Une Vérité qui dérange
2007

L'humanité est assise sur une bombe à retardement. Les savants du monde entier s'accordent pour dire qu'il nous reste à peine dix ans pour éviter une catastrophe planétaire - un dérèglement majeur du système climatique qui entraînerait des perturbations météorologiques extrêmes, des inondations, de longues périodes de sécheresse, des vagues de chaleur meurtrières.

Cette catastrophe d'une ampleur sans précédent, nous en serions les premiers responsables ; nous seuls pouvons encore l'éviter.

Plutôt que de sonner le tocsin de l'apocalypse ou de céder à la délectation morose, Une vérité qui dérange a choisi d'illustrer et de relayer l'action et le combat passionné d'un homme, l'ancien Vice-président Al Gore, qui depuis cinq ans sillonne les États-Unis pour persuader ses concitoyens de l'urgente nécessité de réagir à cette crise.

Graphiques, mysticisme et catastrophes tel est le cocktail saoulant que propose Al Gore à tout à chacun dans ce film.

Un discours sans preuve

Une bonne moitié du film est constitué des extraits d'une conférence vraisemblablement organisée pour l'occasion sensée rendre compte du bon millier d'autres qu'il a données dans le monde dans son combat contre le réchauffement climatique. Une seule idée à combattre : le monde est si vaste que l'on ne peut le mettre en danger.

Al Gore fait preuve d'un humour de bon aloi se présentant comme l'ex-futur président des Etats-Unis ou avec une anecdote dévalorisant un professeur obtus trop pressé, devenu expert de l'administration.

Il cherche à convaincre tout le monde avec les mêmes arguments chocs. Ceux-ci sont héla souvent trop simplistes, sans recherche de la preuve, se réduisant à des corrélations entre CO2 et température. Ensuite l'œil, la main désignent l'ouragan Kathrina, on parle de catastrophe (les banquises vont fondre de six mètres au Groenland et de six mètres en Alaska), d'obligations du fait que tous admettent mais sans preuve sans investigation poussée. Al Gore affirme ainsi qu'un de ses amis lui dit que deux ans après l'adoption de la loi sur la taxe qu'il a fait voter, la différence se voit dans une carotte de glace qu'il a extraite en Alaska. Il le dit mais, il ne nous le montre pas.

Autres affirmations à l'emporte pièce : 18 mois après la photo du lever de terre depuis la lune, le mouvement écologique moderne était né. La photo du 11 septembre 1978, celle de la terre éclairée par le soleil derrière la capsule est la photo la plus reproduite de tous les temps.

Sur 928 articles de chercheurs aucun ne conteste que le réchauffement climatique est dû à l'homme. La vérité est sous contrôle, certains (mais qui sont ces héros ???) à la NASA ont été virés sans salaire et emploi parce qu'ils avaient découvert une vérité qui dérange. Philipp Cooney, haut responsable de l'administration a du démissionner lorsqu'il a été prouvé qu'il avait dénaturé les résultats de scientifiques. Preuve du cynisme de l'administration, cet ancien salarié du lobby de l'énergie a, dès le lendemain, été réembauché par Exxon mobil.

 

Un insupportable panégyrique du conférencier

L'autre moitié du film est consacrée à prouver que Gore est sincère. Qu'il est ce chevalier capable d'empêcher la destruction du monde en tapotant sur son ordinateur, en passant des coups de fil d'une haute importance stratégique ou voyageant à travers le pays et le monde. Fier de son parcours politique, son regard pensif n'a comme contrechamp que la banquise en train de fondre.

La sincérité d'Al Gore s'appuie sur un engagement de longue date. Il était étudiant de Roger Levelle, le premier à mesurer le CO2 dans l'air en 1957 en lâchant des ballons au milieu du pacifique parce que le plus éloigné de tout. "Il avait compris le scénario des les premiers chapitres", "il nous explosait en cours en nous expliquant que les grands changements de civilisation étaient liés à l'augmentation du CO2 (!!!!)"

Plus tard, Al Gore se souvient de sa vie étudiante lorsque son fils est victime d'un grave accident. "A quoi puis-je employer mon temps sur cette terre ?" se demande-t-il. Il voyage du pole nord au pole sud pour approfondir la question pendant que dans un champ contrechamp la caméra nous donne à lire cette idée : la nature est comme mon fils.

Enfin l'élection présidentielle perdue, il part redonner des conférences

Mais cela ne suffit pas. Al gore convoque aussi son père. Celui-ci, sénateur fermier, a arrêté de produire du tabac quand Nancy, la nurse, est morte suite à un cancer.

On le voit, tout est bon à Al Gore pour enfoncer le clou.

Jean-Luc Lacuve le 02/01/2008

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( An Inconvenient Truth). Avec : Al Gore. 1h38

 
Davis Guggenheim
Genre : Documentaire écologique