(1915-2008)
|
||
83 films | ||
2 | ||
Disparu en début d’année 2008, Kon Ichikawa était un auteur prolifique du cinéma japonais, réalisateur de plus de 80 films. Commencée dans l’animation, sa carrière alterna entre films commerciaux et oeuvres plus personnelles. Son traitement pacifiste de la Seconde Guerre Mondiale à travers La Harpe de Birmanie (Biruma no tategoto) (1956) puis Les Feux de la plaine marqua les spectateurs de l’époque. Il développa un style visuel dépuillé, avec une rigueur de l’image et une esthétique proche du théâtre kabuki qui le fit nommer l'enthomologiste par Max Tessier
Né à Uji Yamada (Préfecture de Mié), le 20 novembre 1915, Kon Ichikawa ses études dans une école commerciale d'Osaka, d'où il sort diplômé en 1933, puis étudie l'animation. Entrant aux studios de la Toho, il réalise son premier film (de marionnettes) en 1946 (Une fille au temple Dojo, d'après une pièce de Kabuki), qui sera interdit par les autorités d'occupation pour "féodalisme"...
Après les grèves de la Toho, et la formation de la Shin-Toho ("Nouvelle Toho") en 1947, Ichikawa commence à tourner pour cette dernière compagnie un très grand nombre de films, principalement des comédies et des mélodrames baroques. On le remarque au début des années cinquante pour ses satires de la société japonaise. Avec son film : La harpe de Birmanie (1956), on découvre Ichikawa en Europe, et ignorant tout de ses comédies, on le considère comme un grand cinéaste "tragique", à partir de cette histoire de soldat mué en bonze et resté en Birmanie après la guerre pour enterrer ses anciens compagnons d'armes.
A partir de La salle du châtiment (adapté du roman de Shintaro Ishibara, considéré à l'époque comme scandaleux), Ichikawa travaille pour la Cie Daiei, alors que Mizoguchi vient de mourir (1956). Ichikawa continue d'adapter des oeuvres littéraires célèbres, dont L'étrange obsession et Feux dans la plaine, tous deux de 1959, qui contribuent à sa réputation internationale, alors qu'un autre film de la même qualité, Le pavillon d'or, adapté du fameux roman de Yukio Mishima resta longtemps inédit en France.
Après quelques films secondaires, toujours tournés à la Cie Daiei, Ichikawa signe coup sur coup deux films ambitieux et très différents : La vengeance d'un acteur (1963), une fantaisie historique très stylisée, dans le style du théâtre Kabuki, qui a la particularité d'être interprétée par Kazuo Hasegawa, le même acteur qui avait tenu le rôle dans une première version réalisée en 1935 par Kinugasa, donc à 28 années de distance ! et Seul sur l'océan pacifique (1964), l'épopée d'un navigateur solitaire, qui lui permet d'utiliser toutes ses ressources techniques.
Après le refus de Kurosawa de filmer les Olympiades de Tokyo 1964, Ichikawa entreprit ce colossal reportage et confirma sa maîtrise dans Tokyo olympiades, où il jette un regard d'entomologiste sur les sportifs, écrasés par le téléobjectif. C'est sans doute là son dernier grand film de prestige, car Ichikawa, comme les autres cinéastes de sa génération, a de plus en plus de mal à tourner des films dignes de sa réputation et commence à travailler pour la télévision (par exemple, Les contes de Genji, en 26 épisodes, en 1965/66). Pourtant, il essaie de sauvegarder son indépendance pour continuer de tourner des films "artistiques" et fait un moment partie de la nouvelle société - Yonki no Kai" ("Club des Quatre Chevaliers") avec Kurosawa, Kobayashi et Kinoshita, vers 1969.
Malheureusement, l'association ne survivra pas et Ichikawa, après quelques tentatives intéressantes (Les vagabonds, 1973), finira par céder aux compromis commerciaux en adaptant des "best-sellers" policiers très connus au Japon, de l'écrivain Yokomizo : le grand succès de La famille Inugami (1976) sera suivi de toute une série du même genre, où Ichikawa fait encore preuve de son métier, sans rien apporter de plus. Mais, grâce à cette série à succès, il est encore l'un des rares cinéastes de sa génération qui tourne régulièrement au Japon, contrairement à Kurosawa, Kobayashi ou Kinoshita. Mais malgré tout, sa carrière ne rédécollera jamais vraiment d'un point de vue artistique.
Encore actif jusqu'en 2006, il décède le 13 février 2008 des suites d'une pneumonie.
