Le mystère Méliès

2021

Réalisation Eric Lange. Avec : la voix de Serge Bromberg et Laurent Mannoni, Béatrice de Pastre, Michel Gondry, Randy Haberkamp, Heather Linville, Leonard Maltin, Costa-Gavras. 0h58.

Comme la première partie du Voyage extraordinaire (2011) réalisé dix ans auparavant, Serge Bromberg raconte la vie de Méliès.  L’angle est toutefois plus appuyé sur la perte des négatifs originaux, brulés par Méliès en 1923 et la redécouverte de double de négatifs originaux aux Etats-Unis pour que Gaston, le frère de Georges puisse tirer de bonne copies dans sa succursale de New York.

En 1923, Méliès détruit son œuvre dans un moment de désespoir : les négatifs de ses 520 films, tournés entre 1896 et 1913, partent en fumée.

Pourtant, des copies avec un léger écart de parallaxe suggèrent que l'on pourrait retrouver les négatifs envoyés à Gaston à New York qui a besoin d'un second négatif original pour tirer de bonnes copies dans sa succursale. Pour cala Méliès tournait avec un curieux dispositif à deux caméras permettant d'obtenir deux négatifs.
Si pendant quelques temps de 1912 à 13913. Gaston et Georges font fortune aux Etats-Unis, la guerre des brevets va les conduire à la faillite. Thomas Edison est l'inventeur du film 35 mm perforé : il en réclame les droits et créer la MPPC en 1908 pour assoir son pouvoir. Si Gaston peut acheter du film américain et produire sur place il lui est interdit de développer des films venus d'ailleurs. Les négatifs de Georges Méliès sont inutilisables et Gaston malgré son départ à Los Angeles pour tourner westerns et comédie échoue à renflouer l'entreprise. Avant de partir en Orient, Gaston  confie les négatifs de Georges  à un ami qui les garde dans sa cave.

Dans les années 30, Méliès est redécouvert et se souvient des négatifs de Gaston (mort en 1915). Or Jean Le Roy celui  la même à qui Gaston avait confié les négatifs veut constituer une collection de films. Mais il n'a plus ceux de Georges.  Paul, le fils de Gaston a repris les négatifs et les a vendus dans les années 20. Georges affirma qu’il n'en avait pas les droits.

On decouvre plus tard que c'est Leon Schlesinger, un producteur de la Warner, qui a racheté les 150 négatifs. Il tente de les revendre à la Paramount et négocie avec Méliès pour des copies. Mais la vente, envenimée par l'affaire du vol de Paul, ne se fait pas et les films restent dans un placard jusqu’à ce que la veuve de Schlesinger donne en 1950 à l’Académie des Oscars 53 boites contenant 80 films .Un premier inventaire est fait et l’Académie essaie de faire des tirages de ces négatifs mais les copies sont instables. L’épreuve du temps ayant rendu les négatifs fragiles, ils s’abîment et la pellicule se casse parfois. Ce qui pousse l’Académie, qui n’est pas un centre d’archives à l’époque, à arrêter ce processus de sauvegarde après une poignée de copies.


Les négatifs ont été oubliés jusque dans les années 70. L’archiviste David Shepard, qui a beaucoup œuvré pour la promotion du cinéma muet, apprend leur existence et décide d’en faire quelque chose. Il prend contact avec la bibliothèque du Congrès, l’organe de recherche du Congrès américain qui conserve une collection de plus de 150 millions de références, pour y déposer les films afin de les sauvegarder.

En 1977, la bibliothèque essaie à son tour d’en faire des copies sans pour autant entreprendre un réel inventaire. Et sans réussir à tout tirer, les films s’abîmant. L’œuvre de Méliès tombe à nouveau dans l’oubli jusqu’à leur redécouverte il y a une dizaine d’années.

L’œuvre de Méliès tombe à nouveau dans l’oubli jusqu’à leur redécouverte il y a une dizaine d’années. L’académie, la bibliothèque dus congrès, la Direction du patrimoine du CNC, et Lobster film mènent alors une nouvelle campagne de restauration en deux étapes principales. D'abord assouplir et décoller les films avec un traitement chimique (interdit aux USA à cause d'une réglementation environnementale) puis Numérisation image par image sur scanner de très haute définition

Serge Bromberg est à l’origine du projet. C’est lui qui a monté toute l'opération de restauration et qui a eu l’idée du documentaire écrit avec Eric Lange. Celui-ci s'est ensuite chargé de la réalisation et du montage du film.