Le septième sceau

1955

Voir : photogrammes du film

(Det Sjunde Inseglet). Avec : Max Von Sydow (Le chevalier Antonius Block), Gunnar Bjornstrand (Jons, son ecuyer), Bengt Ekerot (la Mort), Nils Poppe (Jof). 1h36.

Le chevalier Antonius Blok revient des Croisades avec son écuyer Jons. Soudain la silhouette noire de la mort apparaît sur le bord de la mer pour appeler sa victime ; le Chevalier de la raison la défie aux échecs pour pouvoir ainsi gagner du temps et découvrir le sens de la vie. Non loin de là, Jof le bateleur, sa femme Mia, leur bébé Mikhaël et le jongleur Skat. Jof a vu la Vierge Marie. Plus tard Blok et Jons s'arrêtent dans une église de campagne : le moine qu'interroge le chevalier n'est autre que la Mort. Quant à Jons, qui regarde un peintre travailler à une danse macabre, il raconte sa croisade et se déclare sceptique. Sortis de l'église, ils aperçoivent une jeune sorcière vouée au bûcher et, poursuivant leur route, arrivent dans un village déserté par ses habitants : la peste règne sur la contrée et, au moment où Jof fait son numéro, une procession de flagellant débouche au chant du "Die Irae".

Le chevalier, Jons et une fille muette sauvée d'un moine renégat, rejoignent la roulotte de Jof et de Mia : moment de paix. Dans une clairière, le bûcher est dressé : Blok interroge en vain la sorcière. La Mort lui reproche de toujours poser des questions. La partie d'échecs reprend : Blok qui voit Jof partir détourne l'attention de la Mort qui lui avoue ne rien savoir et n'avoir pas de secrets. Le chevalier et un petit groupe arrivent enfin au château où les attend la femme de Blok. Au matin, Jof aperçoit la Mort qui les entraîne tous sur la colline.

Le septième sceau est le dernier qui permettra d'ouvrir le Livre de la révélation (Apocalypse), et de connaître les secrets divins qu'il enferme. Seul l'Agneau (le Christ) peut briser ce sceau -qui vient après six autres symbolisant les fléaux dont est accablé l'homme (pouvoir, violence, faim, peste, mort…) :

"Et lorsque l'Agneau ouvrit le septième sceau, il se fit dans le ciel un silence d'environ une demi-heure" : l'aventure du chevalier -qui apparaît de nulle part, rejeté par la mer sur la grève, de même qu'ex nihilo apparaît son adversaire la mort se joue dans l'espace spirituel de cette demi-heure, au moment où le secret du ciel est en instance de révélation.

A la fin du film, le chevalier n'a pas eu accès à la révélation. Ses rencontres terrestres se sont avérées décevantes entre l'écuyer athée, l'esprit qui nie, et le jongleur innocemment chrétien, sorte d'Adam d'avant la chute qui a la Grace mais ne le sait pas. Ces deux pôles délimitent le terrain de son questionnement. Mais lui cherche une foi consciente à la mesure de l'homme réel et c'est pour cela qu'il s'est mis en tête de converser avec la mort, face à face avec Dieu.

Saint Paul a promis qu'après la mort, nous ne verrions plus comme dans un miroir (titre original, mal traduit en français de A travers le miroir) mais face à face. C'est toujours l'obsession bergmanienne, même s'il n'y a pas de Dieu, pas de figure visible dans l'au-delà, il y a peut-être, au moins une vérité qui m'attend et dont je ne serai plus seulement condamné à voir le reflet.

critique du DVD
Editeur : Opening. 2006. VOST
critique du DVD

Edition double DVD avec Ville portuaire ou inclus dans le coffret Bergman

 

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