L'âge de la terre

1980

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(A idadeda terra). Avec : Maurício do Valle (Brahms), Jece Valadão (Le Christ indien), Antonio Pitanga (le Christ noir), Tarcísio Meira (le Christ soldat), Geraldo Del Rey (le Christ révolutionnaire), Ana Maria Magalhães (Aurora Madalena), Norma Bengell (la reine des amazones), Danuza Leão (la femme de Brahms), Carlos Petrovicho (le diable). 2h20.

Une projection symbolique et personnelle du Brésil contemporain. Le personnage principal, John Brahms, sorte d'Antéchrist annonce l'Apocalypse : "Ma mission est de détruire la Terre, cette planète petite et pauvre", clame-t-il. Face à lui, on retrouve quatre cavaliers aux allures de Christ, représentatifs de la diversité des races et des cultures : l'Indien, le Militaire, le Guérillero et le Nègre, ce dernier missionnaire d'une nouvelle espérance pour le Tiers-Monde…

John Brahms, sorte d'Antéchrist annonce l'Apocalypse : "Ma mission est de détruire la Terre, cette planète petite et pauvre". Il faut pas moins de quatre Christ (indien, noir, soldat et révolutionnaire) pour porter l'espoir des nations exploitées. Le Christ guérillero est le propre fils de Brahms qui trame contre son père des guérillas œdipiennes.

La contradiction, volontairement assumé, par le réalisateur entre un discours (dans ses textes) critique des institutions religieuses et le recours continuel (dans ses films) au sacré. On peut établir ici une similitude avec la démarche d'un Pasolini. Il ne s'agit jamais du Christ romain mais d'une figure plurielle, multiculturelle et multiraciale : noire, indienne, blanche, métisse. Et, d'autre part, concrète et populaire, enracinée dans la mythologie des humbles. Dans ce monde sensuel et visuellement exubérant de la fête de rue, du carnaval, de la procession, de tout ce qui, par la force du rite, réunit la population et marque sa résistance à la référence technique, instrument du progrès bourgeois.