Dans son appartement de New York, une femme célibataire, Justine Jones, se désespère en songeant au vide de son existence. Elle déambule dans l’appartement et se caresse devant une glace mais sans éprouver le moindre plaisir. Elle finit par se suicider en s'ouvrant les veines dans son bain.
Bien que toute sa vie ait été exemplaire, elle est alors damnée pour ce suicide et arrive en enfer où un employé du Diable est là pour l’accueillir. Tandis qu’elle contemple une allumette qui se consume entre ses doigts, elle réalise la gravité de son geste et l’ampleur de ce qu’elle a perdu. Elle supplie alors ce subordonné de la laisser revivre afin qu'elle puisse faire en sorte d'être condamnée à l'enfer pour de bonnes raisons. Le diablotin accepte et elle entreprend alors de rattraper le temps perdu en s'adonnant activement, sous la conduite du maître,au stupre et à la fornication.
Lors de son second décès, elle retourne en enfer où elle se retrouve enfermée dans une cellule avec un homme (interprété par Gérard Damiano lui-même) qui, malgré ses suppliques, refuse de la toucher. En effet, il ne s'intéresse qu'aux mouches volant dans la cellule car il attend le retour de Dieu sous cette forme.
Au lieu de l'actrice de dix-neuf ans qu'il avait prévu d'employer, Damiano choisit pour interpréter Justine Jones, la cantinière du studio, un ex mannequin, ex danseuse. Elle débute dans le cinéma, qui plus est pornographique, à trente-sept ans.
Harry Reems est en revanche une star, surnommé "Mister sex" ou "Le Steve McQeen du porno" qui fera une carrière très longue avec plus de 100 films hardcores à son actif. Le film est redevable à la rhétorique sadienne par ses personnages "Je suis Justine", "Je suis le maître" enfermés dans un lieu inaccessible, l'enfer, avec un personnage qui y subit une série d'initiations, avec impossibilité de sortir de ce cadre et règlement très stricte. Miss Jones est Justine dans sa vie réelle sur terre et Juliette en phantasme.
L'enfer pour miss Jones sera le premier film pornographique projetté
en France en public, projetté au festival d'Avoriaz car fantastique
par son sujet et au premier festival du film fantastique de Paris (qui n'est
pas encore le festival du Rex) dans une petite salle de cinéma de la
rue Monge. Le film sortira officiellement en France en septembre 1975 alors
que Gorge profonde sort une semaine après
et Derrière la porte verte une semaine encore après. Et, en
octobre 1975, c'est la loi sur le X.
(The devil in miss Jones). Avec : Georgina Spelvin (Justine Jones), Harry Reems (Le maître), John Clemens (Abaca), Gerard Damiano (l'homme dans la cellule) Marc Stevens, Levi Richards (sandwich scene), Judith Hamilton (Lesbian dcene), Erica Havens. 1h14.