Adieu ma concubine

1993

Genre : Mélodrame

(Ba wang bie ji). Avec : Leslie Cheung (Douzi, Cheng Dieyi), Zhang Fengyi (Shitou, Duan Xiaolou), Gong Li (Juxian), Lu Qi (Maître Guan), Ying Da (le patron), Ge You (Master Yuan), Li Chun (Xiao Si, jeune), Lei Han (Xiao Si, adulte), Tong Di (Zhang). 2h49.

1977, Théâtre de Pékin, deux acteurs de théâtre se souviennent.

1925, à l'académie de maître Yuan, qui enseigne l'art de l'opéra chinois, le jeune Douzi se lie d'amitié avec Shitou. Douzi a été abandonné par sa mère, prostituée, et doit, en grandissant, assumer les rôles de femmes. Lors de son premier succès, il est violé par le seigneur local après la répétition.

Dix ans plus tard, les deux amis sont devenus des stars de l'Opéra de Pékin avec comme nom de théâtre Dieyi et Xiaolou. Ils ne cessent de rejouer ensemble Adieu ma concubine, célèbre pièce de théâtre évoquant les adieux du prince Xiang Yu et de sa concubine Yu Ji et le suicide de celle-ci avant que Xiang Yu ne soit défait et tué par Liu Bang, le futur empereur Gaozu qui fonda en -202 la dynastie Han.

Douzi est homosexuel sans que son partenaire Shitou s'en doute et bientôt celui-ci épouse Juxian, qui abandonne pour lui son métier de prostituée. Désespéré, Douzi se jette dans les bras d'un mécène, Zhang.

Lors de l'invasion japonnaise en 1937, Douzi se compromet avec l'occupant pour sauver Shitou. Lors de la révolution communiste, Douzi est inquiété et Shitou se porte à son secours. Juxian, qui a essayé de proteger son mari, perd son enfant en couche. Douzi est arrêté mais le pouvoir communiste le protège pour quil continue à jouer. Il sombre dans la drogue. Shitou le contraint à en sortir.

Lors de la révolution culturelle, ils sont pris à parti par le jeune Xiao Si, qu'ils avaient adopté et auquel ils ont enseigné leur art. Ils s'entre-déchirerent en public. Shitou renie Juxian qui se suicide.

En 1977, la Révolution culturelle est terminée mais, Douzi et Shitou sont maintenant trop vieux et mal entraînés pour bien jouer. Douzi assume le rôle de la concubine et se suicide avec l'épée.

La relation passionnelle de deux comédiens de l'Opéra de Pékin à travers les soubressauts de l'histoire chinoise des années 20 aux années 70, des seigneurs de guerre à la Révolution Culturelle, de l'invasion japonaise au communisme est traitée avec beaucoup d'académisme et de sentimentalisme sans point de vue historique ou artistique un tant soit peu original.

Seule, la confrontation entre Leslie Cheung et Gong Li, qui aiment le même homme, sauve ce beaucoup trop long film de l'ennui.

Louis Malle, président du jury de Cannes 1993 décernera néanmoins à Chen Kaige la première Palme d'Or attribuée à un film chinois ex-equo avec un autre mélodrame boursouflé : La leçon de piano de Jane Campion. Succès critique et populaire internationaux suivront avant que des films chinois bien meilleurs ne fassent oublier celui-ci.