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(1859-1926)
Art nouveau

Louis Majorelle est un ébéniste et décorateur français du mouvement Art nouveau de l'École de Nancy, dont il fut également vice-président.

Chambre à coucher 1902 Nancy, musée de l'École de Nancy
Fauteuil 1903 Paris, Musée d'Orsay
Lampe de table 1904 Paris, Musée d'Orsay
Armoire Orchidées 1905 Paris, Musée d'Orsay
Bureau Orchidées 1905 Paris, Musée d'Orsay

En 1861, son père, Auguste Majorelle (1825-1879), qui était lui-même un concepteur et fabricant de meubles, déménage avec sa famille de Toul à Nancy. C'est là que Louis y  finit ses études initiales avant d'aller à Paris en 1877 pour deux ans à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier du peintre Aimé Millet. À la mort de son père, il arrête son cursus et revient à Nancy pour surveiller la fabrique de faïence et de meubles familiale

Le 7 avril 1885, Majorelle se marie avec Marie Léonie Jane Kretz, la fille du directeur des théâtres municipaux de Nancy. Le bâtiment de l'entreprise Majorelle est conçu par l'architecte de l'École de Nancy, Lucien Weissenburger (1860-1929), et était situé au 6, rue du Vieil-Aître, dans la partie ouest de Nancy. Dans les années 1880, Majorelle fabrique des copies de meubles de style Louis XV, qu'il  expose en 1894 à l'Exposition d'Art décoratif et industriel de Nancy. Il est influencé par le fabricant de verres et de meubles Émile Gallé (1846-1904), pour donner à sa production une nouvelle direction. Son œuvre est caractérisée par l'utilisation d'éléments naturalistes dans ses formes et ses marqueteries.

Démarrée dans les années 1890, la production des meubles de Majorelle, embellis par des entrelacements, prend sa source dans la nature : plantes en tiges, nénuphars, chardons, libellules. Au tournant de 1900, il a ajouté un atelier de forge pour les artisans afin de produire des poignées et des charnières dans l'esprit des lignes fluides de son travail de menuiserie. Son atelier était aussi responsable de la réalisation des balcons forgés, des rampes d'escalier et des détails extérieurs de nombreux bâtiments de Nancy au changement de siècle. Il évolue vers des formes plus simples et plus dépouillées peu après son grand succès à l'exposition universelle de 1900 et se lance parallèlement dans une production en série, ce qui lui permet d'enrichir rapidement son catalogue.

En collaborant souvent avec les verriers de Nancy, les frères Daum, il contribue à faire de la ville un des centres européen de l'Art nouveau. À l'apogée de la Belle Époque, avec l'Exposition universelle, les œuvres de Majorelle triomphent et lui fournissent une clientèle internationale. En 1910, Majorelle ouvre des boutiques pour ses meubles à Nancy, Paris, Lyon et Lille.

Initié à l'Art nouveau par Émile Gallé dès 1894, Majorelle devient un des membres fondateurs de l'École de Nancy, en février 1901, connu alternativement comme l'Alliance provinciale des industries d'art, représentant un groupe d'artistes, architectes, critiques d'art et industriels de la Lorraine, qui décidèrent de travailler de manière collaborative avec une prédominance pour l'Art nouveau. Menés par Émile Gallé (jusqu'à sa mort en 1904, puis par Victor Prouvé), ils se sont regroupés pour différentes raisons, notamment pour s'assurer d'un haut niveau de qualité dans les Arts décoratifs dans la région où les principaux fabricants se trouvaient.

Majorelle était un des vice-présidents du groupe depuis sa fondation, le restant pendant toute la durée de l'École de Nancy et il était considéré comme un des meneurs. Pour une grande partie, lui et les autres membres se sont attachés à promouvoir le travail d'artistes décoratifs lorrains par la défense de la mise en place d'une école pour les arts industriels, leur participation aux salons importants (de même qu'en organisant les leurs), et par leurs efforts collaboratifs sur des éléments individuels et des bâtiments, pour la plupart au style Art nouveau. Ils ont aussi facilité la réalisation d'une unité quant à l'art et l'architecture provenant des Lorrains.

Majorelle est sans conteste une des figures internationalement reconnues du groupe, qui pouvait toujours être retrouvé sur les salons dans lesquels ce groupe exposait. Ses connexions avec les cercles d'art parisiens ont aussi permis d'assurer le renom des artistes lorrains dans la capitale française. Néanmoins, l'École de Nancy était souvent à court d'argent et la coopération artistique formelle parmi ses membres s'est lentement désintégrée pendant la Première Guerre mondiale.