Cette ode à la nature, aux joies simples des plaisirs de l’eau, est l’un des chefs-d’œuvre de la période impressionniste de Renoir durant laquelle il expérimente avec bonheur la peinture en plein air.
Peinte en 1875, cette scène de canotage se situe dans une série commencée en 1869 aux Bains de la Grenouillère à Croissy avec son ami Monet, et qui s’achève vers 1881 avec Le Déjeuner des canotiers à l’Auberge Fournaise à Chatou, établissement où a dû être louée cette yole qui emporte deux gracieuses silhouettes toutes de blanc vêtues.
Ici, tout est à la fois calme et vibrant : les couleurs contrastées de l’eau et de l’esquif, bleu et orangé, les touches brossant autant de vaguelettes, et surtout les reflets qui sans cesse recomposent les éléments sans jamais les figer, composent une symphonie colorée et une sublime étude de reflets, véritable exaltation physique et sensible de la lumière par l’emploi de pigments de couleur pures.
Le tableau est brievement recomposé dans Partie de campagne (1936) de Jean Renoir et sert d'emblème à l'héroïne de Thé et sympathie (1956) de Vincente Minnelli.