Ciné-club : Kippour de Amos Gitaï

Le 6 octobre 1973, jour de Kippour, Israël doit faire face à une attaque-surprise de la Syrie et de l’Égypte. Branle-bas de combat et mobilisation. Deux amis, Ruso et Weinraub, tentent de rejoindre dans la vieille voiture de ce dernier leur unité sur le Golan. La plus grande confusion règne sur les routes. Ils croisent des soldats, dont le chef va-t-en guerre tente de les enrôler. Ils s’éclipsent puis rencontrent Klauzner, un médecin, qu’ils conduisent vers son groupe de secouristes de l’armée de l’air.
Ils réussissent à s’y intégrer et Ruso, réserviste le plus gradé, est nommé responsable d’une équipe de sept hommes chargés de récupérer sur le front, avec un hélicoptère Bell 205, des blessés et des pilotes abattus qu’il faut rapatrier vers un hôpital. Outre Ruso, Weinraub et Klauzner, il y a Gadassi, le pilote Yoran, son copilote Kobi et un mécanicien.
Les missions sont éprouvantes. Quand l’équipe arrive après le combat, une tranchée est remplie de corps mutilés, de morts et de mourants. Pendant le combat de chars ils subissent l’artillerie, au milieu du fracas des tirs. Il faut faire vite, trier les blessés, répéter mécaniquement les gestes qui peuvent sauver des vies. Le soir, au cantonnement, le moral est au plus bas, les nouvelles des divers fronts sont mauvaises, on est loin de l’euphorie de la guerre de 1967. Le groupe parle, se connaît mieux : Ruso, polonais d’origine, belge d’adoption, Weinraub et ses cauchemars – il s’est vu mourir brûlé dans un tank – Klauzner qui pense à sa mère…
La pluie tombe, la boue complique le travail et le rend vain dans bien des cas. Épuisement, hébétude, écœurement. Lors d’une mission en Syrie, l’hélicoptère est touché et vient s’abattre sur le sol israélien. Il y a un mort. Pour les autres, la guerre est finie, ils sont amenés à l’hôpital. Weinraub peut même remonter dans sa vieille voiture et rentrer chez lui, auprès de son amie Dina.