La bataille de San Pietro

1945

Voir : Photogrammes du film

(San Pietro). Avec : Mark W. Clark, John Huston (narrateur). 0h40.

dvd

Prologue rajouté au film de Huston (1'40). Le général Mark W. Clark justifie sa strétégie lors de l'atatque par la 5e armée San Pietro. Ses forces étaient relativement peu nombreuses car la majorité des forces américaines sont rassemblées pour le de braquement en Angleterre. Il a alors peu de moyen mais veut absolument libérer la vallée du Liri, stratégique tout en sachant que les combats seront meurtriers. Une nouvelle page de gloire dans l'histoire de l'armée américaine a ainsi été écrite.

San Pietro, au sud de la vallée du Liri, est strétégique pour libérer la vallée car c'est là que convergent les deux uniques routes. Le village compte 1412. L'église Saint Pierre a été bâtie en 1438. (Saint pierre a été bâtie par les paroissiens eux-mêmes tout comme les maisons ont été construites par leurs habitants. Cette pratique se perpétue à travers les siècles. Le paysan italien est un maçon né. Il taille pose et cimente la pierre avec talent et patience non pas pour lui tout seul mais pour les générations futures).

De la fin octobre à la mi-décembre 1943 commence la deuxième vague de libération après les pluies diluviennes de l'automne. San Pietro et ses alentours furent alors le lieu de l'une des batailles les plus meurtrières de la 5e armée. Seuls les fantassins peuvent débusquer l'ennemi caché dans les montagnes et sur un terrain truffé de mines anti personnelles "S", conçues pour venir exploser à mi corps. A la mi-décembre le front est stabilisé au nord est de San Pietro. Un échec de la prise du mont Lungo aura de graves conséquences.

La 36e division du Texas attaque frontalement. Jour et nuit des unités sortent pour reconnaitre le terrain et ouvrir le feu et faire des prisonniers. Des souterrains entre la base du mont Lungo et celle du mont Sammucro sont tenus par quatre bataillons allemands. Un autre est positionné dans le village et un autre sur les hauteurs, derrière le village. Devant le village est défendu par des mines et des pierres et des barbelés.

L'attaque a lieu le 8 décembre à 6h20. Le 1er bataillon du 146e régiment attaque le sommet du 1205 pour atteindre le nord ouest de San Pietro. Le 3e bataillon de rangers attaque le 950. Les 2e et 3e bataillons attaquent San Pietro. Ceux-ci n'avancent pas de plus de 600 mètres car leurs manœuvres sont suivies depuis le mont Lungo. Le 1250 par le 1er bataillon et le 950 par le 3e rangers ont été prises mais les contre-attaques se multiplient . A chaque assaut, l'ennemi essuie de nouvelles pertes. Ennemis pris et attaque le long de la crête.

Le 12 décembre, le 1er bataillon reçoit le renfort du 504e bataillon de parachutistes. Le 1er continue sur la crête. Le 14il fait état d'un rapport alarmant : la victoire est très incertaine

Artillerie et nouvelle attaque le 15 décembre, mont Lungo compris. A 400 mètres de sa ligne de départ, le 141e régiment est cloué au sol. Les 2e et 3e bataillon du 143e progressent de 100 mètres. Sur seize chars, trois parviennent aux abords de la ville et sont détruits.

Sur le mont Samoucro, le 1er bataillon du 146 a payé chaque mètre de la vie d'un homme. Le 142e attaque sur le mont Lungo et y arrive le 16 décembre. C'est un point clé car commence alors la retraite de l'ennemi.

Des 2e et 3e bataillons, il reste juste une compagnie quand San Pietro est conquis. Les Allemands se replient sur de nouvelles positions à 5 kilomètres de là. Le seul 143e régiment a perdu 1 100 hommes. "Beaucoup de ceux que vous voyez ici vivants ont hélas depuis rejoint leurs frères d'armes car d'autres combats les attendaient sur la rivière Rapido et au mont Cassino et sur mille autres lieux de combats".

Les villageois reviennent vers leurs maisons. Les morts sont sortis des décombres, les femmes allaitent, les enfants oublient vite et rient. Les objectifs étaient militaires mais les soldats sont accueillis comme des libérateurs. C'est de nouveau le temps des semailles et les viallgeois continuent d'adorer saint Pierre, leur saint patron.

Fin 1943, après le débarquement en Italie, John Huston fut chargé de réaliser un documentaire sur l'avancée triomphale des troupes américaines sur Rome. Filmant des combats d'une rare violence, il réalisa l'un des plus bouleversants témoignages sur les horreurs de la guerre et le prix de la liberte reconquise.

