Maigret et l'affaire Saint Fiacre

1959

D'après L'affaire saint Fiacre de Georges Simenon. Avec : Jean Gabin (Maigret), Michel Auclair (Maurice de Saint-Fiacre), Valentine Tessier (La Comtesse de Saint-Fiacre), Michel Vitold (L'abbé Jodet), Robert Hirsch (Lucien Sabater), Paul Frankeur (Docteur Bouchardon). 1h40.

Moulins, 1959. Le commissaire Jules Maigret répond à l'appel de la comtesse de Saint-Fiacre qui a reçu une lettre anonyme lui annonçant sa mort prochaine. Le lendemain, au cours de l'office des Cendres, elle succombe à une crise cardiaque.

Maigret fait la connaissance des personnes qui gravitaient autour de la châtelaine. Son secrétaire et amant, Lucien Sabatier, qui lui faisait vendre ses derniers objets de valeur ; Gautier, le régisseur, dont le fils Emile est employé de banque, qui lui apprend que la majorité des terres ont été vendues pour satisfaire les goûts dispendieux de Maurice, le fils de la famille. Celui-ci survient précisément, scandalisé que son suicide ait été annoncé par erreur dans les pages d'un journal local.

En fait, quelqu'un avait téléphoné au journal la fausse nouvelle et a glissé la coupure de presse dans le missel de la comtesse, provoquant ainsi la crise cardiaque dont elle fut victime.

Le soir-même, Maigret réunit l'ensemble des suspects et démasque l'assassin : Émile Gautier qui, aidé de son père, espérait récupérer ce qui restait des biens du domaine en faisant retomber les soupçons sur les héritiers, Maurice et Lucien.

Delannoy, pour ce retour de Maigret sur les terres de son enfance, prend de grandes libertés avec le roman de Simenon. Dans celui-ci, Maigret ne rencontre pas la comtesse. Il dort à l'auberge et non au château et se rend le matin à la messe pour voir la comtesse mourir. Totalement décontenancé par la tournure des événements, ce n'est pas lui qui résout l'affaire mais, Maurice, le jeune comte. C'est Maurice qui réunit les huit suspects dans le château et leur temps un piège dans lequel tombent le régisseur et son fils, Emile Gautier. C'est lui qui oblige le fis à demander pardon. Enfin, à la fin du roman, il refuse d'endosser le costume de son père.

C'est donc un personnage bien plus solide que celui proposé par Delannoy qui en fait un fantoche pour laisser à Maigret toute la conduite morale de l'action. Maigret avoue son sentiment amoureux alors qu'il était jeune collégien pour la jolie comtesse et sa gratitude envers son beau-père, le comte. Pour Delannoy, ce sont les temps modernes qui sont corrompus et Maigret a pour tâche d'endiguer la dégradation morale. Simenon était plus modeste avec Maigret laissant la raison policière derrière l'aristocratie; celle-ci dominant toujours la situation.