À Rome, la signature de l'Armistice de Cassibile promet une fin de la Seconde Guerre mondiale assez proche. Ciro est un adolescent romain, fils d'un veilleur de nuit et d'une femme au foyer.
Oisif, petit trafiquant du marché noir, Ciro passe ses journées à déambuler dans son quartier de San Giovanni et dans la ville avec sa bande d'amis, dont Geppa, un sans abri rencontré au Colisée. Comme l'été est chaud dans la capitale italienne, le groupe se retrouve souvent pour se baigner à la Marrana dell'Acqua Mariana, un point d'eau dans le parc Appia Antica.
Pour leur trafic, Ciro et Geppa sont arrêtés par les Allemands mais parviennent à s'échapper dans la confusion due à un bombardement.
Après l'arrivée des Américains, l'ambiance de la ville est plus festive. Ciro a une relation amoureuse avec Tosca, l'épouse du propriétaire de la salle de danse qu'il fréquente avec ses amis. Toujours à la recherche de petits profits, il tente de faire du chantage auprès d'elle en la menaçant de révéler ses lettres d'amour à son mari. Il participe ensuite à un vol où son père, le veilleur de nuit, est tué par ses complices.
Pour Ciro, ce drame agit comme un électrochoc. Il prend conscience que, désormais, il doit subvenir aux besoins de ses frères et sœurs, leur mère étant également décédée plusieurs mois auparavant et suivre les traces de son père.
La trilogie formée par Sous le soleil de Rome (1948), È primavera (1949) et Deux sous d'espoir (1951) se rattache au courant néoréaliste : fort ancrage social, acteurs non-professionnels (à quelques exceptions près), tournage en extérieurs.
Sotto il sole di Roma décrit de façon assez précise la vie dans le quartier populaire de Saint-Jean de Latran entre 1943 et 1946, la grande histoire intervenant plus d’une fois dans la vie des protagonistes. Mais ce sont plutôt les soucis du quotidien et les drames privés qui occupent le premier plan.
Le ton est généralement à la comédie et les aventures de Ciro, adolescent qui a bien du mal à quitter le monde insouciant des jeux et des combines, sont souvent très drôles (en particulier les épisodes du vol de chaussures et celui du match de boxe). Mais le drame prend plus d’une fois le dessus et les séquences où le héros apprend la mort de sa mère, où celle, encore plus forte, où il cause indirectement celle de son père marquent l’ensemble d’un sceau de gravité.
Il s’agit clairement d’un récit initiatique, le passage à l’âge adulte passant bien entendu aussi, et surtout, par l’amour. Le très beau personnage d’Iris, la jeune voisine déjà pleinement consciente de la gravité de la vie et qui, d’une main ferme, ramènera dans le droit chemin le héros égaré, bénéficie de la présence radieuse de son interprète, la débutante Liliana Mancini qui travaillait jusque-là dans un atelier de couture.
Son partenaire, Oscar Blando, ex maître-nageur (bagnino) est également pour beaucoup dans la réussite de Sotto il sole di Roma auquel il communique son énergie et sa vivacité.
Le charme de ses interprètes, la beauté de Rome et de la campagne environnante révélée par la splendide photo de Domenico Scala, la partition entraînante de Nino Rota, plus subtile qu’il n’y paraît, la sûreté de touche de Castellani enfin : toutes ces qualités réunies font le prix de ce très joli film.