Life of Chuck

Mike Flanagan
2025

(The Life of Chuck). Avec : Tom Hiddleston (Chuck Krantz adulte), Jacob Tremblay (Chuck Krantz adolescent), Benjamin Pajak (Chuck Krantz enfant), Chiwetel Ejiofor (Marty Anderson), Karen Gillan (Felicia Gordon), Mia Sara (Sarah Krantz), Carl Lumbly (Sam Yarborough), Mark Hamill (Albie Krantz), Q'orianka Kilcher (Ginny Krantz), The Pocket Queen (Taylor Franck), Annalise Basso (Janice Halliday), Kate Siegel (Miss Richards), Samantha Sloyan (Miss Rohrbacher), Trinity Jo-Li Bliss (Cat McCoy). 1h51.

Acte Trois : Merci, Chuck. Marty Anderson, professeur de lycée, observe plusieurs phénomènes catastrophiques dans le monde, La Californie s'est détachée du continent, de gigantesques failles apparaissent un peu partout, inondations et incendies ravagent le monde. Marty continue pourtant consciencieusement de faire son travail en recevant des parents déboussolés, parfois plus traumatisés par la disparition de sites internets tels que pornhub que par les résultats scolaires de leur enfant.

Bientôt des voitures abandonnées bloquent les rues et la ville est à l'arrêt alors qu'Internet et la télévision ne fonctionnent plus que par intermittence avant de cesser complètement. Juste avant cela, Marty a observé une curieuse publicité : un homme qu'il assimile à un comptable avec l'inscription « Charles Krantz : 39 années formidables ! Merci, Chuck !» Des panneaux d'affichage et des publicités identiques apparaissent bientôt un peu partout.

L'ex-femme de Marty, Felicia Gordon, l'appelle et ils se demandent si la fin de l'univers n'est pas proche. Marty tente de la calmer.Si les 15 milliards d'années qui se sont écoulées depuis le big bang étaient condensées sur une période d'un an, alors ils vivraient l'ultime seconde de leur monde.

Tous deux commencent à voir d'autres catastrophes et phénomènes surnaturels. Après avoir perdu le téléphone et l'électricité, Marty se rend chez Felicia afin de passer ensemble les derniers instants de l'univers, observant la disparition rapide des étoiles.

La fin de l'univers se révèle être liée à Chuck, 39 ans, alité à l'hôpital, mourant d'une tumeur au cerveau. Il est accompagné de sa femme Ginny et de son fils Brian. Alors que Chuck s'éteint entouré de sa famille, Ginny lui dit : « 39 années formidables. Merci, Chuck. » Pendant ce temps, Marty dit à Felicia : « Je t'aime », tandis que l'univers s'achève brutalement.

Acte Deux : Les artistes de rue pour toujours. Neuf mois avant sa mort, Chuck est à Boston pour un séminaire entre banqueirs. Sur Boylston Street, il tombe sur un batteur ambulant nommé Taylor, qui aperçoit Chuck et commence à jouer de la batterie pour lui. Il est poussé à danser sur-le-champ, attirant la foule. Janice Halliday, une jeune femme qui a été larguée par son petit ami par SMS, rejoint Chuck et ils dansent ensemble, bien que Chuck soit momentanément gêné par un mal de tête avant de poursuivre sous la joie de la foule.

Chuck et Janice aident Taylor à faire ses bagages et, sur l'insistance de Taylor, tous trois se partagent les bénéfices. Chuck avoue ne pas savoir pourquoi il a décidé de danser dès qu'il a entendu Taylor jouer. Taylor suggère de former une troupe itinérante, mais Chuck et Janice déclinent et les trois se séparent en s'embrassant. Chuck reprend sa journée, se demandant encore pourquoi il a dansé, mais en gardant un doux souvenir.

Acte 1 : Je contiens des multitudes. Enfant, Chuck perd son père et sa mère enceinte dans un accident de voiture. Il vit alors chez ses grands-parents paternels, Albie et Sarah. La brillante Sarah apprend à Chuck à danser, tandis qu'Albie, ironique, se tourne vers l'alcool après la mort de son fils et lui interdit d'entrer dans la coupole de leur maison, insinuant qu'il y a vu des fantômes avant leur mort. À l'école, Chuck demande à son institutrice idéaliste, Mme Richards, la signification de la phrase « Je Contiens des Multitudes » tirée du poème de Walt Whitman « Le Chant de Moi-même ». Richards explique à Chuck qu'il contient des Multitudes, les souvenirs qu'il accumule au fil de sa vie formant un univers dans sa tête.

