Michelangelo Antonioni

(1912-2007)
16 films (+ 3 M. M.)
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histoire du cinéma : Néoréalisme
Voir : Quiz Michelangelo Antonioni

Trop souvent, on a voulu trouver l'unité de l'œuvre d'Antonioni dans les thèmes tout faits de la solitude et de l'incommunicabilité, comme caractéristiques de la misère du monde moderne. Le cinéaste ne critique pourtant pas le monde moderne aux possibilités duquel il "croit" profondément.

Un cerveau moderne dans un corps fatigué

Antonioni critique dans le monde la coexistence d'un cerveau moderne et d'un corps fatigué, usé, névrosé. Il explique que notre connaissance n'hésite pas à se renouveler, à affronter de grandes mutations, tandis que notre morale et nos sentiments restent prisonniers de valeurs inadaptées, de mythes auxquels personne ne croit, et ne trouvent pour se libérer que de pauvres expédients, cyniques, érotiques ou névrotiques. Son œuvre passe ainsi par un dualisme avec, d'un côté, tout le poids du passé, toutes les fatigues du monde et de la névrose moderne dans le corps et, de l'autre, le cerveau qui découvre la créativité du monde, ses couleurs suscitées par un nouvel espace-temps, ses puissances multipliées par les cerveaux artificiels.

La névrose n'est donc pas la conséquence du monde moderne, mais plutôt de notre séparation avec ce monde, de notre inadaptation à ce monde. Le cerveau, au contraire est adéquat au monde moderne, y compris dans ses possibilités d'essaimer des cerveaux électroniques ou chimiques : une rencontre se fait entre le cerveau et la couleur, non pas qu'il suffise de peindre le monde, mais parce que le traitement de la couleur est un élément important dans la prise de conscience du nouveau monde (le correcteur de couleur, l'image électronique…). A tous ces égards, Antonioni marque Désert rouge comme un tournant de son œuvre.

Si Antonioni est un grand coloriste, c'est parce qu'il a toujours cru aux couleurs du monde, à la possibilité de les créer, et de renouveler toute notre connaissance cérébrale. Ce n'est pas un auteur qui gémit sur l'impossibilité de communiquer dans le monde. Simplement le monde est peint de splendides couleurs, tandis que les corps qui le peuplent, sont encore insipides et incolores. Le monde attend ses habitants qui sont encore perdus dans la névrose. Mais c'est une raison de plus pour faire attention au corps, pour en scruter les fatigues et les névroses, pour en tirer des teintes. L'unité de l'œuvre d'Antonioni, c'est la confrontation du corps-personnage avec sa solitude et son passé, et du cerveau-couleur avec toutes ses potentialités futures, mais les deux composants un seul et même monde, le nôtre, ses espoirs et son désespoir.

Le constat de l'amour malade

Antonioni comme Fellini appartiennent pleinement au néoréalisme en tant que mouvement ayant révélé l'importance de situations visuelles si fortes qu'il est impossible d'y réagir par une action. Aux images subjectives de Fellini, souvenirs d'enfance, rêves ou fantasmes auditifs et visuels où le personnage n'agit pas sans se voir agir, spectateur complaisant du rôle qu'il joue lui-même, Antonioni oppose ses images objectives à la manière d'un constat, serait-ce même un constat d'accident, défini par un cadre géométrique qui ne laisse plus subsister entre ses éléments, personnages et objets que des rapports de mesure et de distance, transformant cette fois l'action en déplacement de figures dans l'espace (par exemple la recherche de la disparue dans L'avventura).

Les visions esthétiques d'Antonioni ne sont pas séparables d'une critique objective (nous sommes malades d'Eros, mais parce qu'Eros est lui-même malade objectivement : qu'est-ce que l'amour pour qu'un homme ou une femme en sortent aussi démunis, lamentables et souffrants, et réagissent aussi mal au début et qu'à la fin, dans une société corrompue ?), tandis que les visions de Fellini sont inséparables d'une empathie, d'une sympathie subjective (épouser même la décadence qui fait qu'on aime seulement en rêve ou en souvenir, sympathiser avec ces amours là, être complice de la décadence et même la précipiter pour sauver quelque chose, peut-être, autant qu'il est possible).

