L'histoire de Vincent Van Gogh avec des dialogues tirés de ses lettres.
Extrait du dossier de presse :
Ma rencontre avec Raphaël Thiéry, avec qui j’ai tourné mes trois courts métrages, est à l’origine de ce film. Si dans la réalité, Raphaël est plus extraverti que son personnage, je me suis néanmoins inspirée de certains aspects de son existence pour construire ce conte. Borgne et doté d’un physique hors norme, il a appris à vivre en ayant l’habitude de la condescendance, du rejet et de la méfiance. Il a longtemps partagé son temps entre ses activités de garde forestier, sa compagnie de théâtre et le groupe de musique traditionnelle dans lequel il jouait de la cornemuse, jusqu’à ce qu’un jour, Alain Guiraudie, le révèle dans Rester vertical. Faisant de sa « tronche » atypique un atout, le cinéma a changé les regards sur lui.
. Et puis, j’ai un amour profond pour les contrastes et les paradoxes. Le génie indépassable en la matière c’est Victor Hugo. J’ai découvert son œuvre vers l’âge de 16 ans et j’ai été marquée à jamais par sa façon unique de mêler le sublime au grotesque, le beau au laid, le chaud et le froid. Je suis et serai toujours en quête de ces virages.
Il s’agit d’une histoire d’amour avec lui-même. Le regard de Garance va le libérer des autres regards, ceux de sa mère, de la postière, de son groupe de musique. Raphaël est enfermé dans la représentation que les autres ont de lui-même. Comme nous tous qui sommes définis par ces regards qui nous enferment dans des cases. Je demeure persuadée qu’il suffit qu’une personne vous regarde différemment pour vous libérer. C’est d’ailleurs ce qui se passe quand on tombe amoureux. Quand on est soudain vu différemment, cela raconte autre chose de vous-même et vous change à jamais. Par son regard, Garance le libère.
L’ombre de Cocteau n’a cessé d’habiter ce tournage. Je pourrais dire la même chose de Demy et du Rosselini des Onze Fioretti de François d’Assise. On voit très bien que Rossellini tourne en été mais il veut absolument que cela ressemble à l’hiver.Le personnage de Garance est né de ma fascination pour des artistes comme Sophie Calle ou Marina Abramovic. Je trouve d’un culot extraordinaire de réussir à faire de son intimité une matière créative. Pour L’Homme d’Argile j’étais très inspirée par Paula Rego, Nikolaï Astrup et Munch. L’idée c’était de créer un univers à la fois naïf et inquiétant.