Jose Torres 2
1965

Dans le Harlem des Portoricains, le boxeur José Torrès est accueilli comme un Dieu vivant. Le cinéaste s'intéresse à la chorégraphie visuelle du boxeur José Torrès et aux rapports humains et amicaux entretenus avec son coach. La présence de José Torrès, monolithique, au regard mélancolique transcende le film de A à Z.

Hiroshi Teshigahara montre sa fascination pour les mouvements corporels de José Torrès. Ce corps qui danse, pivote, saute, se baisse, esquive, s'allonge, se courbe, est le véritable sujet du film. Dans un camp retranché dans le New Jersey, l'athlète se prépare intensivement pendant deux mois. Des formules secrètes pour devenir le plus performant et le plus innovant des poids mi-lourds lui sont proposés. Dans une sorte de laboratoire géant, Torrès expérimente les découvertes de son coach. La plus impressionnante et la plus cinématographique des innovations expérimentées par Torrès est celle de la méthode à 6 chiffres qui consiste à mémoriser après avoir inscrit sur un corps factice des chiffres qui correspondent aux points faibles du système nerveux : 1 et 2 pour le menton, 4 pour le cœur, 5 pour le foie et 6 pour les reins. Ce dispositif génial a été inventé pour préparer Torrès à un combat contre Willie Pastrano. "Cette méthode permet d'acquérir une parfaite maîtrise des différents types de coups" explique l'entraîneur devant un parterre de journalistes médusés. La progression se fait sous nos yeux : il arrivera à enchaîner en 2/5e de seconde 5 à 6 coups sur les chiffres ! Une démonstration achèvera par convaincre le spectateur absolument fasciné lorsque "Cus" l'entraîneur, véritable personnage du film, dicte à son boxeur une combinaison de 5 chiffres pour étonner la presse ici présente : "six one two one two !", "one two five six five !" tandis que Torrès s'exécute comme un robot.

Norman Mailer fait son apparition dans la salle d'échauffement peu avant le combat final. A la première seconde, il cesse d'être Mailer pour devenir à son tour un personnage de cinéma : cet ami intime, célèbre intellectuel subversif, montre sa fascination pour Torrès et vient pour faire le point sur son adversaire : "Au 2e round, ils se sont mis des coups dans l'estomac, il a d'abord dominé puis les rôles se sont inversés, il s'est fatigué très vite. "


Tous les détails de la préparation du boxeur portoricain sont filmés par le cinéaste : rituels, échauffement, exercices, stratégies, divers positionnements, pour un très beau film sur la boxe qui peut être, par ailleurs, considéré comme un document historique et didactique. A la 20e minute, le combat tant attendu débute pour 35 minutes de bonheur et de suspense où la voix off et quelques flash-backs interviennent pour rappeler au spectateur ce qu'est véritablement le monde de la boxe en 1965 : la mainmise de la mafia, les différentes pressions des mafieux pour récupérer José Torrès et évincer son coach…

Tommy Lee Lux le 10/12/2007

 

critique du DVD
Editeur : Carlotta, decembre 2007. Langue : japonais.
Sous-titres: français. Son : mono. Format : 1,37.
critique du DVD

DVD1 : Le Traquenard, José Torrès (1 et 2). DVD2 : La Femme des sables version intégrale inédite. DVD3 : La Femme des sables version cinéma, Tokyo 1958, Sculptures de Sofu-Vita, Ako. DVD 4 : Le Visage d'un autre, Hokusai, Ikebana.

 

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Voir : édition DVD
Genre : Documentaire

Avec : José Torrès