Frederick Bean Avery est né le 26 février 1908 dans le Texas. Il conservera de ses origines un accent marqué qui lui vaudra le surnom de " Tex". À 19 ans, il achève ses études à la North Dallas High School dont il illustrait le journal d'étudiants. Il se destine alors à la bande dessinée mais, dans l'attente d'un succès qui ne viendra pas, il se résout à entrer dans un studio de dessins animés. Il a émigré en Californie et débute chez Walter Lantz qui produit une série consacrée aux aventures d'Oswald le Lapin. Il y franchit - sans enthousiasme car les tâches répétitives qu'exige la fabrication d'un cartoon le rebutent - les diverses étapes de la hiérarchie : coloriste, traceur, intervalliste, animateur et enfin réalisateur.

En 1935, il fait des offres de service à Leon Schlesinger dont le studio produit deux séries (" Looney Tunes " et " Merrie Melodies ") que distribue la Warner Bros. Son nouveau producteur l'installe dans un baraquement, aussitôt baptisé "Termite Terrace", à la tête d'une équipe de jeunes artistes dont on reparlera : Robert Cannon, Chuck Jones, Fritz Freleng, Robert Clampett, Frank Tashlin, William Hanna. Chargé de la supervision (la notion de réalisateur est volontairement ignorée par le producteur pour éviter l'emprise des syndicats), il coordonne toute l'activité du studio où naissent les années suivantes quelques-uns des personnages les plus fameux de l'anthologie du cartoon américain : Porky Pig, un porcelet naïf et bégayeur; Daffy Duck, un canard belliqueux et lâche; Egghead (Tête d'oeuf) qui deviendra Elmer Fudd, le chasseur obsédé, et surtout Bugs Bunny auquel Avery donne son apparence définitive. C'est alors l'avènement d'un esprit nouveau dans le cartoon que la mièvrerie menaçait. Les tabous de la veille - sexe, violence - sont bousculés et la prédominance du gag est absolue. C'est dans ce creuset, mis à part un graphisme plutôt négligé, que s'élabore le dessin animé moderne : plus tard, Hanna créera " Tom and Jerry ", Clampett " Sylvester and Tweety Pie ", Jones " The Road Runner and the Coyote ", Cannon participera à la fondation de la U.P.A. (" Mr. Magoo ", " Gerald Mc Boing Boing ") et Freleng imaginera " The Pink Panther". Avery quittera Schlesinger pour n'avoir pu obtenir de réaliser des films de trucages combinant animation et vues réelles d'animaux qui seront finalement produits par la Paramount en 1942 (série SPEAKING OF ANIMALS). Déçu par les conditions financières qui lui sont offertes, il entre à 34 ans à la M.G.M.

"Père" de Daffy Duck et de Bugs Bunny, Avery n'est plus un inconnu quand il entre en 1942 à la Metro-Goldwyn-Mayer dont le département cartoon est dirigé par Fred Quimby.

Chez Warner, les années précédentes, il avait bénéficié d'une liberté certaine, hormis celle de faire figurer son surnom "Tex" au générique pour raison de bienséance. Quimby lui accordera ce droit mais exercera par contre sa surveillance sur chaque scénario et sur la longueur de chaque film, impérativement limitée pour raison budgétaire. Paradoxalement, la verve d'Avery et de son scénariste préféré, Heck Allen, n'en souffrira pas. Le Bureau de censure (Hays Office) s'émeut ? On fera pourtant un film "encore plus fou que le précédent". La pellicule est comptée ? Les gags qui nécessitaient trente pieds tiendront en huit sans rien perdre de leur efficacité et tout s'accélérera à l'avenant, les gags en rafale puis en avalanche succédant aux gags en série.

Le bestiaire d'Avery s'enrichit de nouveaux personnages : The Wolf, le loup lubrique qui incarne à ses débuts Adolf Hitler dans une parodie des TROIS PETITS COCHONS de Disney; Droopy, le chien lymphatique dont les apartés ("Exciting isn't it ?", "You know what. I'm happy", etc.) feront la célébrité : Screwy Squirrel, l'écureuil fou pour créer les situations loufoques; George et Junior, mi-chiens, mi-ours, l'un malin, l'autre stupide qui fait tout échouer; Spike, un bouledogue brutal et truqueur. Sans compter les filles pulpeuses et provocantes animées par Preston Blair, dont la vue fait jaillir les yeux de leurs orbites. "On avait parfois du mal à rester décents" confessera Tex plus tard.

