Les enfants du placard

Nicolas, garçon solitaire et taciturne, va d'hôtel en hôtel. Manifestement sans travail et sans argent, il erre dans les rues de Paris, paraissant hanté par une idée fixe. L'attente de Nicolas est liée à la photo d'une jeune femme blonde qu'il épingle au mur de sa chambre, à côté d'un mot lui fixant un rendez-vous.

Il s'agit de sa soeur Juliette, qu'il retrouve enfin au jardin du Luxembourg. Elle vit depuis trois ans en Afrique avec leur père, qui l'a plus ou moins forcée à épouser son associé, Jean Berlu. Les deux hommes font des affaires douteuses consistant à assurer l'émigration clandestine d'Africains en France. Juliette - à Paris pour un mois - invite Nicolas chez elle à déjeuner. Un curieux rituel a lieu entre le frère et la soeur : Juliette embrasse la marque d'une croix sur l'épaule de Nicolas. Ce geste les renvoie tous deux à leur passé... Un jour, au moment de quitter l'appartement, leur père confia à Nicolas leur mère, malade et alitée. Mais le garçon entraîna Juliette dans le placard et, à l'aide d'une canne-épée, ils se marquèrent mutuellement l'épaule d'une croix, symbole d'un pacte secret et d'une fidélité absolue. Quand ils revinrent dans le salon, leur mère s'était pendue. Par la suite, le père, jugeant Nicolas responsable de cette mort, rompit avec lui et empêcha Juliette de le voir.

Elle enfreint donc cette interdiction, donne de l'argent à Nicolas pour qu'il rembourse ses dettes et l'invite souvent chez elle. Un soir, elle lui présente sa meilleure amie, Laure, fille d'un diplomate. Une liaison s'ébauche entre Laure et Nicolas. Tel était le but de Juliette qui voulait qu'une autre fasse à sa place ce qu'elle ne pourrait jamais faire : aimer Nicolas. Mais Laure commence à s'intéresser à Julien, un ami de Nicolas, et Berlu interdit avec violence à Juliette de revoir son frère. La volonté de Juliette ploie, elle renonce à cet amour interdit et son séjour s'achève sans qu'elle ait revu son frère. Pourtant, elle parvient à accomplir le dernier voeu de Nicolas : dérober pour lui la canne-épée du père. Nicolas s'en sert peu après pour se défendre contre Berlu et lui balafrer la joue. Berlu met un terme à ces "enfantillages" en brisant la canne-épée. Au petit jour, tandis que Laure part avec Julien, Nicolas, dans sa chambre d'hôtel, dort, la tête enfouie sous le drap.