Une dramaturgie à reconstruire par le spectateur

Les temps morts d'Antonioni ne montrent pas seulement les banalités de la vie quotidienne, ils recueillent les conséquences ou l'effet d'un événement remarquable qui n'est que constaté par lui-même sans être expliqué (la rupture d'un couple, la soudaine disparition d'une femme…) la méthode du constat chez Antonioni a toujours cette fonction de réunir les temps morts et les espaces vides : tirer toutes les conséquences d'une expérience décisive passée, une fois que c'est fait et que tout a été dit, "quand tout a été dit, quand la scène majeure semble terminée, il y a ce qui vient après" (Antonioni, cinéma58, septembre 58).

Les images d'Antonioni qui suivent impersonnellement un devenir, n'en subissent pas moins de rapides ruptures. Nous sommes renvoyés à des espaces quelconques, déconnectés. La connexion des parties de l'espace n'est pas donnée, parce qu'elle ne peut se faire que du point de vu subjectif d'un personnage pourtant absent, ou même disparu, non seulement hors champ, mais passé dans le vide. Dans Le cri, Irma n'est pas seulement la pensée subjective obsédante du héros qui fuit pour oublier, mais le regard imaginaire sous lequel cette fuite se fait et raccorde ses propres segments, regard qui redevient réel au moment de la mort. Et surtout dans L'avventura, la disparue fait peser sur le couple un regard indéterminable qui lui donne le sentiment perpétuel d'être épié, et explique l'incoordination de ses mouvements objectifs, quand il fuit tout en prétendant la rechercher. Encore dans Identification d'une femme, toute la quête se fait sous le regard supposé de la femme partie, dont on ne saura pas, dans les splendides images de la fin, si elle a vu ou non le héros blotti dans la cage d'escalier. Le regard imaginaire fait du réel quelque chose d'imaginaire, en même temps qu'il devient réel à son tour et nous redonne de la réalité. A partir de L'éclipse, l'espace quelconque n'est plus seulement déconnecté mais vidé, déserté. C'est que, de conséquence en conséquence, les personnages se sont objectivement vidés : ils souffrent moins de l'absence d'un autre que d'une absence à eux-mêmes (par exemple Profession reporter).

Antonioni propose ainsi une construction par strates successives, inarticulées, tenues ensemble non par la dramaturgie mais par le spectateur qui assemble de façon non autoritaire des éléments complexes auquel il donne sens.

Des films à déchiffrer comme des tableaux modernes

Le rapport avec l'étrangeté du tableau, son déchiffrement aussi incertain que celui du film est une métaphore que Antonioni poursuit tout au long de son oeuvre. Cette difficulté à s'approprier l'œuvre, à en déchiffrer les mystères était déjà présent dans Femmes entre elles où deux jeunes adolescents se moquaient des tableaux du peintre Lorenzo.

Plus mystérieuse, l'étrange scène où, dans L'avventura, Claudia visite une galerie de peinture pendant que Sandro et Anna font l'amour. Semble là être mis en parallèle l'incertitude des sentiments amoureux et esthétiques par un montage qui raccorde dans l'axe les plans inquiets de Anna et Claudia.

La correspondance avec la peinture se révèle aussi dans la ressemblance de certains plans de L'avventura avec l'œuvre de De Chirico, peintre originaire de Ferrare comme Antonioni.

Ainsi l'étrange travelling avant qui semble observer Sandro et Clara qui fuient pour vivre leur amour au lieu de chercher Anna évoque le cadrage de La tour rouge

Début du travelling (voir : fuite)
La tour rouge de Giorgio de Chirico (1913)

Puis la fin du travelling avant se termine sur une église vide, proche du cadrage et de l'architecture de La mélancolie.

Fin du travelling (voir : fuite)
La mélancolie de Giorgio de Chirico (1912)

Dans La notte, apparait la nature morte de Girgio Morandi achetée par Antonioni auprès du peintre.

La nuit, 1961
Nature morte de Giorgio de Chirico (1960)

Le titre "Deserto rosso" ne renvoie à aucune désert rouge mais est un jeu de mots sur La desserte rouge de Matisse, que recompose, un instant et approximativement un plan du film.

