Paulo vit de petits larcins avec son père, surnommé "La Fraise". Après avoir braqué une petite bijouterie dans le centre de Valence dans la Drôme, ils découvrent que leur voiture a été embarquée par la fourrière, l'ayant garée illégalement sur une place pour personnes handicapées, à côté du palais de justice et d'un établissement s'occupant de jeunes adultes ayant un handicap mental qui se prépare justement à emmener ses pensionnaires en vacances dans un gîte dans le Vercors.
Alice, éducatrice et responsable du centre, attend un retardataire nommé Sylvain. Voyant arriver par hasard Paulo et La Fraise, elle pense que Paulo est Sylvain et prend La Fraise pour son éducateur. La Fraise y voit l’opportunité de se cacher de la police. Il parvient également à l'accompagner dans le bus, et persuade Alice que sa présence est indispensable à « Sylvain ». La Fraise se fera surnommer fortuitement « Orpi » durant le trajet.
Arrivés au gîte, Alice apprend que ce sera probablement la dernière année que l'association pourra y séjourner, du fait de l'augmentation du loyer, sans oublier qu'elle prépare un départ aux États-Unis pour y rejoindre son copain, ce qu'elle a du mal à annoncer au groupe. Dans le même temps, Paulo, désormais Sylvain, essaie tant bien que mal de se faire passer pour un handicapé. Il fait illusion auprès des éducateurs, mais est très vite démasqué par Arnaud et Ludo, qui ont vite compris que « Sylvain » n'avait pas de handicap mental et faisait juste semblant. Arnaud et Ludo vont alors demander à Paulo de les aider à faire certaines choses dont ils ne se sentent pas capables, comme demander de sortir avec une des pensionnaires nommée Marie, sous peine de dévoiler son secret.
Au fil des jours, Paulo apprend à vivre avec ces gens qui ont un « p'tit truc en plus », tout en éprouvant une attirance pour Alice, tandis que La Fraise, forcé de faire l'éducateur, essaie de trouver une solution pour se tirer d'affaire malgré le manque de réseau et le bris de son téléphone. Malgré lui, il se retrouve à s'occuper de Baptiste, un fan de football et plus précisément de la légende portugaise Cristiano Ronaldo. Petit à petit, une sympathie finit par s'établir entre eux, qui n'avait jamais pu naître avec aucun des autres aidants. Cependant, ses méthodes brutes de décoffrage et ses sautes d'humeur sont assez mal perçues par le reste de l'équipe.
Dans le même temps, Alice finit par rompre avec son petit ami, se rendant compte qu'il voulait absolument qu'elle lâche l'association sans états d'âme pour le rejoindre. Un peu lassés de réaliser des activités ennuyeuses comme du yoga, les pensionnaires de la colonie, portés par Sylvain, proposent de réaliser des activités plus productives, comme se mettre à faire la cuisine. La Fraise, étant souvent dehors avec Baptiste, propose aussi de faire plus d'activités en dehors du gîte. L'idée semble faire l'unanimité et, pour le dernier jour des vacances, Alice emmène la colonie faire de l’aviron.
Face au refus du gérant de la location d’embarcations, arguant un manque de sécurité, La Fraise le prend discrètement à partie et le menace de représailles pour le forcer à accepter. Mais en revenant de l'excursion, le gérant ayant appelé la police, Paulo et La Fraise sont contraints de fuir. Marqué par son expérience, Paulo décide de ne pas suivre son père et se rend. Quelques semaines plus tard Paulo passe en jugement, quand Alice et la colonie arrivent en pleine audience pour le défendre. Car malgré son mensonge sur son identité et sa situation, il leur a permis de passer un séjour mémorable.
Quatre mois plus tard, alors que Noël se prépare, Paulo en liberté conditionnelle, travaille désormais comme aidant auprès d'Alice. Il voit arriver son père, arrêté par la police et qui n'a que quelques minutes pour lui parler avant de partir pour trois ans de prison. La Fraise offre un nouveau maillot de Cristiano Ronaldo à Baptiste puis repart, non sans avoir laissé un dernier cadeau de façon anonyme : avec l'argent des bijoux volés, il a racheté le gîte pour en faire don à l'association, leur permettant d'y revenir chaque été. On découvre alors que Paulo et Alice se sont rapprochés.
Les gags les plus cruels sont souvent les plus drôles et chacun des handicapés a son petit gag en plus : Ludo qui dit des gros mots avec pour point d'orgue "Le propriétaire est un enculé" repris en cœur par tous avant de découvrir celui-ci, caché derrière le gîte. Marie, myope, reçoit tous les projectiles dans la figure : ballon, pagaie, boule de pétanque ; Sofian, en fauteuil roulant, est toujours oublié par les autres; Alexandre est fan de Nicolas Sarkozy dont il reformule le mépris de classe; Boris porte les déguisements les plus extravagants; de Cléopâtre à la bouteille de Ketchup; Arnaud est fan de Dalida, le "vrai" Sylvain est envoyé avec une bande de fêtards décervelés en Espagne desquels il triomphe facilement. Le trop empressé Marc, oublié au supermarché, Celine, souvent décalée et la cuisinière jean foutiste complètent les sources de gags potentiels.
Cette énergie du gag, qui se distend un peu parfois, permet la constitution d’un groupe qui apprend à vivre ensemble : Sylvain est coaché par Arnaud et Ludo; La Fraise partage une vraie passion du football avec Baptiste. Tant est si bien que c'est une vraie communauté qui s'est formée quand débarque le copain de Marie, renvoyé à ses rêves d'ailleurs, alors que les plans de drone sur le Vercors nous ont bien davantage convaincus de la beauté du lieu et de l'engagement des soignants.
Le plan en plongée circulaire qui capte les vacanciers sur la musique de Dalida ainsi que l'entrée dans la salle du tribunal sollicitent une émotion convenue mais efficace.
Jean-Luc Lacuve, le 21 juin 2024