En 1955, Avery est à l'apogée de son talent, mais le cinéma va mal et la M.G.M. ferme les portes de son studio de dessins animés. Il collabore à nouveau avec Walter Lantz puis avec Hanna et Barbera qui produisent des remakes en Cinémascope. Il fondera plus tard sa propre société (Cascade Pictures of California) pour se consacrer au film publicitaire. Son inspiration, démente, tonique et libératrice, n'a pas été égalée depuis. Tex Avery est mort d'un cancer le 26 août 1980.



La filmographie

Personnages Warner Bros : PP: Porky Pig (1936) - DD : Daffy Duck (1937) Eg : Egghead (1937) EF : Elmer Fudd (1940) - BB : Bugs Bunny (1940).

Personnages M.G.M. : Wo : The Wolf (1942) - Dr : Droopy (1943) - SS : Screwy Squirrel (1944) - GJ : George and Junior (1947) - Sp : Spike (1949). T

1936 Golddiggers of 49 (PP)
   
   
1936 Plane Dippy (PP)
   
   

1936

Milk and money (PP)
   
   
1936 Porky the wrestler (PP)
   
   
1936 Miss Glory
  style art déco. Miss Glory n'est pas la star rêvé‚e par le liftier mais une enfant.
   
1936 I love to Singa
  Un petit hibou que ses parents destinent au bel canto et qui n'aime que le jazz.
   
1937 Picador Porky
   
   
1937 Porkys duck hunt (PP+ DD)
   
   
1937 Ainn't we got fun
   
   
1937 daffy Duck and egghead
   
   
1937 I wanna be a sailor
   
   
1937 Little red Walking Hood (Eg)
   
   
1937 The snizing weasel (1937).
  la belette est réduite à l'impuissance par des poussins
   

1937

Uncle Tom's Bungalow
   
   
1938 The pinguin parade
   
 
1938 Hamateur Night
 

Supervision : Fred (Tex )Avery,. Décembre 1938 - Anim. : Paul Smith - Sc : Jack Miller - Scénariste gagman : Bob Clampett - Production : Leon Schlesinger - Merrie Melodies Warner Bros. - Technicolor,

Un concours d'amateurs réunit: un chanteur (Egghead) qui tente vainement de se faire entendre, un pianiste chevelu, un chanteur ringard, un fakir (Egghead qui est parmi les spectateurs monte sur la scène pour participer au numéro et se percer de part en part), une puce qui parle, un morse et son chien savant, un renard qui déclame "Hamlet" sous les tomates, et un coq et une poule dans la scène du balcon de "Roméo et Juliette". Egghead remporte le concours, tous les spectateurs ayant soudain sa propre tête... "

La scène du balcon de Roméo et Juliette. Un coq et une poulette… A trois reprises la célèbre déclaration est interrompue par les rires* intempestifs d'un gros monsieur (un hippopotame). La scène est récurrente. En dernier lieu, il s'avère que c'est Juliette qui rit d'une façon aussi grasse (Voix de tex Avery !).

http://www.disneyaveryonline.fr/avery/welcome/index.php

   
1938 The isle of pingo pongo (Eg)
   
   
1938 A feud there was (Eg)
   
   
1938 Daffy duck in Hollywwod
   
   
1938 Cinderella meets Fella (Eg)
   
   
1939 Thugs with dirty mugs
   
   
1939 Dangerous dan McFoo
   
   
1939 Detourning america
   
   
1939 Screwball football
   
   
1939 A day at the zoo
  miroir ironique de la vie américaine.
   
1939 Believe it or else
   
   
1940 Cross country detours
   
   

1940

The bear's tale
   
   
1940 A wild hare (BB+EF)
   
   
1940 ceiling hero
   
   
1940 Offox and Hounds
  George, le renard et son adversaire le chien Willoughby.
   
1940 Holiday Highlights
  dureté et amertume
   
1941 The crackpot quail
   
   
1941 Tortoise beat share
   
   
1941 Hollywood steps out
  portrait d'Hollywood, Harpo Marx met le feu aux pieds de Greta Garbo, Boris Karloff, en Frankenstein, cotoie Hoover, le patron du FBI Clark Gable cherche à embrasser une femme qui n'est autre que Groucho Marx en travesti
   
