Discret, obscur, dévoué, fidèle, Sganarelle veille dans l'ombre sur les amours de son maître, Don Juan Tenorio : pas question de laisser approcher les maris trompés ! Cette fois, Don Juan entend conquérir Inès, la fille du gouverneur de Tolède qui, pour conserver son titre convoité par Inigo, le chef de la police, a arrangé un mariage de raison avec le duc d'Altaquerque. Inigo complote de convaincre ce dernier que sa promise le trompe; il fait arrêter Juan - dont il détient un billet adressé à Inès - et le traîne devant le gouverneur. Survient Sganarelle qui, se faisant passer pour son maître, apporte la preuve qu'Inigo s'est trompé. Reçu et fêté avec les honneurs dus à son rang, Sganarelle doit alors se comporter en Don Juan plausible... Il s'y emploie avec " prestance, arrogance, insolence, élégance " comme lui a enseigné le vrai Juan qui, valet à son tour, peut courtiser Inès sans susciter trop de méfiance. Don Juan d'occasion, Sganarelle tombe amoureux d'une belle saltimbanque, Seranilla, qui le prend pour le légendaire séducteur. Inigo croit pourtant tenir le moyen de confondre les imposteurs en la personne de Dofia Elvira, ancienne maîtresse de Juan : mais elle est vraiment trop myope pour distinguer le vrai du faux !
Parcourant de nuit les couloirs du palais à la recherche de Seranilla, Sganarelle compromet moult épouses et, surpris par leurs maris, se voit provoqué en duel par dix-neuf d'entre eux, qu'il devra affronter le lendemain. Sur le, pré, le vrai-faux Don Juan fait habilement s'entre-massacrer les jaloux mais ne peut échapper à Inigo qui le condamne au bûcher pour dix-neuf meurtres ! Le jour de l'exécution, des centaines de femmes, révoltées qu'on "brûle l'amour", délivrent Don Juan/Sganarelle qui, son identité retrouvée, s'enfuit avec sa bien-aimée
Adaptateur, après beaucoup d'autres, de ce mythe universel, l'Américain John Berry fut le premier à avoir eu l'idée, avec ses scénaristes, de substituer le laquais à son maître.