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(1925-2007)
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Né dans une famille juive, Isidore Goldstein est formé par un père sévère et ambitieux. Enfant surdoué, il lit  passionnément  les œuvres des grands auteurs de la littérature et de la philosophie. Selon son témoignage, il lisait Fiodor Dostoïevski à treize ans, Karl Marx à quatorze, Marcel Proust à seize. C'est au cours de ces lectures, qu'en 1942, à seize ans et demi, il aura l'intuition d'un nouveau système poétique et musical, quand, à la lecture d'une phrase de Hermann von Keyserling : « le poète dilate les vocables », une erreur de traduction l'a conduit à confondre « vocable » avec voyelle, comprenant ainsi, dans sa langue roumaine natale, que « le poète dilate les voyelles ». Aussitôt, il rédige le Manifeste de la poésie lettriste, dont il dira que « réalisant l'universalité, nous créons une internationalité égale pour toutes les langues indifféremment de leur importance. Le profit et la perte de chaque nation étant égaux, nous réussirons à réaliser le vieux rêve de toute poésie. Que la poésie devienne transmissible n'importe où et qu'elle surpasse. La poésie lettriste, la première vraie internationale. »
Dans le même temps, il énoncera les lois d'une méthode de création qui prendra plus tard le nom de La Créatique ou la Novatique (1942-1976), et à partir de laquelle il redéfinira et transformera à peu près tous les domaines de la culture, des sciences aux arts en passant par les techniques, la philosophie, la théologie et la vie.
Fuyant les désastres de la Seconde Guerre mondiale, en compagnie de Serge Moscovici, il s’établit définitivement à Paris, au cœur du quartier Saint-Germain-des-Prés où il arrive clandestinement en août 1945, après un périple périlleux de plusieurs semaines à travers l'Europe. Dans sa valise, les notes et les textes rédigés dans son pays natal, parmi lesquels figurent les manuscrits de ses premiers ouvrages.
Son souhait de propagation de ses conceptions le conduit à rencontrer des personnalités du monde intellectuel, Pierre Albert-Birot, André Gide, Tristan Tzara ou André Breton, par exemple.
Le 8 janvier 1946, Isidore Isou organise avec Gabriel Pomerand, son premier disciple, la première manifestation lettriste, qui sera le point de départ du groupe qui s'organisera autour de lui. Désireux de publier son œuvre manifeste, Introduction à une nouvelle poésie et à une nouvelle musique, il obtiendra le soutien de Raymond Queneau et de Jean Paulhan, grâce auxquels l'ouvrage paraîtra à La Nouvelle Revue française (NRF) en avril 1947. C'est à la suite d'un scandale organisé au Théâtre du Vieux-Colombier, lors d'une représentation d'une pièce de Tristan Tzara, que Gaston Gallimard acceptera de publier, en octobre de la même année, un ouvrage défini comme un roman, mais prenant la forme de « mémoires », L'Agrégation d'un Nom et d'un Messie, sur lequel Georges Bataille, dans sa revue Critique, écrira des pages aussi belles que grinçantes : « La vie du jeune Isou est celle de tout adolescent pourri de littérature (et d'innombrables connaissances), mais projeté à travers le monde par une impudence qui bouscule — et veut bousculer : Isou est infiniment grossier, sans mœurs et sans raison. » En réalité, la matière autobiographique de cette Agrégation visait en fait un but unique, celui de la démonstration l'accumulation d'un personnage parfait, réussi et vivant.

Suivront régulièrement de nouvelles et nombreuses publications en relation avec différents secteurs de la connaissance : Le surréalisme et André Breton (1948), L'économie politique et l'érotologie (1949), Les arts plastiques (1950), Le roman et la prose (1950), Le cinéma (1951), Le théâtre (1952), qui constitueront les premiers fondements d'un désir plus global de transformer radicalement la société, en s'appuyant sur les concepts d'« externé » (la jeunesse) et de créativité généralisée.

En 1951, en marge du Festival de Cannes, aura lieu la projection de Traité de bave et d'éternité - produit par son ami Marc'O1 - son film « ciselant » et « discrépant », dont une des principales originalités réside dans la dissociation de la bande-son et de la bande-image, et dont Jean Cocteau réalisera l'affiche. C'est à l'occasion de cette projection que Guy Debord rejoint pour quelque temps le mouvement lettriste, avant de s'en séparer dès 1952 pour fonder l'internationale lettriste, puis le mouvement situationniste.

En 1954, La Marche des jongleurs, l'une de ses premières pièces, sera montée par Jacques Polieri au Théâtre de Poche Montparnasse.

Parallèlement, il anime le groupe lettriste au Salon Comparaisons, où il se lie d'amitié avec les peintres Andrée Bordeaux-Le Pecq, Rodolphe Caillaux et Maurice Boitel.

Au cours des années suivantes, Isidore Isou développera ces fondements pour les enrichir encore ; à ceux-ci, s'ajouteront de nouvelles découvertes, dans les sciences, la psychologie, le droit, les mathématiques, par exemple[réf. nécessaire]. En dehors de son premier film, son œuvre cinématographique compte aujourd'hui une vingtaine de réalisations, tandis que son œuvre plastique, dont les débuts datent de 1944, figure dans des collections importantes sans toutefois avoir encore fait l'objet d'une grande rétrospective.

Naturalisé Français dans les années 1980, Isidore Isou s'est éteint le 28 juillet 2007, à l'âge de 82 ans.

Filmographie :

1951 Traité de bave et d'éternité
Avec : Voix de Albert J. Legros (Daniel), Bernard Blin (Le commentateur) Images de Jean Cocteau, Blaise Cendrars.... 2h00.

La bande-son est constituée de poèmes lettristes (servant de générique et d'interludes), auxquels s'adjoint une narration contant l'histoire de Daniel, auteur d'un manifeste pour un nouveau cinéma. La bande-image, selon le principe du montage discrépant qui consiste en une disjonction totale entre le son et l'image, est constituée, en grande partie, de found footage

   
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