Filmographie :
1946 | Une fille au temple Dojo |
(Musume Dojoji). Court métrage de marionnettes. | |
1947 | Mille et une nuits avec Toho |
(Toho Senichi-Ya, co-réalisation). | |
1948 | Un bourgeon fleurit |
(Hana Hiraku) | |
1948 | 365 nuits |
(Sambyaku-RokujugoYa). | |
1949 | Portrait d'un être humain |
|
(Ningen Moyo) |
1949 | La passion sans frein |
|
(Hateshinaki Jonetsu). |
1950 | Sanshiro de Ginza |
|
(Ginza Sanshiro) |
1950 | Terre chaude |
(Netsudei Chi) | |
1950 | Pourusite à l'aube |
(Akatsuki no Tsuiseki). | |
1951 | La feur nocturne |
(Ye-Rai-Shang) | |
1951 | L'amant |
(Koibito) | |
1951 | L'homme sans nationalité |
|
(Mukokusekisha) |
1951 | L'amour volé |
|
(Nusumareta Koi) |
1951 | Bungalow solo |
|
(Bungawan Soro) |
1951 | La marche nuptiale |
(Kekkon Konshinkyoku. | |
1952 | M. Luckky |
(Raki-San) | |
1952 | Les jeunes gens |
(Wakai Hito) | |
1952 | La femme qui toucha les jambes |
Ashi ni Sawatta Onna) | |
1952 | Par ici, par là |
|
(Ano, te, Kono te) |
1953 | Mr Pou |
(Pu-San) | |
1953 | La révolution bleue |
(Aoiro Kakumei) | |
1953 | La jeunesse de Heiji Zenogata |
(Seishun Zenogata Heiji) | |
1953 | L'amant |
(Aijin). | |
1954 | Tout de moi-même |
|
(Watashi no Subete 0) |
1954 | Un milliardaire |
|
(Okurnan Choia) |
1954 | Douze chapitres sur les femmes |
|
(Josei ni Kansuru Juni Sho). |
1955 | Fantômes de la jeunesse |
(Seishun Kaidan) | |
1955 | Kokoro |
(ou Le coeur ou Le pauvre coeur des hommes). D'après le roman de Soseki Natsume. Avec : Masayuki Mori (Nobuchi), Michiyo Aratama (sa femme), Tatsuya Mihashi (Kaji), Shôji Yasui (Hioki). 2h00. Un vieux professeur se souvient avec amertume de sa vie, marquée par son mariage avec une femme qu'il n'aimait pas et le suicide d'un ami de jeunesse. |
|
1956 | La harpe de Birmanie |
(Biruma no Tategoto). Avec : Rentaro Mikuni (Capitaine Inouye), Shôji Yasui (Mizushima), Jun Hamamura (Ito). 1h56. Birmanie, juillet 1945. La fin est proche pour l'Armée Impériale Japonaise menacée de tous cotés par les alliées. Inouye chef d'escouade est diplômé de musique et enseigne l'art du chant choral aux hommes de sa petite troupe. il trouve en Mizushima un élève particulièrement doué qui apprend à jouer en autodidacte de la harpe de Birmanie... |
|
1956 | La salle du châtiment |
(ou La chambre de punition ou La chambre des exécutions / Shokei no Heya) | |
1956 | Nihonbashi |
|
|
1957 | Le tramway bondé |
|
(Manin Densha) |
1957 | Le trou |
|
(Ana) |
1957 | Les hommes de Tohoku |
(Tohoku no Zummutachi) | |
1957 | Le pavillon d'or |
(Enjo) | |
1959 | Bonjour et au revoir ! |
(Sayonara, Konnichiwa) | |
1959 | L'étrange obsession |
(Kaji ou La Clef) A Kyoto, le critique d'art Kenmochi, qui a passé la soixantaine, a une femme beaucoup moins âgée que lui, Ikuko. Inquiet de la diminution de sa virilité, il se fait faire des injections secrètes dans un hôpital, et, pour augmenter cette stimulation artificielle et temporaire, fait boire sa femme, et la photographie nue. Mais, ces expédients ne suffisant plus, Kenmochi veut essayer la jalousie en faisant séduire sa femme par Kimura, un jeune interne de l'hôpital, qui n'est autre que le fiancé de sa fille Toshiko, avec laquelle il a déjà des rapports sexuels. Victime de ses propres excitations, Kenmochi a une attaque pendant une nuit d'amour avec sa femme qui, prise au jeu, l'achève en se déshabillant avec provocation un autre soir. Tout semble donc parfait pour le nouveau " ménage à trois " (Kimura, Ikuko, Toshiko), mais ils meurent empoisonnés par de l'insecticide administré par la vieille servante Hana : personne ne la croira lorsqu'elle confessera ce triple crime inattendu... |
|
1959 | Feux dans la plaine |
|
(Nobi). A Leyte, dans les îles Philipinnes, en 1945, l'armée japonaise est en déroute, et les rescapés, pourchassés par les Américains et les guerilleros philippins, cherchent à s'échapper comme ils peuvent. Le soldat Tamura, atteint de tuberculose, se rend, dans la boue de la saison des pluies, à un hopital militaire qui, débordé de blessés, le rejette. Il perd de vue son unité... |