Arrivé sur place à la mi décembre 1943 vers la fin des engagements, Huston du reconstituer certains combats dans la région entre fin décembre et fin février. Le retour des civils à San Pietro aurait été tourné plus d'un mois après après la libération du village. La pellicule, que Huston ne pouvait visionner sur place, fut entièrement sonorisée et montée à Hollywood au cours de l'été 44

Huston ne manque pas de souligner le coût exorbitant d'une opération mal préparée. Quand il nous explique en détail, à l'aide de cartes et de graphismes, le déroulement de la bataille, la stratégie de l'état major est remise en cause par l'image elle même : le 143e régiment d'infanterie a été envoyé à une mort certaine au cours d'attaques frontales totalement inadéquates sur un terrain miné et contre des positions en surplomb. Le prix de la victoire sur les collines les mieux fortifiée "Un homme à chaque mètre glisse en passant le narrateur (les pertes américains, 1 100 tués, furent le double des pertes allemandes). Huston répondit a un général qui lui reprochait d'avoir fait un film antimilitariste "Si jamais je fais un film militariste, j'espère qu'il y aura quelqu'un pour m'arrêter et me fusiller".

In fine, le message fut jugé si peu orthodoxe que le war Deparment rajouta un prologue. Le général Mark Clark -pourtant responsable de graves erreurs au cours de la campagne- y justifie les pertes humaines que l'image présente comme absurdes. Le pentagone opposa son veto à une autre idée séditieuse : le réalisateur, qui avait interviewé une trentaine de G.I.'s avant leur décès, songeait à monter ces témoignages en voix off au moment de la mise ne bière de chaque dépouille. Le métrage fut amputé de prés de vingt minutes. Paradoxalement c'est ce réalisme, jugé excessif par les gradés, qui valut à Huston le soutien du général Marshall. Celui-ci décréta que le film contribuerait à l'entrainement des conscrits. Sans cette intervention, le film n'aurait pas été distribué.

Versions plus ou moins censurées (voir les DVDi-dessous).

La version présentée par Wild Side l'est sans le préambule du général Mark Clark rajouté au film de Huston. Elle est cependant plus longue de sept minutes que celle, officielle, éditée par Montparnasse en octobre 2011. Cette version Wild Side, anglaise sous-titrée en français, est aussi meilleure que celle de Montparnasse, couverte par un commentaire en français. La version présentée en anglais inclut le passage sur la destruction par les bombardements avant l'attaque qui ont fait au moins une femme pour victime et plus de plans consacrés au retour des villageois :

Plan censuré : ce sont les Américains qui ont bombardé le village
plan retranché sur la reprise de l'activité des villageois

Huston, sans doute bien conscient que la plan de la femme morte allait poser problème l'avait accompagné d'un commentaire plutôt neutre : "Saint Pierre a été bâtie par les paroissiens eux-mêmes tout comme les maisons ont été construites par leurs habitants. Cette pratique se perpétue à travers les siècles. Le paysan italien est un maçon né. Il taille pose et cimente la pierre avec talent et patience non pas pour lui tout seul mais pour les générations futures".

La contradiction entre ce commentaire lenifiant et l'image n'a pas échappé à la censure.

Test du DVD

Editeur : Montparnasse, octobre 2011. Coffret 6DVD. Durée des 17 films documentaires : 14h00. 40 €.

DVD 1 - LES NAZIS PRENNENT LE POUVOIR : Prélude à la guerre, Les nazis attaquent. DVD 2 - L'EUROPE EN GUERRE : Diviser pour régner, La bataille d'Angleterre. DVD 3 - LA GUERRE DEVIENT MONDIALE : La bataille de Chine, La bataille de Russie, Les Etats-Unis entrent en guerre. DVD 4 - LA BATAILLE DU PACIFIQUE : Pearl Harbour, Les Aléoutiennes, La bataille de Midway, Sachez reconnaître votre ennemi : le Japon . DVD 5 - LE FRONT EUROPÉEN : Le Memphis Belle, l'histoire d'une forteresse volante, Thunderbolt, La bataille de San Pietro. DVD 6 - L'ÉPILOGUE DE LA GUERRE : Que la lumière soit, Les camps de concentration nazis, Le procès de Nuremberg.

 
Test du DVD

Wild Side Video, février 2012. Master restauré Anglais Mono, Sous-titres : Français. DVD+livre : 20 €.

suppléments à Story of G.I. Joe de William Wellman
(version sans préambule mais plus longue de sept minutes que celle ci-dessus. Version anglaise sous-titrée en français meilleure que celle couverte par un commentaire en français)