Objection

1972

(Motforestilling). Avec : Espen Skjønberg (Le réalisateur), Per Theodor Haugen, Kari Rasmussen, Knut Husebø, Anne Marie Ottersen. 1h37.

Une équipe rentre de tournage dans une maison louée pour le temps du film. Le réalisateur imagine que les maisons d'en face pourraient être occupées par des Chinois et des Américains et qu'ils seraient ainsi pris en tenaille. "La guerre froide est  un objet médiatique réplique son assistant; donnons au spectateur un matériau, c'est à lui de créer la fiction."On cherche un public qui pense. On est persuadé qu'il existe". Le public sera-t-il captivé ? Ce n'est pas notre but; la réalité est captivante mais en peut être recréée. On n'essaie même pas. On se refuse de séduire le public avec de la musique d'ambiance. Mais vous voulez distraire; évidement on va essayer de rendre cela le plus distrayant possible. Ils regardent les rushes de la veille.

Un homme politique important prend le tram puis un taxi qui le conduit en pleine campagne. Son chauffeur vient le chercher. Il enfile un masque et monte dans un jet privé. Je n'en sais pas plus déclare la journaliste frustrée.

Scène de tournage : un tribunal populaire à Athènes dont le réalisateur possède une photo dans le journal....

Film légéndaire en cinq actes qui peuvent être vus dans n'importe quel ordre. Pianiste et bassiste de jazz, Lochen a joué pendant des années avec Rowland Greenberg. Les jeux et variations du jazz vont influencer la forme d'Objection (1972).

Après La chasse, Lochen met 13 ans à réaliser Objection (1972). Représentation politique de la réalité, c'est un méta-film, "une expérience de torsion des niveaux de réalité et de temps circulaire". Les cinq bobines peuvent être montées dans un ordre aléatoire offrant 125 possibilités. Ces possibilités statistiques sont moins intéressantes que la relation directe que Lochen espère du spectateur avec le processus du film. Après Stanislavski et Brecht, la dramaturgie remet en cause les conventions. C'est d'abord un film politique assez dur des années 70 avec la guerre froide qui prend la Norvège en tenailles mais où humour, conflits d'opinons et ironie ont leur place.ilm postmoderne avec une société où la critique, la pensée a de la valeur tout en sachant qu'elle est, par bien des aspects, impuissante. Certains dialogues ou actions sont maintenant un peu désuets. Néanmoins le film reste ouvert à l'interprétation. Le réalisateur n'étant pas le représentant de Lochen, l'auteur est absent : c'est au public d'interpréter.

Présenté à Oslo plusieurs semaines dans la version dite de 1972, Lochen en propose une autre, en 1980 où le dernier chapitre est présenté en premier, 2e, 1er, 3e et 4e. Le film trouve, maintenant ses pleines possibilités avec le DVD qui est un medium non linéaire.