La grosse caisse |
Avec : Bourvil (Louis Bourdin), Paul Meurisse (Filippi, le gangster), Françoise Deldick (Angélique), Daniel Ceccaldi (Pignol), Roger Carel (Souvestre), Ménahem Choura (Le géant). 1h45. Le brave Bourdin est poinçonneur dans le métro. Son seul plaisir est de lire des policier. Un jour, il se met en tête d'écrire lui-même une histoire policière en imaginant un hold-up minutieusement préparé. Motivé par les railleries de ses petits camarades, il travaille d'arrache pied d'autant que la jolie Angelique est sa plus fervante lectrice. |
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1968 | Les cracks |
avec : Bourvil (Jules Auguste Duroc), Robert Hirsch (Me Mulot), Monique Tarbès (Delphine Duroc), Michel de Ré (Le marquis de Lion), Anne Jolivet (Jocelyne), Bernard Verley (Lelièvre), Gianni Bonagura (Pifarelli), Roger Caccia (Le semeur-pêcheur), Patrick Préjean (Médard), Francis Lax (Carrel). 1h30. Jules Auguste Duroc sest ruiné pour mettre au point une
bicyclette révolutionnaire dont Lucien Médard, son coureur
cycliste de beau-frère, démontrera les qualités
lors de la course Paris-San Remo organisée, cet été
1901, par deux journaux sportifs, lun français, lautre
italien. Au matin du départ de lépreuve, un huissier,
Léon Charles Mulot, se présente à la boutique des
Cycles Duroc pour opérer une saisie. Jules se sauve et gagne,
avec son précieux vélo, la ligne de départ où
il découvre que Médard, le traître, sest fait
engager par La Gauloise, léquipe française.
Voyant débouler son triporteur à moteur conduit par sa
femme Delphine sous la contrainte dun Mulot furieux, Jules na
plus quune solution : se mêler à la course. Son engagement
confirmé par les organisateurs, le marquis de Lion et lItalien
Pifarelli, Duroc suit le peloton où il vante les mérites
de sa machine : cale-pieds, roue libre, guidon mobile
Mais Mulot,
qui suit la caravane à bord du triporteur piloté par Delphine,
na pas dit son dernier mot. Tout lui sera bon pour arrêter
les coureurs et Duroc. Dabord des clous répandus sur la
route ; les pneus crèvent et Jules est le plus rapide à
réparer. Puis, à létape de Pougues-les-Eaux,
un somnifère versé dans la citronnade offerte aux coureurs
et que Jules sera le seul à ne pas boire. Rien ny fait
: à Vichy, Duroc passe en tête la ligne darrivée,
les autres concurrents sétant trompés ditinéraire.
Lorsque le marquis de Lion exalte les vertus du vélo de Duroc,
Mulot est là qui imagine aussitôt un contrat dassociation
avec sa victime pour lexploitation en commun il se réserve
néanmoins la majorité de la bicyclette miraculeuse.
Débarrassé de la menace de saisie, Jules signe le contrat
et repart avec, désormais, un directeur sportif impitoyable :
Mulot ! |
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