Rattle of a simple man

1964

D’après la pièce de Charles Dyer. Avec : Harry H. Corbett (Percy), Diane Cilento (Cyrenne), Thora Hird (Mrs. Winthram), Michael Medwin (Ginger), Charles Dyer (Chalky), Hugh Futcher (Ozzie), Brian Wilde (Fred), Alexander Davion (Ricardo), David Saire (Mario). 1h36.

Percy, la quarantaine, naïf et peu dégourdi, est supporter de l'équipe de football Manchester United. Afin de la voir jouer en finale de la coupe d’Angleterre, il fait le voyage jusqu’à Londres. Après le match, avec d’autres supporters, il se rend dans un club de strip-tease de Soho. Défié par ses compagnons, il relève le pari : il rentrera avec une fille. Cette dernière sera Cyrenne (Diane Cilento), une jolie blonde qui travaille dans le club.

Lorsque le producteur Sydney Box achète les droits de la pièce de Charles Dyer pour 50 000 livres (un montant important pour l’époque), et en confie la réalisation à son épouse Muriel, il envisage Peter Sellers dans le rôle de Percy. Mais l’acteur est trop cher, et le couple choisit finalement Harry H. Corbett, héros de la série télévisée Steptoe and Son. Son personnage, timide et particulièrement innocent, tombe sous le charme d’une prostituée (l’épatante Diane Cilento), à la suite d’un pari. Au lieu de conclure, Percy l’écoute amoureusement. Mais la romance s’avère semée d’embûches.

Rattle of a Simple Man est une comédie romantique et sexuelle sur fond de commentaire social. Muriel Box expose ici le gouffre entre les aspirations des deux sexes et les ambitions contrariées des femmes. En dressant le portrait de ce groupe de supporters bruyants, railleurs et lourdauds, elle étudie avec finesse les relations humaines et le sexisme ordinaire. Pour certains, « on peut maintenant voir ce film comme la réponse d’une femme aux auteurs (masculins) du Free Cinema, et à leurs films, véritables hymnes à la gloire du héros prolétarien du nord de l’Angleterre ». (Festival international de films de femmes de Créteil, 1990)

Rattle of a Simple Man ne fut pas un succès. Ce sera le dernier film réalisé par la cinéaste. Muriel Box continuera à écrire des romans et, avec Vera Brittain,   créera Femina, la première maison d'édition féministe de Grande-Bretagne. Dans l’industrie cinématographique, elle est un exemple pour les jeunes femmes, et elle demeure la première réalisatrice britannique à avoir fait une véritable carrière.