Un village africain, au coeur de la forêt. La communauté vit dans une relative harmonie, malgré les chamailleries. Une menace pèse pourtant : les engins des forestiers passent et repassent, les arbres sont abattus. Les hommes lavent le linge dans un marigot. Les femmes, amazones mamelues, pratiquent la chasse à l'arc. Deux belles filles se disputent un garçon qui leur plaît. Soutoura dort sous son arbre et ne se réveille que pour manger, ce qui irrite Okonoro, son épouse. Elle préfère rompre et aller vivre avec Yéré. La guérisseuse Badinia est très habile : elle réussit à recoudre la tête coupée d'un garçon qui n'en gardera qu'une cicatrice et une légère gêne... Le soir, tous se réunissent pour regarder le soleil qui se couche. Puis on chante et on danse, dans la nuit percée par les phares des camions.
Sur la place, Bouloudé a terminé son puits,
mais il est sec. Badinia prie l'idole, l'eau apparaît enfin et la pluie
se déchaîne. Un jour, un camion s'arrête, des forestiers
en descendent, se disputent et repartent sous le regard miindifférent,
mi-hostile des villageois. Mais quelques filles fréquentent les ouvriers,
qui donnent des bonbons aux enfants. Et les arbres tombent de plus en plus
près des maisons.
Un enfant naît; il portera le nom d'une vieille femme, ce qui signifie
qu'elle doit mourir. Une adolescente parée vient l'en avertir. La vieille
monte sur un cheval étique qui disparaît dans la forêt
et revient seul. L'adolescente pleure d'avoir rempli sa terrible mission mais
la fille de la morte la console. Okonoro part un matin avec enfants et bagages
dans la jeep d'un contremaître. Yéré la recherche. Dans
sa marche vers la ville, il croise les représentants de la Religion,
de la Police et de la Politique.
Mais la forêt meurt et les habitants fuient le village qui brûle. Des touristes, non loin de là, contemplent l'incendie et trouvent cela très joli. En ville, pour survivre, le puisatier a fait des copies de l'idole de Badinia et les vend dans la rue.