Sarah meurt après s'être effondrée dans un supermarché, aggravant l'alcoolisme d'Albie. Inspiré par sa grand-mère, Chuck s'inscrit au programme de danse extrascolaire de son école, « Twirlers and Spinners », où il devient le meilleur danseur du club et leur apprend le moonwalk. Il a le béguin pour Cat McCoy, une fille plus âgée et plus grande que lui, qui est souvent en couple avec Chuck. Malgré son petit ami, Cat propose à Chuck de danser ensemble lors de la fête d'automne de leur école. Chuck exprime son intérêt pour la danse à son grand-père, mais Albie le repousse et l'encourage à devenir comptable comme lui, lui expliquant que les mathématiques sont importantes et nécessaires à tout. Lors de la fête d'automne, Chuck est d'abord hésitant, mais décide de se lâcher et danse avec Cat devant la foule nombreuse, sous les acclamations de tous, y compris de Marty et Felicia, la première étant en réalité enseignante à l'école de Chuck. Après avoir été embrassé par Cat, Chuck danse seul dehors, sur le terrain de l'école, mais se blesse à la main, ce qui laisse une cicatrice.

Des années plus tard, Albie décède, laissant Chuck, alors adolescent, hériter de tout, y compris de leur maison. Ses grands-parents maternels d'Omaha viennent vivre avec lui jusqu'à son départ à l'université. Maintenant en possession de la clé de la coupole, Chuck décide finalement d'y entrer et voit une apparition de lui-même sur son lit de mort, adulte, qu'il identifie grâce à sa cicatrice. Malgré cela, Chuck rejette cette vision et promet de vivre pleinement, déclarant : « Je suis merveilleux, je mérite d'être merveilleux et je porte en moi une multitude de créatures. »

Le film est composé de trois parties racontées dans une chronologie inversée ; le chapitre trois qui s'assimile d'abord à un film catastrophe n'est qu'une projection du cerveau de Chuck mourant. Chacun des personnages qui le composent trouve son origine dans la première partie. Ce que l’on prend ainsi pour un flm fantastique, les apparition de panneaux publicitaires puis phosphorescent de Chuck ne sont ainsi que la projection de son cerveau, initiées part les deniers mots de sa femme, Ginny qui lui dit : « 39 années formidables. Merci, Chuck. » auquel il répond par la voix mentale de Marty qui dit à Felicia : « Je t'aime » avant qu'il ne meurt.

La seconde partie est le dernier moment mais peut être plus intense moment de la vie de Chuck adulte. Son mal de tête passager est sans doute le premier symptôme de sa maladie mais déclenche aussi le rappel du geste de sa grand-mère qui l'incita à danser enfant dans la cuisine alors que tous se remettaient du décès des parents de Chuck. Séquence de danse pure, sans aucun prolongement romanesque, ni avec la batteuse Taylor Franck, ni avec Janice Halliday sa partenaire de danse.

Le chapitre premier, raconté dans sa chronologie normale, vient donner les clés de la partie initiale du film. Marty Anderson n'est qu'un professeur aperçu depuis un couloir alors que Miss Richards est la professeur d'Anglais qui lit un extrait du Chant de moi-même Walt Whitman. Chuck enfant l'interroge sur le sens de la phrase « I contain multitudes » (« je contiens des multitudes »). Miss Richard lui prend alors la tête entre ses deux mains et lui fait comprendre que le monde est en lui. C'est ce qu'il expérimentera avant de mourir, revoyant à sa façon tous les personnages rencontrés.

Deux éléments prennent une place démesurée et sans grand rapport avec tout cela: la passion mathématique du grand-père et la chambre mystérieuse cadenassée en haut de la tour. C'est la dimension fantastique du film, à vrai dire bien inutile. La connaissance des catastrophes à venir ne servant que propos que le plus dur est l'attente de la  catastrophe plus que la catastrophe elle-même.

Si le film est bien construit, les discours y prennent trop de place, l'enfance et la passion de la danse y sont un peu niaiseux mais surtout le film est trop sec quant à l'émotion qu'il pourrait dégager.

Jean-Luc Lacuve, le 21 juin 2025

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