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Le tisserand breton

1888

Le tisserand breton
Paul Sérusier, 1888
Huile sur bois, 73,2 x 58,9 cm
Senlis, musée d’Art et d’Archéologie,

Sérusier montre le labeur solitaire tel qu’il pouvait être pratiqué chez soi l’hiver par la paysannerie bretonne, loin des manufactures urbaines, bruyantes et collectives, dénoncées par Michelet dans Le Peuple.

Cette œuvre de jeunesse se voit dotée au Salon d’une mention honorable. Elle a été peinte à Pont-Aven peu avant que Sérusier n’y rencontre Gauguin au cours de l’été 1888 et n’effectue alors une mutation artistique radicale incarnée par le manifeste nabi qu’est Le Talisman peint à l’automne.

Contrairement à Van Gogh qui plonge directement le regard de son spectateur sur l’homme au travail, Sérusier inclut des motifs à l’avant-plan, un panier, une chaise, qui créent un sentiment de perspective, mais aussi d’anecdote. La construction de l’œuvre, son climat sombre et sa dimension réaliste contrastent avec la clarté et les aplats de la peinture nabi qui apparaît si peu de temps après ce Tisserand.

Tableau présenté lors de l'exposition Les villes ardentes. Art, travail, révolte 1870 - 1914 au Musée des Beaux-Arts de Caen du 11 juillet au 22 novembre 2020.