Comment voler un million de dollars

1966

(How to Steal a Million). Avec : Audrey Hepburn (Nicole Bonnet), Peter O'Toole (Simon Dermott), Eli Wallach (Davis Leland), Hugh Griffith (Charles Bonnet). 2h03.

Charles Bonnet possède une prestigieuse collection de peintures dont il daigne de temps en temps vendre quelques pièces à de richissimes amateurs. Ces derniers ignorent toutefois qu’il est lui-même l’auteur de ces tableaux, habilement imités des maîtres du passé. Aujourd’hui, il accepte de prêter pour une exposition du musée Kléber-Lafayette une soi-disant «Vénus» de Cellini. Sa fille Nicole s’inquiète : la statuette, réalisée jadis par son grand-père, ne saurait faire illusion si elle était confrontée aux moyens d’investigation modernes. Trop fier de proposer cette œuvre à l’admiration de milliers de badauds, Charles la confie néanmoins à M. Grammont, le directeur du musée.

La nuit suivante, Nicole surprend chez elle un cambrioleur, Simon Dermott, venu dérober un Van Gogh récemment exécuté par son père. Elle blesse légèrement l’intrus, mais comme il a beaucoup de charme (et qu’une enquête de police pourrait avoir des conséquences fâcheuses), elle le raccompagne discrètement à son hôtel.

En réalité, Simon est un expert chargé de traquer les faussaires. Il a découvert que le Van Gogh était une imitation mais, séduit par Nicole, il renonce à dévoiler le pot-aux-roses à son patron, Maître Solnay. Peu après le début de l’exposition, Charles signe la police d’assurance souscrite par le musée, apprenant trop tard qu’elle est assortie d’une clause d’examen de la Vénus par un expert renommé. Une seule solution : faire disparaître promptement la statuette. Nicole s’adresse alors au seul «voleur» qu’elle connaisse, Simon, et ils réussissent ensemble un rocambolesque cambriolage. Le plus bouleversé de tous est Davis Leland, un milliardaire américain qui espérait obtenir un jour le merveilleux Cellini assorti, si possible, de la main de Nicole. Le malheureux confie son chagrin à Solnay, qui l’adresse à Simon. Ce dernier lui remet la Vénus en lui faisant promettre de ne jamais la montrer et de ne jamais chercher à revoir les Bonnet.

Après avoir avoué à Nicole sa véritable profession, Simon recommande à Charles de cesser définitivement ses activités. Mais l’incorrigible faussaire s’apprête déjà à vendre son Van Gogh à son meilleur client, le señor Paravideo.

L'innocence et la persévérance d'Audrey Hepburn sont hélas un peu éteintes par la rigidité et la fadeur de Peter O'Toole. Les habits Givenchy d'Audrey Hepburn et la passion de faussaire du père aimant et anarchiste sont les bienvenus.

Les tableaux, faux ou vrais, sont un marqueur de l'intérêt pour la peinture française de Hollywood avec, en tête, Van Gogh, Picasso, Cézanne, Manet, Monet alors que Miro, Cellini et Goya et Rembrandt sont aussi montrés :

Portrait de madame de Nemours, faux Cezanne, mis à prix 200 000 dollars et vendu à 515 000 dollars apparenté à La femme à la cafetière.

Le faux Van Gogh, apparenté au Champ de blé avec cyprès (1889).

La "Vénus de Benvenuto Cellini", apparentée à La salière (1543).

Les faux tableaux du faux musée Kléber-Lafayette avec une seule exception le vrai Argenteuil d'Edouard Manet :

Sans quoi un Picasso de l'époque de Mère et enfant :

Une fausse version de La famille d'Arlequin (1905) de Pablo Picasso auquel on ajoute un garçonnet :

Une fausse version de La femme ivre fatiguée (1905) de Pablo Picasso auquel on rajoute un petit garçon mangeant un gateau:

Une fausse version de Personnages et de un chien devant le soleil de Joan Miro, exagérément élargi :

Un tableau attribué à Rembrandt qui pourrait s'inspirer du Saint Matthieu avec l'ange :

Une manola : Léocadie Zorrilla,tronquée ; puis La Vision fantastique ou Asmodée de Goya avec un autre premier plan, celui de La procession de Saint-Isidore

Ressemblance avec Reine Marie-Louise portant une mantille

Une version approchant le Le bassin aux nymphéas 1919, Musée d'Honolulu: