Madame Newton a vingt-deux ans et deux enfants d’une liaison illégitime, elle est belle et divorcée quand Tissot la rencontre. Ils fileront le bonheur parfait, si ce n’est la tuberculose qui emportera l’élégante et scandaleuse muse du peintre, le laissant inconsolable. Dame aux camélias ou Traviata, elle rappelle les héroïnes romanesques de son temps, la Marguerite Gautier de Dumas fils ou la Violetta de Verdi. « Comédie de mœurs », cette peinture des comportements sociaux et des modes éphémères est représentée dans le célèbre Octobre. Élégamment corsetée, Mme Newton se retourne avec effronterie, laissant entrevoir sa “ cheville bien faite ” dans les bruissements de cotillons de dentelle, sa bottine piétinant un tapis de feuilles automnales. Pourtant, de noir vêtue en cette saison déclinante, elle semble briller de ses derniers feux. Tissot adopte le style japoniste avec le format vertical des rouleaux appelés kakemonos et en arrière-plan le ramage envahissant des marronniers, au travers duquel se devinent quelques chevreuils..