La deserte rouge de Henri Matisse (1912)

Dans Blow-up Antonioni fait dire au peintre chez qui se rend Thomas, le photographe de mode qui occupe le studio d'à côté : "Au départ, ça n'a aucune sens, c'est un fouillis. Puis, je découvre quelque chose auquel je m'accroche comme une jambe. Ensuite tout se met en place et tout s'explique ; comme quand on trouve un indice dans un polar."

Biographie

Né le 27 septembre 1912 à Ferrare, d'abord journaliste et critique, Michelangelo Antonioni travailla comme scénariste avec Rossellini (Un pilota ritorna), De Santis et Fellini. Il est assistant de Marcel Carné pour Les visiteurs du soir.

En juillet 1943, Mussolini est libéré par les nazis et placé à la tête de l'éphémère république de Salo. Les soldats italiens sont censés rejoindre le Duce près du lac de garde sous peine d'être exécutés mais Antonioni s'échappe dans les Abruzzes avant de revenir à Rome, où il rejoint les résistants du Parti de l'action. Il parvient alors à obtenir l'aide de l'institut Luce, organisme gouvernemental chargé de subventionner les films pédagogiques, pour financer son premier documentaire, Les gens du Pô. Celui-ci évoque la vie des populations déshéritées de la pleine du Pô dont le cours majestueux arrose Ferrare. Hélas, une grand partie de la pellicule est perdue ou détruite et Antonioni passera plusieurs années à la chercher. A partir de deux bobines d'origine, il parvient à monter un film de neuf minutes.

Dès lors, il réalisera une série de courts documentaires dont le plus important est N. U. (1948) abréviation de Nettezza Urbana (nettoyage urbain) qui s'intéresse aux balayeurs des rues de Rome. Bien qu'il brosse un tableau hautement réaliste de l'environnement urbain de son pays, ce documentaire ne possède pas l'engagement politique caractéristique du néoréalisme italien illustré par Rome ville ouverte de Rossellini ou Le voleur de bicyclette de Vittorio de Sica.

D'autres documentaires suivront, Le mensonge amoureux (1949), parodie des romans-photos italiens constitue le premier jet de ce qui deviendra sous la direction de Fellini Le Cheik blanc (1952). Superstition (1949) se penche sur les étranges rituels pratiqués dans la campagne italienne. Sept cannes et une robe (1949) traite de la fabrication de la rayonne dans la ville de Torvicona. La villa des monstres (1950) nous fait visiter la villa Orsini, près de Viterbo, dont les jardins sont peuplés de grotesques statues d'éléphants, de soldats romains et autres. Enfin en 1950, Le téléphérique de Faloria présente le téléphérique reliant la monte Faloria à la station de ski de Cortina d'Ampezzo.

Il réalise son premier long métrage, Chronique d'un amour en 1950, histoire d'amants criminels dans la haute société milanaise. Les vaincus (1952), La dame sans camélias (1953 ) et quelques sketches pour des films collectifs jalonnent le chemin qui conduit à Femmes entre elles (1955), film tiré d'une nouvelle du romancier Cesare Pavese, où se manifestent, dans une admirable mise en scène, les thèmes de l'incommunicabilité, de la mésentente des couples et de la solitude humaine dans la société contemporaine. Ces thèmes, après un détour dans le monde ouvrier du Cri (1957), aboutissent à L'Avventura où apparaît Monica Vitti, désormais son inspiratrice. Avec L'Avventura, grande bataille du festival de Cannes 1960, il apparait comme l'inventeur d'un art cinématographique égal à la littérature.

Antonioni épure de plus en plus son style et affirme sa conception d'un cinéma de la «durée » littéraire, non psychologique avec La Nuit (1960), L'Éclipse (1961) et Le désert rouge (1964), son premier film en couleurs, peinture de la névrose existentielle. Internationalement reconnu comme un maître de la modernité, Antonioni va tourner à Londres Blow Up (1966), aventure énigmatique d'un photographe de mode, dont le succès lui vaut un contrat avec la Metro Goldwyn Mayer aux États-Unis.

Mais Zabriskie Point (1969), exploration de la contestation étudiante, déplaît au public américain. Invité officiellement en Chine, le cinéaste y réalise Chung Kuo (1972), point de vue documentaire d'un Occidental sur un pays indéchiffrable puis retourne aux Etats-Unis tourner Profession : reporter en 1975 avec Jack Nicholson. Antonioni rentre ensuite en Italie, reste cinq ans sans tourner, puis réalise pour la télévision Le mystère d'Oberwald (1980) une adaptation de L'Aigle à deux têtes de Cocteau, essai d'écriture électronique. En 1982 vient la surprise fulgurante d'Identification d'une femme. Antonioni a réinventé son langage pour examiner, avec lucidité, les nouveaux rapports de couples dans une société (romaine) transformée.

