Neuf jours d'une année

1962

(Devyat dney odnogo goda) . Avec : Aleksey Batalov (Dimitri Gusev), Innokenti Smoktunovsky (Ilia Kulikov), Tatyana Lavrova (Lelia), Nikolai Plotnikov (le professor Sintsov), Evgeni Evstigneev (Nikolai Ivanovich). 1h51.

Deux jeunes savants, Dimitri Gousev et Ilia Koulikov font des recherches en physique nucléaire. Ils sont amis mais aiment la même femme. Lelia choisit Dimitri : celui-ci fait une importante découverte, mais au cours de l’expérience, il est atteint pas les radiations et tombe gravement malade. Cependant, sa passion pour les hommes et son travail font espérer qu’il va triompher du diagnostic fatal de sa maladie : le film laisse en suspens l’issue de l’opération indispensable pour sauver le jeune physicien.

Mikhaïl Romm, après neuf ans sans tournage, pose ici avec humour le problème de la place de la science dans la société. Le film est remarquable par son souci d’ honnêteté intellectuelle qui s’exprime à travers les deux protagonistes principaux du film. Le personnage principal, Alexeï Batalov –Dimitri, se demande au cours d’un dialogue avec son ami Ilia, s’il est un "héros positif". Les deux personnages s’élèvent aussi contre l’idiotie des gens passifs et désoeuvrés. Ce qui fait écho aux propos de Mikhaïl Romm en réponse aux membres du Conseil du studio, qui craignaient que le film soit mal compris du grand public : "Bien sûr, chez nous comme partout il y a des imbéciles, mais si on fait des films pour eux, on ne risque qu’une chose : augmenter le nombre des imbéciles… Ce n’est pas ce que nous voulons… " (Source : Le cinéma russe et soviétique , éd. Centre Pompidou, 1981)