1991

Le désert, la nuit, un camp de nomades. Au matin, la caravane s'ébranle : des femmes, des enfants, des hommes qui marchent. Et des dromadaires. Pour clôre le cortège, une jeune Européenne avec des gardes armés. Une captive.

Halte nocturne : la jeune femme est allongée, le garde lui apporte de l'eau et une couverture. Au moment des ablutions matinales, elle s'éloigne avec son récipient, pas qui crissent sur le sable déjà brûlant, dos nu, serviette rouge. La marche reprend, les jours coulent. Au milieu de l'étendue de sable surgissent quelques structures rocheuses où s'arrête la caravane. Les femmes dressent un abri pour la captive qui se couche, visage sans expression et dont les yeux semblent se remplir de larmes. Le garde se tient à distance. Cris d'animaux ou bouffées de vent qui cassent le silence. Des rangers sur le sable : c'est le garde et la nourriture.

Monotonie. Violent contraste entre la nuit et le jour. Des enfants offrent des crêpes à la captive. Elle regarde des photos, sort un cahier de son sac, s'apprête à écrire mais y renonce quand apparaît son geôlier. Le transistor hurle une musique lancinante. Exaspérée, elle l'éteint, demande de l'eau à l'homme qui nettoie son arme; puis elle va laver sa robe. "Comment ça va avec la douleur ?". Des femmes lui rendent visite, fouillent dans ses affaires. Elle les chasse, refuse de parler. Restée seule, elle récite son carnet d'adresses. Un matin, on la retrouve allongée, le visage dans le sable. Endormie, évanouie ? La femme d'un chef lui dit : "Je suis contre qu'on te fasse pleurer, qu'on te tue. " Le vent de sable balaie le campement. Après une tentative de fuite ratée, elle demande aux enfants où est la frontière, cache une outre d'eau et profite d'une fête pour s'éloigner. Elle marche nuit et jour mais s'effondre, vaincue par la chaleur et la soif, Un enfant qui passe la sauve. De nouveau. le campement, les gardes. Le camp est levé. la marche reprend. Lors d'une halte, la captive brûle le contenu de son sac, lettres, photos.

Jusqu'au jour où un homme lui annonce sa libération et lui demande de témoigner sur ce qu'elle a vu pendant sa captivité : "Vous avez fait preuve d'un grand courage. La population est admirative. Ce n'est pas votre pays, mademoiselle. Adieu, mademoiselle. " A la tombée du jour, non loin de là, un avion atterrit.

 

 

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Avec : Sandrine Bonnaire, D. Koré, D. Wachinké, Atchi Wahi Li, Isai Koré, Brahim Barkaï, Barkama Hadji. 1h38.
La captive du désert