American graffiti

1973

Avec : Richard Dreyfuss (Curt Henderson), Ron Howard (Steve Bolander), Paul le Mat (John Milner), Charles Martin Smith (Terry 'The Toad' Fields), Cindy Williams (Laurie Henderson), Candy Clark (Debbie Dunham), Mackenzie Phillips (Carol), Wolfman Jack (XERB Disc Jockey), Chris Pray (Al). 1h50.

C'est la fin des vacances d'été 1962, dans cette petite ville californienne qui ressemble à tant d'autres avec sa grand-rue tout au long de laquelle restaurants, drugstores, cinémas, garages rivalisent d'enseignes racoleuses autour desquelles s'agglutine le soir une jeunesse bruyante et désœuvrée.

Il y a, entre autres, Curt, un jeune étudiant qui va poursuivre de brillantes études dans un collège de l'Est avec son copain Steve dont Laurie, sa sœur, est amoureuse. Et puis il y a Terry, dit "le crapaud", passionné de véhicules à deux ou quatre roues, dragueur invétéré qui "lève", au volant de sa vieille Chevrolet, la petite Debbie aux faux airs de star. Et aussi John, le champion local des courses de voitures, et Carole qui a bien du mal à se faire reconnaître comme la petite amie de celui-ci car elle n'a que treize ans malgré ses efforts pour en paraître plus.

Toute la nuit, sur les routes, dans les "drive in", les "self", les bals, ces jeunes vont s'étourdir de musique rock, se chercher, se rencontrer, s'aimer, se perdre, se retrouver encore comme si, pour chacun d'entre eux, cette nuit devait être la dernière.

Après un film audacieux la limite de l'expérimentation (THX 1138, 1971) et avant La guerre des étoiles (1977) George Lucas déclare :

" J'ai décidé qu'il était temps de faire un film qui fasse du bien aux gens, pour qu'ils se sentent mieux en sortant du cinéma. Je me suis rendu compte que la jeune génération était perdue. Les gens en faisaient qu'une seule chose, s'asseoir dans un coin et se défoncer. Je voulais retrouver le sens de ce qu'était l'adolescence pour une certaine génération d'Américains, disons de 1945 à 1962. "(Le Nouvel Hollywood, p. 253)"


En situant l'action quelques mois avant le début de la guerre du Viêt-nam et de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, George Lucas signe un film rétro sur l'Amérique des années cinquante, ses courses de voitures, ses clones de James Dean et ses valeurs refuges, comme si l'heure était venue de biffer la contre culture de la décennie écoulée et de procéder aussi bien cinématographiquement que politiquement à la résurrection anachronique d'un monde parfait.

Débute alors le moment néo du cinéma américain qui réactive le cadavre ses structures narratives d'avant-guerre et son cortège de visions binaires. Fortement malmenées depuis la fin des années soixante, les valeurs fondatrices de la nation, l'héroïsme, l'individualisme, l'american way of life et les films de Disney, retrouvent un second souffle.

Source : Jean-Baptiste Thoret, Le cinéma américain des années 70, p. 44-45.


Ciné-club : de George Lucas
1973
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