Shame
2011

Brandon est un trentenaire new-yorkais, vivant seul et travaillant beaucoup dans un organisme fiancier. Son quotidien est dévoré par une seule obsession : le sexe. Quand sa sœur Sissy, chanteuse un peu paumée, arrive sans prévenir à New York pour s'installer dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie.

Construction narrative lourde et téléphonée (on veux bien admettre un viol parental en Irlande qui sous-tend tout ça : "c'est pas nous qui sommes pourris, c'est d'où nous venons") à peine digne d'un film psychologisant des années 70 (horrible fin ouverte niaiseuse) ; jeu excessif des acteurs (Fassbender en crucifié du sexeou en pieta de l'impuissance en fait des tonnes) ; scènes sous Bret Easton Ellis quant à la vacuité de la vie des jeunes cadres surpayés, vues 10 000 fois.

Si le sujet de Hunger, n'était pas la faim, le sujet de Shame n'est probablement pas la honte (de quoi aurai-t-il honte exactement : de se masturber, de recourir à des prostituées, de voir des livres et vidéos cochonnes, de ne pas aimer ?) reste à savoir quel est-il : Brandon, beau et disponible, ne parait pas plus obsédé que le mâle standard.

Shame est probablement un clip longuet et branché avec une B. O. impeccable, une représentation des homosexuels lorgnant sur Querelle de Brest (Fassbinder), de beaux travellings sur New York et, sans doute, une vision assez juste de l'imposture de la vie de ces beaux mâles de la finance américaine.

Jean-Luc Lacuve le 16/12/2011.

 

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Avec : Michael Fassbender (Brandon), Carey Mulligan (Sissy), Hannah Ware (Samantha), James Badge Dale (David), Amy Hargreaves (les amants à l'hôtel), Nicole Behaire (Marianne). 1h41.

Genre : Drame social
Thème : Banques et finance