Trainspotting

1994

Avec : Ewan McGregor (Mark 'Rent-Boy' Renton), Ewen Bremner (Daniel 'Spud' Murphy), Jonny Lee Miller (Simon David 'Sick Boy' Williamson), Kevin McKidd (Tommy MacKenzie), Robert Carlyle (Francis 'Franco' Begbie), Kelly Macdonald (Diane), Shirley Henderson (Gail), Peter Mullan (Swanney). 1h33.

Dans la ville d'Édimbourg. Mark Renton, au chômage, comme la plupart des jeunes Écossais de sa génération, pose un regard lucide sur sa condition de drogué. Renton traîne dans la banlieue d’Édimbourg avec ses copains : Sick Boy, un fanatique de James Bond perfide et tombeur de filles, Spud, un crétin sympathique et docile, Begbie, un dangereux désaxé cherchant toujours la bagarre, et Tommy, un gars honnête et adepte de la musculation. Pour pouvoir se payer l’héroïne qu'ils prennent, sauf Begbie qui s’en tient à l'alcool et Tommy qui ne touche à rien et mène une vie saine, dans l’antre du dealer Swanney (surnommé la « Mère supérieure »), ils commettent de petits délits.

Renton tente de décrocher et prend des suppositoires à l'opium fournis par Mikey Forrester, un autre trafiquant, pour commencer son sevrage en douceur. Lors d'une soirée en boîte de nuit, il constate que le fait d'arrêter l'héroïne marque également le retour du désir sexuel. Il courtise Diane, une jeune fille délurée, et s'aperçoit après avoir passé la nuit avec elle qu'elle n'a que quinze ans. Horrifié, il veut mettre un terme à leur relation mais Diane menace de le dénoncer s'il refuse de la voir.

Renton, Spud et Sick Boy décident de se remettre à l'héroïne après une virée au grand air proposée par Tommy. Peu après, Lizzy, la petite amie de Tommy, le quitte en partie à cause de Renton car celui-ci s'est emparé d'une cassette vidéo personnelle de leurs ébats en la remplaçant par une vidéo sur le football. Tommy, très déprimé, décide d'essayer à son tour l'héroïne. Même la mort du bébé d'Allison, une de leurs amies droguées, pour cause de négligence alors qu'ils étaient tous dans un état de stupeur provoqué par la drogue, ne les convainc pas d'arrêter.

Renton et Spud sont ensuite arrêtés à la suite d'un petit larcin. Spud est condamné à six mois de prison mais Renton y échappe en poursuivant une cure de désintoxication. Il rechute néanmoins assez vite et est près de mourir d'une overdose. Les parents de Renton décident alors d'employer la manière forte en l'enfermant dans sa chambre jusqu'à ce qu'il ne soit plus accro. Renton passe par ce moment très difficile mais guérit de son addiction.

Renton est désormais clean mais s'ennuie et ne trouve plus de sens à sa vie. Il rend visite à Tommy, qui est quant à lui devenu héroïnomane à plein temps et est séropositif. Sur le conseil de Diane, Renton part pour Londres et commence à travailler dans une agence immobilière. Il apprécie sa nouvelle vie et met de l'argent de côté alors que Diane lui écrit pour lui donner des nouvelles de ses amis. Mais Begbie, recherché pour un vol à main armée, se sert de l'appartement de Renton pour se cacher. Sick Boy, venu à Londres pour des affaires louches, prend lui aussi ses quartiers chez Renton, qui est vite exaspéré d'être ainsi envahi. Tous les trois rentrent à Édimbourg pour assister aux funérailles de Tommy, mort d'une toxoplasmose.

Sick Boy, informé d'une énorme opportunité, propose à Renton, Spud et Begbie de l'aider à acheter 2 kg d'héroïne pour 4 000 £ afin de réaliser un gros bénéfice en la revendant. Renton est réticent mais se laisse convaincre et repend pour l'occasion uen dose d'héroïne. Tous les quatre vont à Londres et vendent l'héroïne à un trafiquant pour 16 000 £. Alors qu'ils fêtent l’événement, Renton propose à Spud de s'enfuir avec l'argent mais Spud est trop effrayé par Begbie. Pendant la nuit, Renton prend le sac qui contient l'argent et s'en va. Spud le voit partir mais ne prévient pas les autres. Renton laisse 2 000 £ dans un coffre pour Spud et décide de prendre un nouveau départ.

C'est le producteur Andrew Macdonald, qui lit le roman d'Irvine Welsh en décembre 1993, qui est à l'origine du projet. Il recrute Danny Boyle et le scénariste John Hodge. Ceux-ci éloignent le film du drame social pour en faire une comédie accessible à un large public. Présenté, hors compétition officielle, au festival de Cannes 1996, il connait un très important succès commercial, rapportant 72 millions de dollars au box-office mondial, dont 16, 5 millions aux États-Unis et 12 millions de livres au Royaume-Uni, pays dans lequel le film a été le plus grand succès commercial de l'année. Il réalise plus d'un million d'entrées en France. Time Magazine le classe troisième meilleur film de 1996. En 1999, le British Film Institute le classe 10e meilleur film britannique de tous les temps. En 2004, il est élu lors d'un sondage public meilleur film écossais de tous les temps. Il figure dans le Top 250 du classement des films de l'Internet Movie Database. La bande originale du film y est sans doute pour beaucoup. Elle comprend des chansons  de Lou Reed, Iggy Pop, New Order, ainsi que des morceaux de la vague britpop (Pulp, Blur, Elastica).
 
Bien que l'action du film se situe à Édimbourg, il est tourné en grande partie à Glasgow, dans une ancienne fabrique de cigarettes pour la plupart des intérieurs, ainsi qu'à Édimbourg pour la première scène et à Londres pour les dernières. Pour l'esthétique du film, Boyle s'est dit est influencé par les couleurs des peintures de Francis Bacon, qui représentent  "une sorte de territoire intermédiaire entre la réalité et le fantasme". On est pourtant bien plus proche d'une esthétique arty et clinquante, matinée de surréalisme.

Bien que le sujet de l'addiction à la drogue soit particulièrement grave, Trainspotting est une comédie. Certes la mort du bébé d'Allison est une séquence assez noire mais qui finit par "allons prendre une dose" faisant tomber la tension. L'héroïne est donnée comme une source de sensations formidable et Renton s'en défait après une simple séquestration chez ses parents. Il rechute après (dans le bus pour Londres) mais sans conséquence sur son mental puisqu'il décide ensuite de quitter ses "amis" aux influences néfastes pour vivre comme un  bon bourgeois.