The mouth

Diane, étudiante parisienne, vient de débarquer à New York où vit son père. Celui-ci, fan de base-ball et de la culture américaine la plus basique, ne comprend pas les goûts musicaux de sa fille. Diane est en effet experte en beatbox, technique vocale qui consiste à imiter des percussions en utilisant sa bouche.

Le talent de Diane n'a en revanche pas échappé à deux jeunes Afro-Américain en quête de reconnaissance. Sur les conseils de l'un plutôt effacé, l'autre, plus extraverti, Melvin, va tenter de convaincre Diane de participer à des compétitions semi-improvisées organisées dans la rue et enregistrées avec des téléphones. Les vidéos immédiatement postées sur Youtube sont soumises en quasi directe aux votes des amateurs pour désigner le vainqueur entre les deux concurrents...

Les compétitions de beatbox improvisées dans les rues sont l'occasion pour Diane comme pour nous de visiter New York : Chinatown de jour et Coney Island et le Queensboro Bridge magnifiés par les éclairages urbains. Le film raconte aussi une initiation à New York comme terre d'accueil. Il s'agit pour Diane de se frayer une voie entre celle que lui propose son père et celle de boulots alimentaires tout aussi sclérosants. Diane échappe ainsi à l'influence d'un père trop conventionnel resté au baseball comme emblème des Etats-Unis et sans indulgence pour une musique qu'il ne connait pas.

D'abord rétive à s'immerger dans la ville, Diane accepte de plus en plus souvent de répondre aux invitations de Melvin et s'accroche en dépit de l'ultra violente réaction d'un des leaders du genre. De ces affrontements, Diane sort changée, prête aux nouvelles aventures qui définissent le rêve américain.

Le film s'appuie sur une solide connaissance des milieux de la beatbox, enregistrant des champions de ce domaine. Il capte aussi bien l'énergie des jeunes impresarii improvisés, ne manageant pas leur effort pour faire exister ces compétions fragiles. Ce milieu marginal fréquenté parfois par des détraqués l'est aussi par de vraies personnalités.

Jean-Luc Lacuve le 04/10/2015