Haute société

1933

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(Our betters). Avec : Constance Bennett (Pearl Grayston), Violet Kemble Cooper (Minnie, Duchesse de Suresnes), Phoebe Foster (Princesse Flora della Chicola), Grant Mitchell (Thornton Clay), Charles Starrett (Fleming Harvey), Anita Louise (Bessie). 1h23.

Pearl Saunders, une riche héritière américaine épouse Lord Grayston en grandes pompes à Londres. Mais le jour même de son mariage, elle découvre que son mari ne l'a épousée que pour sa fortune alors qu'il aime depuis toujours Diane, une aristocrate désargentée. La désillusion est cruelle pour Pearl. La une des journaux prouve cependant qu'elle n'a pas tardé à réagir en devenant celle qui donne le ton de la mode à Londres, celle qui donne des fêtes somptueuses auxquelles son mari n'est souvent pas même invité

Pearl garde près d'elle sa sœur, Bessie, qu'elle veut marier au gentil, aristocratique et fortuné Harry Bleane. Elle est la seule à se présenter dans une robe noire au palais de Buckingham. Fleming Harvey dont Bessie repousse l'amour car elle veut vivre une vie plus excitante à Londres, pleine de joie et de gaité, de gens brillants et éblouissants. Thornton Clay que George surnomme le snob ridicule, est chargé de le piloter dans la capitale. Minnie, Duchesse de Suresnes, divorcée depuis longtemps de son mari français, survient inquiète du retard de Pepi, son très jeune te désargenté amant. Elle sollicite un travail pour lui auprès de Pearl. Pepi arrive enfin puis la Princesse Flora della Chicola, américaine exilée à Londres après s'être sentie étrangère dans son propre pays.

Tout le monde est invité pour la fête du samedi. Pearl rejoint Arthur Fenwick qui finance ses fêtes puisque George grève durement sa dot. Arthur nomme girly (petite) celle qu'il idéalise et protège depuis longtemps et qui est heureux d la voir reine parmi les lords. Elle se sert de son argent pour inviter des hôtes prestigieux. Elle laisse espérer à Pepi, qui l'a appelé au téléphone, un "peut-être" pour une nuit d'amour.

En voyant jouer Bleane au tennis, Fleming rappelle à Bessie qu'elle serait plus heureuse avec une vie en Amérique simple, saine et seyante. Thornton trouve curieux que Pepi ait refusé un rendez-vous pour se rendre à la National Gaellery. Fleming déclare lui avoir vu entrer Pearl alors qu'il sortait du musée. Pearl déclare y être allée pour admirer les Bronzino dont Arthur va acheter un tableau. Minnie lui fait la leçon : elle devait sûrement avoir un rendez-vous. C'est un bel droit pour ça. On n'y croise jamais d'amis et, si cela arrive, ils sont là pour la même chose que vous et font semblant de ne rien voir. Pearl fait rire jaune l'assemblée en prétendant avoir eu un rendez-vous avec Pepi.

Le samedi, Bessie accepte d'épouser Fleming, Pepi obtient de Minnie l'autorisation d'acheter uen voiture. Elle acquiert la certitude que Pepi était bien avec Pearl à la National Gallery. Elle voit l'occasion de se venger lorsqu'elle surprend, à la nuit tombée, Pepi et Perl se dirigeant vers le salon de thé pour une rencontre amoureuse clandestine. Elle déclenche le scandale en envoyant Bessie au salon de thé d'où elle revient éplorée d'avoir surpris le couple. Arthur est en rage et Minnie jure de perdre Pearl aux yeux de la société londonienne.

Le lendemain matin, tout le monde veut partir mais Pearl, qui en se lève qu'à midi, a envoyé ses voitures en réparation et à Londres chercher un invité surprise. Elle parvient à se réconcilier avec tous, même avec Bessie en renonçant à la marier avec Henry en souvenir de ce qu'elle fut avant son mariage et maintenant qu'elle regrette avoir du s'endurcir. Ernest est l'invité mystère qui fera que tous resteront un jour de plus ce qui empêchera tout le monde raconter qu'un scandale eu lieu en leur présence.

Réalisé en 1933, Haute société est le dernier des quatre films que Cukor réalisa pour la RKO de David O Selznick. On y retrouve Constance Bennett que le réalisateur avait dirigée un an auparavant dans What Price Hollywood, et qui allait devenir l'interprète de choix du plus célèbre des directeurs d'actrices d'Hollywood.

Le film est fidèle à la pièce de Somerset Maugham qui fait de Pearl l'héroïne fragile et déterminée qui affronte les hypocrisies de la haute société anglaise. A son amie Flora qui la félicite d'avoir trouvé sa place, elle dira que c'est "Grâce à ma force de caractère, ma volonté, mon manque de scrupules et ma détermination." Elle connait les règles : "Pour réussir à Londres il faut un physique, un cerveau ou un compte en banque". Pour Pepi, qui ne sait rien faire, s'ouvre ainsi seulement la carrière diplomatique. Et à sa soeur Bessie qui lui fait naïvement le reproche de se servir d'Arthur Fenwick son protecteur, elle répond : "Très tôt dans ma carrière, j'ai découvert que les Anglais adoraient les choses gratuites. Je leur offre des dîners, des fêtes. Je me suis rendue à la mode. Jai du pouvoir, j'ai de l'influence. Mais tout ce que j'ai, mon succès, ma réputation, ma notoriété, j'ai tout acheté, acheté, acheté !"

Pearl est aussi une femme qui, consciente de la corruption généralisée, sait que sa victoire n'est qu'une victoire par défaut. D'où sa capacité à rebondir et son cynisme envers ce qu'elle pourrait perdre. Le film baigne dans une succession de bons mots : "J'ai invité douze personnes pour le thé". "George est-il au courant ?" Non, mais plus grave, mon cuisinier non plus" ou "Pepi vous connaissez le plus beau mot de notre langue ? Peut-être" ou bien encore "Thornton ne me fait la cour que lorsqu'on le regarde".

Test du DVD

Editeur : Editions Montparnasse. Août 2013. Nouveau master restauré, version originale, sous-titres français.

L'un des sept DVD de la 14e vague des Classiques de la RKO.