La belle Agathe était une fervente chrétiene qui défia les menaces du gouverneur romain de la Sicile, Quintianus qui ordonna de lui couper les seins. On la voit, à moitié nue, une jeune fille agenouillée derrière elle, appuyant sa robe contre les plaies saignantes. Un page se tient debout devant une colonne de marbre, tenant les seins coupés de la martyre sur un plateau d'argent et regardant vers elle. a figure grossiere du bourreau, vêtu de rouge et tenant une épée tachée de sang, menace encore ce groupe.
Tiepolo, l'un des derniers des grands peintres de Venise, maître de la composition à grande échelle, n'a pas reculer devant ce sujet particulièrement sanguinaire qu'il avait d'ailleurs traité vingt ans plus tôt pour l'église Saint Antoine de Padoue.
La composition est très accomplie tant dans la disposition des formes que par les couleurs. Le pâle visage de la martyre semble protégée par les visages des deux témoins. La compassion exprimée par la jeune femme contraste avec le regard scrutateur du page sur la gauche. Le large manteau bleu pâle de la sainte sert à lier le groupe des trois personanges ensemble et se confond avec le gris-blanc, le jaune vif et l'orange pour produire un ensemble de couleurs harmonieuses qui est caractéristique de Tiepolo.