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L’incrédulité de Saint Thomas

1483

L’incrédulité de Saint Thomas
Andrea del Verrocchio, entre 1467-1483
Bronze, 230 cm
Florence, Le Bargello , Or San Michele

C’est en 1468 que Verrocchio reçoit la commande de «  L’incrédulité de Saint Thomas » pour Or San Michele à Florence. L’œuvre occupera la niche, création de Donatello dans laquelle se trouvait son « Saint Louis de Toulouse ». Il s’agit d’un groupe, de deux personnages en bronze, de 230 cm de hauteur. L’étroitesse de l’espace, prévu pour une unique statue au départ, l’obligera à inventer une position nouvelle pour la scène : seul le Christ est dans la niche, Saint Thomas se tient sur le rebord extérieur, un peu en-dessous du sauveur vers lequel il se tourne. Le génie de l’artiste explose dans sa démonstration tridimensionnelle : le bronze n’a pas de dos car il est fait pour être vu de face. La fonte utilise donc beaucoup moins de métal, donc elle est moins onéreuse, et la réalisation est beaucoup plus facilement adaptable au cadre considéré. D’autre part, le fait que Saint-Thomas, légèrement en mouvement, oriente le regard du spectateur vers son soleil galactique (le Christ) implique une notion de durée, de temps écoulé, de figuration narrative, tout en introduisant un moment cinétique permettant la prise de possession visuelle de l’œuvre.

La conséquence en est le dialogue silencieux, oxymore osé mais vérité évidente, qui se créé entre les deux personnages : pour se convaincre de la résurrection du Christ l’apôtre Thomas, très agité, touche les plaies de son seigneur. Il représente donc le pôle terrestre, mortel et humain de ce duo. A contrario du corps du Christ d’où rayonne une puissance immortelle et illimitée qui transcende l’espace environnant. Le visage du sauveur, allongé et amaigri, est d’un calme olympien. Son bras droit levé béni son disciple, paraissant lui proposer la vie éternelle. Une conversation sacrée unit le divin et le profane par les jeux complexes des mains : la gauche du Christ et la droite de Thomas. Les visages des deux interlocuteurs sont jeunes, celui de Thomas légèrement plus rond. Les plis du vêtement de Jésus sont profonds, fouillés et larges tandis que ceux de la robe de Thomas sont courts, légers et peu marqués. Les chevelures bien équilibrées sont des morceaux de bravoure de ciselure.

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