On déchire le drapeau de l'Espagne
1898
Genre : Film de guerre

 

 

   

Condlit entre les Etats-Unis et l'Espagne pour la souveraineté sur Cuba

 


En 1998, un an avant l'affaire Dreyfus, éclate la guerre entre les Etats-Unis et l'Espagne pour la souveraineté sur Cuba. On déchire le drapeau de l'Espagne est mis en production quelques heures seulement après la déclaration de guerre.

C'est la première fois que des images (factices mais des images quand même) sont servies au public dans le même temps ou presque que l'événement lui-même. Il ne s'agit pas ici comme pour les séances Lumière ou le couronnement des princes de développer pour le lendemain ce qui a été filmé le jour même. Il s'agit d'élaborer une narration fictionnelle dans un temps record. C'est le début de la communication de masse et Shlomo Sand ne peut manquer de faire le parallèle entre cette guerre (l'une des dernières du XIX) et la guerre du golfe en 1991.

Etant donné les difficultés de filmer la guerre sur le terrain, les combats furent reconstitués (constitués puisque le film fut tourné dans la foulée de la déclaration de guerre) en studios. Les images tournées en studio à New York furent montrées au public comme s'il s'agissait d'images filmées à Cuba. On y voit même le réalisateur grimper au mât, déchirer le drapeau espagnol et le remplacer par le drapeau américain. Une scène qui en annonce d'autres, classiques de la représentation du pouvoir américain et de son cinéma jusqu'à Mémoires de nos pères. On déchire le drapeau de l'Espagne est un film fondateur de la puissance américaine, une puissance effective une quinzaine d'année plus tard quand les Etats-Unis deviennent la première puissance mondiale.

Ce premier film de propagande est tourné en faveur de la démocratie. Le cinéma de propagande est associé dans l'esprit des peuples aux régimes totalitaires. Il est vrai que ce sont les régimes totalitaires qui ont poussé à son extrême son utilisation. Cependant il ne faut pas oublier que les périodes exceptionnelles de l'histoire engendrent dans les démocraties un cinéma de propagande.

 

 

Sources : .

 

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Stuart J. Blackton