Vivre dans la peur

1955

Chronique d'un être vivant ou Si les oiseaux savaient (Ikimono no kiroku). Avec : Toshirô Mifune (Kiichi Nakajima), Takashi Shimura (Docteur Harada), Minoru Chiaki (Jiro Nakajima), Eiko Miyoshi (Toyo Nakajima), Kyôko Aoyama (Sue Nakajima), Haruko Tôgô (Yoki Nakajima), Noriko Sengoku (Kimie Nakajima), Akemi Negishi (Asako Kuribayashi), Hiroshi Tachikawa (Ryoichi Sayama), Kichijiro Ueda (le père de M. Kuribayashi). 1h43.

Voir : édition DVD

Un vieil homme, Kiichi Nakajima, propriétaire d'usine, est obsédé par la menace atomique qui, croit-il, pèse encore sur le Japon après Hiroshima et Nagasaki. Pour échapper à cette menace, il fait construire un abri souterrain, puis pense à émigrer au Brésil avec toute sa famille. Mais celle-ci le croit fou, et se tourne vers les médecins et la justice pour le faire reconnaître irresponsable.

Cependant, un membre de la cour de justice, Harada, est frappé par la sincérité de Nakajima et sa véritable angoisse, tandis que l'attitude de la famille le dégoûte. La cour donne tort à Nakajima, qui implore pourtant sa famille de le suivre au Brésil.


Un jour, pour les priver de ressources financières, il met le feu à sa propre usine, et on l'enferme dans un asile psychiatrique. Il finit par se croire transporté sur une autre planète, et, en voyant le soleil couchant, pense que la terre brûle du feu atomique...

Ce film est d’abord et avant tout un film sur la peur, et sur les dégâts irrémédiables que la peur, raisonnée ou non, peut engendrer sur celui qui l’incarne ou la transmet.

A ce titre, le film de Kurosawa est une terrifiante vision d’une vie qui bascule dans la tourmente, sans que rien ni personne ne puisse stopper cette vertigineuse plongée vers l’abîme.

C’est également un film dans la lignée des films de 'témoignages' sur l’horreur atomique (vécue par les habitants d’Hiroshima et de Nagasaki) parmi lesquels on peut par exemple citer Les Enfants d’Hiroshima de Kaneto Shindo (1953), Hiroshima de Hideo Sekigawa, (1953) et Pluie noire de Shohei Imamura, (1989). C’est enfin une description âpre et sans concession du Japon de l’après-guerre, comme Kurosawa l’avait déjà montré dans L’Ange Ivre (1948) ou Chien enragé (1949). Toshiro Mifune campe ici ce patriarche à la dérive, illuminé, ou visionnaire.

Test du DVD

Editeur : Wild Side Video, 2006. Japonais Mono | 1.37 Sous-titres : Français

Bonus :

  • Akira Kurosawa écrit des romans (30')
  • Entretien avec Jean Douchet (13')
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