On a pu croire ce film le dernier de Michelangelo Antonioni, très handicapé par une attaque qui, en 1985, le prive presque totalement de la parole et le paralyse du côté droit.

Pourtant, grâce à Wim Wenders, qui accepte d'être son assistant, il peut encore tourner, en France et en Italie, Par-delà les nuages (1995) : réflexion sur le cinéma et sur la vie. En 2004, il tourne Eros, moyen métrage que vient compléter ceux de deux de ses admirateurs, Soderbergh et Wong Kar-wai.

Michelangelo Antonioni décède le 30 juillet 2007, le même jour qu'Ingmar Bergman.

Sources :

Filmographie :

Courts-métrages :

1947 : Les gens du Po (11')
1948 : N.U. (11') ; Sette canne, un vestito (10'); Roma-Montevideo
1949 : Superstizione (9') ; L'amorosa menzogna (11')
1950 : La villa dei mostri (10') ; La funivia del Faloria (10')

Longs-métrages :

1950 Chronique d'un amour

(Cronica di un amore). Avec : Lucia Bose (Paola Molori), Massimo Girotti (Guido), Ferdinando Sarmi (Enrico Fontana). 1h36.

Industriel milliardaire de Milan, Fontana charge un détective privé d'enquêter sur le passé de son épouse Paola. Le détective se rend à Ferrare où Paola a vécu et fait ses études. Il apprend que la jeune femme a quitté la ville, sept ans auparavant, juste après l'accident mortel dont fut victime la fiancée de Guido, l'homme qu'elle aimait...

   
1952 Les vaincus
(I vinti). Avec : Etchika Choureau (Simone), Jean-Pierre Mocky (Pierre), Franco Interlenghi (Claudio), 1h50<

Trois moyens-métrage sur la délinquance juvénile de Rome, Paris et Londres.

   
1953 La dame sans camélias
(La signora senza camelie). Avec : Lucia Bosè (Clara Manni), Andrea Checchi (Gianni), Alain Cuny (Lodi), Ivan Desny (Nardo). 1h24

C'est dans la boutique milanaise où elle vend des tissus avec ses parents que Clara Manni est dénichée par le producteur de cinéma Gianni Franchi. Elle est engagée immédiatement pour jouer, à Cinecitta, un petit rôle dans un film commercial puis se retrouve la vedette, aux côtés du célèbre acteur Lodi..

   
1953 Suicides manqués ( sketch de L'amour à la ville)
(Tentato suicido). Ce documentaire se compose essentiellement d'un entretien avec trois femmes qui ont tenté de se suicider à cause de problèmes sentimentaux. Le décor est inexistant : ces femmes ainsi que d'autres candidats au suicide se tiennent debout, en manteau, devant un mur blanc. On entend l'interwiever en voix off.
   
1955 Femmes entre elles
Avec : Eleonora Rossi-Drago (Clelia), Valentina Cortese (Nene), Yvonne Furneaux (Momina), Madeleine Fischer (Rosetta), Anna Maria Pancani (Mariella). 1h42.

Clelia a quitté Rome pour Turin, où elle doit installer une succursale d'une maison de couture. Son séjour à l'hôtel est perturbé par la tentative de suicide de Rosetta, sa voisine de chambre. C'est ainsi que Clelia rencontre Momina, une femme élégante qui cherche à comprendre le geste désespéré de son amie.
Arrivée sur les lieux de son futur travail, Clelia constate que les travaux n'ont guère avancé malgré l'optimisme désinvolte de l'architecte Cesare....

   
1957 Le cri

(Il grido). Avec : Alida Valli (Irma), Steve Cochran (Aldo), Betsy Blair (Elvia), Gabriella Pallotta (Edera). 1h45.

A Goriano, un petit village de la campagne toscane, non loin de Ferrare, un ouvrier chauleur, Aldo, vit en concubinage avec Irma, dont il a une petite fille, Rosina. Le mari. Emigré, est mort à Sydney. Après bien des tergiversations. Ima décide de rompre. Aldo quitte Goriano et part sur les routes avec sa fille...