1941 Porkys preview
   
   
1941 The heckling hare (BB)
  Le premier Buny
   
1941 All this and rabbit stew (BB)
   
   
1941 The cagey canari
 
   
1942 ALoha hooey
   
   
1942 Crazy cruise
   
   
1942 Johny Smith and Poker-Huntas
  L'arrivée du May-flower
   
1942 Thugs with dirty mugs
  : EG Robinson en cambrioleur
   
1942 Batty baseball
   
   
1942 Jurky Turkey
   
   
1942 Little tinker
  Putois de mes amours
   
1942 The blitz Wolf (Wo)
  Le loup fait ses débuts à la MGM dans une parodie antinazie des Trois petits cochons. Magistralement transfiguré en Hitler - veule, hypocrite, traître, arrogant, violent -, il est le méchant absolu.
   
1943 Dumb-hounded (Dr + Wo)
Anti course-poursuite. Droopy est un chien lymphatique et triste qui réussit toujours à précéder le loup en fuite, quel que soit l'endroit où celui-ci se cache. Mais il marche encore à quatre pattes et fait ses besoins derrière une borne d'incendie en rougissant. Son calme face à la frénésie du loup sera néanmoins une constante de son caractère tout au long de sa carrière.
   
1943 Red hot riding hot (Wo)
 

Le chaperon rouge des villes et le chaperon rouge des champs pour deux cousins.

La personnalité du loup va s'enrichir. Dans cette transposition du thème du Petit Chaperon rouge, le Loup gagne en humanité. C'est un séducteur, qui va être totalement débordé par ses instincts, sexuels notamment. Allumé par une Red-Hot à l'oeillade assassine, il ne peut échapper à la grand-mère nymphomane qu'en se tirant une balle dans la tête devant l'objet de son désir. Et encore ! Son fantôme prendra immédiatement le relais.

La girl apparaît pour la première fois et possède déjà la plupart de ses attributs érotiques. Elle paraît cependant légèrement boulotte et il lui manque juste un peu de peps. La danse pendant laquelle elle se dépouille de sa capeline rouge tout en chantant "Daddy" paraît tellement osée qu'elle sera censurée au départ.

   
1943 Who killed who ?
   
   
1944 Screwball squirrell (SS).
 

Tout commence par l'élimination d'un gêneur, un gentil petit écureuil, qui s'apprêtait à vivre une nouvelle aventure avec ses amis à poils et à plumes. Un petit tour derrière un arbre, quelques coups de poing et, une sonnerie de téléphone plus loin, l'infernale cavalcade avec Meathead peut commencer.

   
1944 Happy go Nutty (SS)
  Un chien policier se lance à la poursuite d'un écureuil fou.

le chien représente une forme d'ordre, prête à tout pour faire rentrer l'écureuil dans le droit chemin. Screwy Squirrel n'a, bien entendu, aucun respect pour cet ordre établi, qu'il entreprend de narguer et de détruire par tous les moyens qu'Avery va mettre à sa disposition. Et, comme dans What's Buzzin' Buzzard, ces moyens sont sans limites. Big-Heel Whata, l'indien un peu niais du troisième épisode des aventures du Squirrel, le rappellera :"Dans un dessin animé, tout est possible".
Ce qui surprend le plus dans la série des Squirrel, c'est la rapidité de l'action, servie par une animation absolument géniale.

L'enchaînement des affrontements entre l'écureuil et le chien se fait à une vitesse étourdissante, aggravant si besoin en était la violence des gags. Si bien qu'il faut souvent désamorcer cette violence par des gags permettant au spectateur de reprendre son souffle.

   
1945 The shooting of Dan McGoo (Dr + Wo)
  Le loup étant l'ennemi public n°1 rendu fou par l'érotisme de la girl. Deuxième prestation de celle-ci, elle est devenue Lady Lou, s'est affinée, ses déhanchements devenant d'une intensité qui sera encore transcendée dans Swing Shift Cinderella.
   
1945 Wild and Woolfy (Dr + Wo)
  Droopy et le loup se disputent la chanteuse du saloon. Si le loup échappe à tous ses poursuivants, il ne peut se défaire de Droopy, véritable teigne accrochée à ses basques. Toujours aussi flegmatique, le chien triste - dont le graphisme s'est considérablement allégé - est devenu ce héros que rien ne saurait atteindre.
   

