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La belle équipe

1936

Avec : Jean Gabin (Jean), Charles Vanel (Charles), Aimos (Raymond, dit Tintin), Viviane Romance (Gina), Charles Dorat (Jacques), Micheline Cheirel (Huguette), Charles Grandval (Le patron du ``Roi d'Angleterre''), Charpin 1h40

Cinq ouvriers chômeurs parisiens, dont un étranger menacé d'expulsion, gagnent le gros lot à la Loterie. L'un d'eux, Jean, a l'idée de placer cet argent en commun dans l'achat d'un vieux lavoir de banlieue en ruines, qu'ils transformeront en riante guinguette dont ils seront copropriétaires. Ils s'attèlent à la besogne avec confiance. Mais la solidarité du groupe est fragile: la police recherche Mario, l'immigré; Jacques, le plus jeune, qui souhaite refaire sa vie, s'enfuit au Canada; Gina, une femme de mœurs légères, qui a épousé naguère Charles, l'aîné, survient et réclame sa part du butin communautaire Jean a fort à faire pour maintenir l'unité de l'équipe. Le destin s'acharne sur eux; la veille de l'inauguration de la guinguette, Raymond le joyeux drille, en dansant sur le toit, fait une chute mortelle. Restent Jean et Charles, amoureux de la même femme, qui ne vont pas tarder à se haïr.

L'amitié de Charles et de Jean est sauvée in extremis, à la suite d'une franche explication " entre hommes ", et la guinguette peut enfin ouvrir au son joyeux des flonflons.

La belle équipe aurait pu résonner comme un exemple de la façon dont les individus peuvent collaborer, dans un respect mutuel, à la construction d'un monde meilelur. Le film aurait alors reflété les changements sociaux cruciaux de la France au milieu des années 30. L'optimisme des classes ouvrières suite au Front populaire, la croyance en des sociétés coopératives comme modèle de l'avenir.

Mais La belle équipe souffre de manque d'engagement de Duvivier , incertain quant à savoir s'il doit mettre en avant la vision heureuse qu'offre le Front populaire ou la sapper en montrant comment ce monde utopique peut se briser facilement. La double fin du film est à ce titre révélatrice pouvant aussi bien se terminer en tragédie qu'en comédie. Deux versions différentes furent tournées et proposées simultanément aux spectateurs : dans la première, les deux hommes s'entretuaient, et le carillon - don posthume du joyeux Raymond - sonnait dans la guinguette vide. La seconde est la fin optimiste qui fut exploitée, après que le public de 1936 eût tranché, probablement pas au goût de Duvivier.

Avec ce film Gabin sera identifié comme un héros des classes ouvrières, notamment pour sa convaincante interprétation d'une célèbre chanson du misic hall "Quand on s'promène au bord de l'eau Comm' tout est beau, quel renouveau, Paris au loin nous semble une prison, On a le coeur plein de chansons... "

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