1960 | Le fils de famille |
(Bonchi) | |
1960 | Testaments de femmes |
(Jôkyo, un sketch, co-réal Yoshimura et Masumura) | |
1960 | Frère et soeur |
(ou Tendre et folle adolescence / Otôlo). | |
1961 | Dix femmes noires |
(Kuroi Junin no Onna) | |
1961 | Le paria |
|
(ou Le pêché / Hakai). |
1962 | J'ai deux ans |
|
(Watashi wa nisai). |
1963 | La vengeance d'un acteur |
|
(Yukinojo Henje). Au début du XIXe siècle (1836), à Edo (ancien nom de Tokyo), se produit une troupe ambulante de théâtre Kabuki, dont la vedette est Yukinojo, un "onnagata" - ou acteur masculin spécialisé dans les rôles féminins. Au cours d'une représentation, Yukinojo aperçoit un notable, le seigneur Dobé, qu'il reconnaît comme l'un des responsables du suicide de ses parents, plusieurs années auparavant, lorsqu'il avait sept ans. Il décide alors de se venger de cet acte odieux et se sert de la fille de Dobé, Namiji, d'une très grande beauté, qui tombe amoureuse de lui. Il est aidé dans sa tâche par un voleur, Yamitaro (qui lui ressemble étrangement), et par une voleuse, Ohatsu, qui l'empêchent de tomber dans les traquenards tendus par Dobé et ses acolytes marchands. Yukinojo est aussi aidé par la rapacité des marchands dont l'un est tué par son confrère avant de succomber lui-même sous les coups de Namiji qu'il avait attaquée. Par la suite, Namiji elle-même meurt et son père, le seigneur Dobé, s'empoisonne lorsqu'on lui apporte son corps inerte et qu'il apprend la véritable identité de Yukinojo. Ayant accompli sa vengeance jusqu'au bout, Yukinojo se retire du théâtre et disparaît au loin, comme une légende. |
1964 | Seul sur l'océan pacifique |
(Taiheiyo Hitoribochi). Avec : Yûjirô Ishihara (Kenichi Horie), Ruriko Asaoka (La soeur de Kenichi), Shirô Osaka (Le contremaître). 1h37. Kenichi Horie, japonais d'une vingtaine d'années, n'a qu'une idée en tête : traverser seul à bord d'un petit voilier le Pacifique pour rejoindre San Francisco, symbole pour lui des Etats-Unis. Mais le Japon a une politique très fermée et les petits bateaux ont interdiction de sortir de la zone nautique japonais. Après avoir préparer son voyage pendant plusieurs années, rien ne pourra l'empêcher de partir... |
|
1964 | La danse de l'argent |
(Zeni no odori). | |
1965 | Tokyo olympiades |
(Tokyo Orimpikku 1964). Les athlètes de la XVIIIe Olympiade à Tokyo 1964. |
|
1967 | La guerre des missiles |
(Toppo Giggio no Botan Senso, co-prod. Jap/Italie). | |
1968 | Jeunesse |
(ou Tournoi / Seishun). | |
1969 | Kyoto |
(Moyen métrage documentaire). | |
1970 | Le Japon et les Japonnais |
(Nihon to Nihonjin, court métrage documentaire). | |
1972 | Encore aimer |
(Ai Futatabi). | |
1973 | Les vagabonds |
|
(Matatabi). |
1975 | Je suis un chat |
|
(Wagaha wa Neko de Aru). |
1976 | Entre épouse et femme |
|
(Tsuma to onna no Aida, co-réal. Shiro Toyoda) |
1976 | La famille Inugami |
(Inugami Ke no Ichizoku). | |
1977 | La ballade du diable |
(Akuma no Temari Uta) | |
1977 | L'île des tortures |
(Gokumon-Tô). | |
1978 | La reine des abeilles |
(Joobachi). | |
1979 | L'oiseau de feu |
|
(Hi no Tori). |
1979 | The house of hanging |
|
(Byoinzaka no kubikuri no ie). |
1980 | Koto |
|
|
1981 | Kofuku |
1983 | Sasame Yuki |
1984 | Ohan |
1985 | Biruma no takekoto |
1986 | Rokumeikan |
|
|
1987 | L'actrice |
(Eiga Joyu). | |
1987 | Taketori monogatari |
1988 | Tsuru |
1991 | Tenkawa densetsu satsujin jiken |
1993 | Fusa |
|
|
1993 | Kaettekita kogarashi monjiro |
|
|
1994 | 47 Ronins |
|
(Shijushichinin no shikaku). |
1996 | The 8-tomb village |
(Yatsu haka-mura). | |
2000 | Shinsengumi |
2000 | Doraheita |
|
|
2001 | Big mama |
|
(Kah-chan). |
2006 | The Inugamis |
|
(Inugamike no ichizoku). |