1946

Henpecked hoboes (GJ)
   
   
1946 Lonesome Lenny (SS)
 

Screwy Squirrel ne peut prospérer que face à la violence, réelle ou supposée, de ses adversaires, tout en les contaminant par la sienne propre, elle-même entretenue par celle de l'autre. Ceci explique le crescendo, dans l'animation et le sadisme, adopté dans chaque film.

Ceci justifie également la mort du Squirrel à la fin de Lonesome Lenny. C'est le trop-plein d'amour du gros Lenny pour son copain et non un acte violent, à sa mesure, qui aura raison de l'écureuil.

Un chien trop affectueux qui étouffe ses amis et même l'écureil fou. Triste fin non!

   
1947 Hound hunters (GJ)
   
   
1947 Uncle Tom's Cabana
  la cabane transformée en dancing au coeur de new-York, mais grand père a exagéré ses exploits : il est foudroyé par la justice divine.
   
1947 King size canary (E).
   
   
1917 Slap happy Lion
  Un lion terrorisé par une souris, alors qu'il était maître de la jungle sur son île.
   
1948 Littletinker
   
   
1948 Lucky ducky
   
   
1948 The cat that hated people
   
   
1948 What price freedom
  Homer la puce vit en parfaite harmonie avec son chien errant, mais sa dulcinée vivant sur un horrible boule-dog il part la rejoindre. Il reviendra juste … temps pour éviter que le chien errant ne se suicide.. mais avec toute sa famille.
   
1948 Half-pint Pygmy
  Deux ours, Geoge et Junior, le gros partent … la recherche du plus petit pygm‚e du monde.
   

1949

Out-Foxed
  Reginald Fox, le renard moqueur, se joue des chiens du chenil mais permettra … Droopy et sa grande famille de renard de manger tous un steak.
   
1949 Bad luck blackie
  le chat porte malheur. Un petit chat a recours au chat noir pour contrer le vilain bouledog.
   
1949 Senor Droopy
  droopy toréador? Troisième et dernière confrontation classique entre le loup et Droopy, et annonce déjà l'évolution future du personnage : une compétition, ici avec un taureau, oppose les deux héros. Compétition dont Droopy sortira vainqueur, un peu par hasard.
   
1949 Doggone tired
   
   
1949 Wags to riches (Dr + Sp)
  Le retour de Droopy comme personnage central et récurrent impose de lui trouver un partenaire différent du loup. C'est ce qui est faita avec Spike, le chien bête et méchant Celui-ci est né et conçu comme le faire-valoir de Droopy.

   
1949 Little rural riding hood
   
   
1949 the conterfeit cat
   
   
1950 Ventriloquist cat (Sp).
   
   
1950 The Cuckoo Clock
   
   
1951 Garden Gopher
   
   
1950 The Chump Champ
   
   
1950 The Peachy Cobbler
   
   
1951 Cock-a-doodle dog
  Spike, le Boule-dog et le coq hurleur
   
1951 Dare devil Droopy (Dr + Sp).
   
   
1951 Droopy's Good Deed
   
   
1951 Symphony in slang
  Série d'expressions argotiques au paradis
   
1951 Car of tomorrow
   
   
1951 Droopy's Double Trouble
   
   
1952 Little Johnny Jet
   
   
1952 Magical Maestro
le chanteur enchanté par la baguette magique du loup.
   
1952 One cabs family
   
   
1952 Rock-a-bye bear
  Deux chiens veulent garder un ours qui va hiberner
   
1953 T.V. of Tomorrow
   
   
1953 The three little pups (Dr+ Wo).
   
   
1954 Crazy mixed-up pup
 


   

1954

Drag- long- Droopy (Dr + Wo)
   
   
1954 Billy boy
   
   
1954 Homesteader Droopy
   
   
1954 Farm of tomorrow
   
   
1954 The flea circus
   
   
1954 Dixieland Droopy
   
   
1954 I'm Cold
   
   
1955 The Legend of Rockabye Point
 
   
1955 Field and Scream
   
   
1955 Sh-h-h-h-h-h
   
   
1955 The First Bad Man
 
   
1955 Deputy Droopy
 
   
1955 Cellbound
 

 

   
1956 Millionnaire Droopy
  (remake de Wags to riches, 1949).
   
1957 Cat's meow
  (remake de Ventriloquist cat, 1950). Prod. Lantz, distr. Universal
   
   
   
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(1908- 1980)
70 films
   
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