   
1960 L'avventura

Avec : Gabriele Ferzetti (Sandro), Monica Vitti (Claudia), Lea Massari (Anna). 2h19.

Anna, accompagnée de son fiancé Sandro et de son amie Claudia, participe à une croisière en yacht au large de la Sicile. Elle fait part à Sandro de l'acuité de la crise sentimentale qu'elle traverse : leur amour se dégrade dans la lassitude. Les passagers accostent sur la petite île de Lisca Bianca. Anna s'éloigne et ne reparaît plus...

   
1961 La nuit

(La notte). Avec : Marcello Mastroianni (Giovanni Pontano), Jeanne Moreau (Lidia Pontano), Monica Vitti (Valentina Gherardini), Bernard Vicki (Thomaso). 2h00.

Lydia et Giovanni Pontano, mariés depuis une dizaine d'années, rendent visite à leur ami Tomaso qui agonise dans une clinique milanaise de grand luxe. Ils prennent conscience que leur amour est en train de mourir...

   
1962 L'éclipse

(L'eclisse). Avec : Alain Delon (Piero), Monica Vitti (Vittoria), Francisco Rabal (Riccardo), Lilla Brignone (La mère de Vittoria), Louis Seigner (Ercoli). 2h05.

A Rome, l'été. Une jeune femme de condition modeste, Vittoria, insatisfaite d'une liaison sans amour, rompt avec son ancien amant, un attaché d'ambassade, Ricardo. Elle retrouve sa mère, une joueuse enragée, à la Bourse, en compagnie d'un jeune et séduisant agent de change, Piero, dont elle tombe amoureuse...

   
1964 Le désert rouge
(Il deserto rosso). Avec : Monica Vitti (Giuliana), Richard Harris (Corrado Zeller), Carlo Chionetti (Ugo). 1h55.

Giuliana s'est mal remise d'un récent accident de voiture. Son attitude est souvent étrange : elle semble perpétuellement mal à l'aise, surtout dans l'usine que dirige Ugo, son mari, où elle erre souvent seule au milieu des machines. C'est là qu'elle rencontre pour la première fois Corrado Zeller, ami d'enfance d'Ugo...

   
1965 Le bout d'essai

(I provino). Episode du film à sketches Les trois visages. Avec : Saroya, Ivano Davoli, Giogio Sartarelli. 0h35.

Pseudo documentaire sur les débuts au cinéma de Saroya, l'épouse de l'ancien Shah d'Iran.

   
1966 Blow up
Avec : David Hemmings (Thomas), Vanessa Redgrave (Jane), Peter Bowles (Ron), Sarah Miles (Patricia), John Castle (Bill), Jane Birkin (la blonde). 1h52.

À Londres, Thomas, un photographe de mode, se rend dans un parc où un couple qui s'embrasse attire son attention. Il prend des clichés, mais la jeune femme, Jane, exige les négatifs, allant jusqu'à s'offrir à lui pour les obtenir. Thomas lui donne une autre pellicule et il développe les photos du parc. En agrandissant celles-ci, il découvre un crime, ce qu'il vérifie dès la nuit suivante, en découvrant la présence du cadavre dans le parc. Désemparé, il cherche conseil auprès de ses amis, en vain. Pendant ce temps, les bobines ont été volées dans son atelier. De retour au parc, il s'aperçoit que le corps a disparu. Tout près de là, une troupe de clowns mime une partie de tennis, se renvoyant une balle invisible.

   
1970 Zabriskie Point
Avec : Mark Frechette (Mark), Daria Halprin (Daria), Rod Taylor (Allen). 1h45.

Tandis que la contestation grandit dans les milieux universitaires de Los Angeles, Mark achète un revolver et accompagne un de ses amis vers l'entrée du campus. Il est témoin d'une fusillade au cours de laquelle un étudiant noir est abattu par un policier. Mark s'apprête à riposter, mais quelqu'un tire avant lui. Le policier est tué. Craignant d'être poursuivi pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Mark s'enfuit en volant un petit avion de tourisme....

