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La brigade des stupéfiants

1949

(Port of New York). Avec : Scott Brady (Mickey Waters), Richard Rober (Jim Flannery), K.T. Stevens (Toni Cardell), Yul Brynner (Paul Vicola). 1h22.

dvd chez Bach Films

New York est en proie à tous les trafics impossibles et inimaginables. Pour éradiquer ce fléau, la ville a mis en place le contrôle des douanes. Ces derniers sont chargés d'examiner chaque bagage qui foule le sol américain. Cependant, certains contrebandiers arrivent à faire passer leur marchandise entre les mailles du filet.

Deux agents du Bureau des Narcotiques de New York vont travailler clandestinement pour démanteler un puissant gang de trafiquants de drogue. Quand l'un d'eux se fait assassiner, son collègue jure de le venger....

Dès l'ouverture, Laszlo Benedek met en scène le lieu ou va se dérouler l'action : New York.

Un réalisme presque documentaire

Le début est marqué par les différentes "vues" de la ville que nous offre le réalisateur. Soit depuis la mer, soit prises sur le "vif". Ainsi du passage où les deux inspecteurs arrivent dans la gare a été filmé sans indications particulières de la part du metteur en scène. Ces plans abaissent la frontière de l'imaginaire que caractérise le film au cinéma pour représenter le plus fidèlement possible la réalité. Le spectateur est à même de mieux s'identifier aux aventures des deux inspecteurs. Benedek a également utilisé ce procédé pour faire prendre conscience au spectateur que ce genre de méfaits arrive tous les jours à New York.

Le caractère documentaire des plans du films s'accompagne d'une voix off explicative qui décrit scrupuleusement les différents corps de métiers de la police ou bien comment se déroule une opération de fouille de bagages sur les docks. En témmognat ainsi de l'Amérique l'époque, Benedeck se révèle influencé par le courant néoréaliste initié par Rossellini ou De Sica.

Le statut de l'homme et de la femme

Dès l'intronduction du récit, Benedek tente pourtant de mettre le spectateur sur une fausse piste. L'histoire débute avec un personnage nommé Toni Cardell. Au moment ou la voix-off parle de cet évènement, deux personnages font leur entrer dans le plan : un homme et une femme. Le spectateur fait immédiatement le lien entre Toni et le personnage masculin. Or il s'avère que Toni est le nom porté par le personnage féminin. Nous avons donc ici une volonté de masculiniser le personnage féminin. Mais pourquoi ? Car l'univers où évolue le personnage féminin est un monde typiquement masculin. Pour que ce personnage ait une place il était nécessaire qu'elle puisse consacré une partie de soi à cette masculinité. Sans cette marque, ce personnage n'aurait trouvé une place de premier choix dans le film. Cependant, porter un nom masculin ne l'empêche pas d'échapper à son triste sort. Le fait que ce personnage disparaisse du film au bout de quelques minutes prouve que bien qu'elle ait une part de masculinité en elle cela ne prouve pas nécessairement qu'elle ait les capacités de les assumer. Cela prouve également qu'au sein de cet univers le masculin n'est pas à l'abri du danger (cela est prouvé lors de l'assassinat de l'un des inspecteurs sur les docks lors de leur infiltration).

On retrouve donc ici cette volonté du réalisateur de décrire de manière scrupuleuse l'univers auquel il s'est intéressait. Il y a eut une volonté de sa part, de coller au plus près de l'univers des trafiquants. Pour cela il n'a pas hésité à faire disparaître des personnages qui avaient une certaine importance, pour faire adhérer le spectateur du côté de la justice et non du côté des hors-la-loi.

Un film signe de contemporanéité

Après une première vision du film, ce dernier n'est pas sans rappeler les productions que nous pouvons voir aujourd'hui sur nos écrans. Benedek a pris le soin d'élaborer sa matière scénaristique. Il mène ses personnages au fil de l'intrigue de manière construite. Plus les personnages sont près de résoudre l'affaire plus le danger se fait menaçant. Par ailleurs, pour accentuer ce côté il n'hésite pas à " supprimer " un des inspecteurs. Le réalisateur décrit de manière minutieuse l'environnement de la justice. Il filme de manière quasi documentaire les aléas d'une enquête policière avec ces filatures et autres couvertures.

Dans son film, Benedek réussit à captiver le spectateur pour cette enquête policière tout en le faisant adhérer du côté de la justice en lui rappelant que le danger le côtoie tous les jours grâce notamment avec cette mise en scène documentaire.

Anthony Boscher le 02/11/2007

Test du DVD

Editeur : Bach Films. Octobre 2007. Version originale anglaise sous-titrée en français. Son : Mono. 1h22. Durée DVD :1h34

Brigade des stupéfiants

Supplément : "A propos du film par Stéphane Bourgoin " (13min) " Bande-annonce surprise " (1min)