Le quatrième homme

1983

Genre : Fantastique

(De Vierde man). Avec : Jeroen Krabbé (Gerard Reve), Renée Soutendijk (Christine Halsslag), Thom Hoffman (Herman), Dolf de Vries (Docteur de Vries), Geert de Jong (Ria). 1h45.

Ecrivain célèbre, homosexuel, alcoolique et très croyant, Gerard Reve vit à Amsterdam. Il doit se rendre à Flessingue pour y donner une série de conférences. Quelles que soient les circonstances, Gerard est sujet à d'étranges visions, à la fois morbides et érotiques. A la gare d'Amsterdam, il remarque un jeune homme qu'il s'apprête à aborder, mais le perd de vue. En route vers Flessingue, Gerard est victime d'une hallucination, sanglant cauchemar ayant pour cadre un hôtel imaginaire. A son arrivée, il croit assister à son enterrement en prenant un entrepreneur de pompes funèbres pour une personne du comité de bienvenue. Lors de la conférence, l'écrivain fait la connaissance d'une jeune femme vêtue de rouge qui filme tous ses mouvements : Christine Halsslag, qui est à la fois trésorière du club et esthéticienne. En fin de soirée, elle le conduit à l'hôtel, celui du rêve, mais lui propose de venir passer la nuit chez elle. Ils font l'amour. Au beau milieu de la nuit, Gérard voit une femme en bleu, un cimetière et sa propre castration au ciseau. L'entente avec Christine est harmonieuse, mais, en raison de son homosexualité, il n'échafaude pas de projet à long terme.

Par hasard, Gérard découvre une photo sur laquelle il reconnaît le jeune homme de la gare : c'est Herman, l'amant de Christine. Par amour, Gérard la persuade d'aller le chercher. Pendant son absence, il apprend, par le biais de petits films amateurs, que son hôtesse a été mariée à trois reprises. Christine et Herman sont de retour. Dans un premier temps, Herman repousse les avances de Gérard, mais le jeune homme devient peu à peu fasciné par ce personnage public, célèbre et médiatique. Au cours d'une poursuite dans un cimetière, en plein orage, Herman cède à Gérard. Soudain, l'écrivain comprend tout. Il interprète l'une de ses visions (Herman avec un œil crevé) : Christine est une femme fatale. Ses trois précédents maris ne sont pas morts par accident. Herman ou lui-même sera le quatrième sur la liste. Il met en garde le jeune homme, mais celui-ci n'y prête pas attention. Sur le chemin du retour, leur voiture est accidentée. Herman meurt, l'œil et le crâne percés par une barre de fer. Transporté à l'hôpital, Gérard, commotionné, tente de prévenir du danger représenté par Christine Halsslag. Personne ne l'écoute, mais il retrouve un calme bien relatif lorsqu'il s'aperçoit qu'une infirmière - la dame en bleu de ses hallucinations, la Vierge Marie selon lui - est à ses côtés.

Le quatrième homme est un thriller psychologique fantastique type Le locataire (Roman Polanski, 1976), Les frissons de  l'angoisse (Dario Argento, 1975) ou Possession (Zulawski)

L'écrivain catholique et homosexuel va se croire piégé par une riche bourgeoise meurtrière et ne devoir son salue qu'une jeune mère de famille qu'il prend pour la Vierge Marie. La symbolique proliférante du film vise à montrer que le monde de Dieu et du Diable se cache derrière le monde réel.

Le diable, ce sera la sorcière Christine  qui a une partie du dos insensible; elle sera l'araignée qui dès le générique tisse sa toile autour de l'écrivain catholique. Son salon de beauté s'appelle le SPHINX mais une panne de néon sur deux lettres ne  fait plus apparaître que le mot SPIN, araignée en néerlandais. Elle est aussi Dalila. Elle doit sa fortune à sa marque Dalilah, il se laisse couper les cheveux. Vision de cauchemar de l'émasculation avec une paire de ciseaux.

Il se prend lui-même ou celui qu'il aime le bel Herman pour le Christ. Il fantasme ainsi Herman comme le crucifié dont il ôte le slip avant qu'une bigote le ramène à la réalité et qu'il délaisse la tunique d'un christ en croix.

Il est lui même faible et se laisse corrompre par la vie facile qu'elle lui promet. Mallette pleine de billets. Lorsqu'elle se déshabille devant lui, il lui fait remarquer qu'elle ressemble à un très eau garçon puis lorsqu'elle se penche vers lui pour lui offrir ses seins et lui dit "ils n'appartiennent pas un garçon", il les cache avec les mains. Il parvient à l'orgasme en  la contemplant de dos dans le miroir. Elle se sert de la caméra comme d'une arme, elle le déclenche en appuyant sur la gâchette et semble en les filmant prépare à l'avance le piège qui conduira à leur mort.

La couleur rouge satanique domine les apparitions de Christine. Elle s'oppose aux multiples apparitions de la vierge Marie associée à la couleur bleue : La jeune mère que l'écrivain croise à plusieurs reprises et qui s'avérera être une infirmière que Rève prend pour sa protectrice divine

La mort omniprésente : Pensant à la mort je ne peux pas dormir. Ne pouvant dormir, je pense à la mort et la vie s'écoule et tout était créé pour ne pas être (Bloem 1887-1966)

Flessingue (en néerlandais : Vlissingen,), est une commune entre l'Escaut et la mer du Nord. Le nom de la ville se retrouve à New York (La Nouvelle-Amsterdam) sous la forme de Flushing, nom anglais de Vlissingen.