   
1972 La Chine, Chung kuo
(Chung kuo cina). 3h40. La place Tien An Men à Pékin, centre symbolique d'une expérience révolutionnaire vers laquelle se sont tournés les regards des observateurs les plus attentifs du monde entier, est le point de départ d'un périple au coeur de la Chine de Mao.
   
1975 Profession : reporter
(Professione : reporter). Avec : Jack Nicholson (David Locke), Maria Schneider (la jeune fille), Jenny Runacre (Rachel, l'épouse de Locke). 2h06.

Le reporter David Locke tente vainement d'interviewer les chefs d'un groupe révolutionnaire en Afrique. De retour à son hôtel, il trouve un homme qui lui ressemble, Robertson, mort. Echangeant les photos sur les passeports, il prend son identité. Suivant le carnet de rendez-vous du défunt, il part à Munich où il découvre un catalogue d'armes dans une consigne automatique. Contacté par Achébé, un révolutionnaire noir, il reçoit une forte somme d'argent et le lieu du prochain contact, Barcelone. Rachel, la femme de Locke, veut éclaircir le mystère de la mort de son mari. Elle persuade un ami commun, Martin, d'aller à Barcelone où Robertson, le dernier à avoir vu David vivant, a été signalé. Se trouvant face à face avec Martin, David disparaît dans la foule. Il part à San Ferdinando, lieu suivant de l'itinéraire de Robertson avec une jeune fille qu'il a rencontrée et qui veut le suivre. Mais Rachel a découvert la substitution d'identité et elle prévient la police. David et la fille lui échappent à Almeria où elle les a poursuivis. A Ouna, prochain rendez-vous inscrit sur le carnet, David éloigne la jeune fille qu'il ne veut plus entraîner dans son aventure, et reste seul dans sa chambre d'hôtel. Plus tard, Rachel arrive avec la police : David est mort, assassiné.

   
1980 Le mystère d'Oberwald
(Il mistero di Oberwald). Avec : Acteurs Monica Vitti (La reine), Luigi Diberti (Le duc de Willenstein), Elisabetta Pozzi (Mademoiselle de Berg), Amad Saha Alan (Tony), Paolo Bonacelli (Le comte de Föhn), Franco Branciaroli (Sebastian). 1h52.

Le jour de leurs noces, la reine a vu assassiner son mari, qu'elle aimait. Jeune veuve, épouse vierge, elle vit retirée dans l'un des nombreux châteaux de son défunt mari. Le pays est ébranlé par une très vive contestation de la part du peuple, lequel reprochait au roi ses dépenses fastueuses et couvre de calomnies cette reine qu'il ne connaît pourtant pas. Sebastian, un jeune poète anarchiste, a décidé de l'assassiner....

   
1982 Identification d'une femme
(Identificazione di una donna). Avec : Tomas Milian (Niccolo Farra), Daniela Silverio (Mavi), Christine Boisson (Ida), Marcel Bozzuffi (Mario), Lara Wendel (la fille de la piscine), Veronica Lazar (Carla Farra). 2h08.

Niccolo Farra, cinéaste renommé que son récent divorce ne semble pas perturber, travaille à un projet de film qui n'est pour l'instant qu'un sentiment qui prend des formes féminines ; il n'a aucune idée du scénario ni même du personnage. Pour l'"identifier", il découpe dans la presse des photos de célébrités ou d'inconnues qu'il épingle au mur...

   
1995 Par-delà les nuages

(Al di la delle nuvole). Avec : John Malkovich, Inès Sastre, Fanny Ardant, Sophie Marceau, Marcello Mastroianni, Jeanne Moreau

Durant un voyage en avion puis lors de repérages qu'il effectue avec son appareil photo, un cinéaste rêve aux histoires qu'il voudrait mettre en images…

   
2004 Le périlleux enchaînement des choses
Premier épisode de Eros, coréalisé avec Steven Soderbergh (Equilibre) et Wong Kar-wai (La Main) Avec : Christopher Buchholz (Christopher), Regina Nemni (Cloe), Luisa Ranieri (Linda).

Sortant de l'improbable décor d'une tour mi-bourgeoise mi-Kmer sur les rives du Pô, un homme emmène sa compagne en ballade dans une voiture de luxe. Ils se disputent et constatent qu'ils n'aiment ni ne voient la même chose : l'une étant sensible à l'eau du marécage l'autre à la boue qu'il contient....