Docteur Jerry et mister Love
1963
(The nutty professor). Avec : Jerry Lewis (Professor Julius Kelp / Buddy Love / Kelp bébé), Stella Stevens (Stella Purdy), Del Moore (Dr. Hamius R. Warfield), Kathleen Freeman (Millie Lemmon). 1h47.

Professeur de chimie dans une université américaine, Julius F. Kelp souffre d'un complexe d'infériorité dû à une timidité maladive, bien qu'une de ses étudiantes, la ravissante Stella Purdy, lui témoigne un intérêt certain. Kelp décide alors de devenir un bel homme. Il prend des leçons de gymnastique... qui ne réussissent qu'à l'épuiser. Il pense alors aux ressources de la chimie et compose une drogue miracle qu'il avale.

La métamorphose est totale et le petit professeur de chimie devient Buddy Love, un irrésistible séducteur. Buddy Love se produit dans la boîte de nuit locale, la cave de Satan, et déclenche aussitôt une vague de frissons féminins. Stella elle-même se sent attirée par ce tombeur si sûr de lui. Kelp mène alors une double vie, la sienne et celle de Buddy Love, le bourreau des coeurs.

Mais la vérité éclate au cours du gala de fin d'année. Love redevient Julius Kelp et Stella comprend finalement qu'elle n'a jamais cessé d'aimer son trop timide professeur de chimie.

Mais un carton vient prévenir "Non ce n'est pas tout" : en effet, les parents de Kelp viennent investir le cours de leur fils et proposer l'élixir dont le père a fait bon usage : non seulement il n'est plus dominé par sa femme mais il réussit à vendre son élixir pour "être quelqu'un" à toute la classe y compris au directeur Warfield. Stella tire Kelp, effondré, par la manche pour aller se marier... Deux flacons d'élixir dans ses poches de son pantalon.

Le film comporte quelques gags burlesques devenus cultes : Kelp écrasé sous la porte sur laquelle marche Millie Lemmon après l'explosion ; le bureau sali du professeur Warfield qui sera ensuite excédé par la montre avec son assourdissant bruit de marche militaire ; dans la salle de sport, les extenseurs dévissés, les joueurs de bowling pris pour des quilles et, surtout, les bras démesurément allongés par l'haltérophilie ; les gags sonores de Kelp revenant en cours avec la gueule de bois ; Warfield se ridiculisant en interprétant Hamlet face à Love qui le fait monter sur la table, l'éclaire avec le lustre de la pièce, lui fait porter un parapluie en guise d'épée et un chapeau cassé pour la couronne et qui le secoue jusque lui faire baisser son pantalon.

La parodie des versions classiques des docteur Jekyll et mister hyde sert de fil conducteur avec des variations bienvenues : Jennifer le mainate ou les regards éberlués après la transformation dus à la beauté de Buddy Love. La flamboyance du Technicolor et les costumes de la Paramount contribuent à l'élégance de l'ensemble.

Une gentille morale est exposée à la fin sur scène par Love redevenu Kelp aux yeux de tous:

"Il n'est jamais trop tard pour apprendre : Je ne veux pas être ce que je ne suis pas. Autre, je ne m'aimais pas. Mais je ne regrette rien : j'ai découvert qu'il est bon de s'estimer soi-même. Passer toute une vie avec soi-même.. Autant ne pas se sous-estimer".

Mais cette gentille morale auto-satisfaite est dynamitée par la séquence finale (après le "That's not all, folks !!!") où chacun est prêt à tout pour "être quelqu'un".

Jean-Luc Lacuve le 04/01/2014.

 

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Genre : Comédie burlesque
Voir : photogrammes