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Le Corbusier

(1887-1965)
 

L'œuvre architecturale de Le Corbusier regroupant dix-sept sites (dont dix en France, les autres étant répartis sur trois continents) est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO le 17 juillet 2016. Un itinéraire culturel européen intitulé « Destinations Le Corbusier : promenades architecturales » est créé début mai 2019.

L'œuvre et la pensée de Le Corbusier ont été particulièrement influentes sur les générations d'architectes de l'après-guerre et largement diffusées, avant d'entrer, avec la période du postmodernisme, dans une phase de contestation importante et régulière.

Il est le père de l'architecture moderne, étant le premier à remplacer les murs porteurs extérieurs par des piliers de béton armé placés à l'intérieur des constructions.

Dès lors, les façades ne portant plus les étages supérieurs, il est possible de les habiller avec des cloisons légères et de multiples et très grandes fenêtres. Il joue alors avec les formes et les espaces, sans devoir tenir compte d'un quelconque alignement lié aux poids des étages supérieurs, cette contrainte ayant disparu.

Sa principale force a été de réduire considérablement les temps de construction. Il a été le premier à utiliser des techniques et des matériaux de base, permettant de construire une maison entière, sur plusieurs étages, en quelques jours, comme son premier complexe, la cité Frugès de Pessac, dans la proche banlieue de Bordeaux, cité composée de cinquante petits immeubles et construite à raison d'environ un nouvel immeuble chaque semaine.

Villa Savoye 1931 Poissy
Chapelle Notre-Dame-du-Haut 1955 Ronchamp,Haute-Saône
le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette 1960 Éveux

En 1946, Le Corbusier, à la demande du ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, le communiste François Billoux, élabore les plans et supervise la construction de la Cité radieuse de Marseille, sa première unité d'habitation dont la construction s'achèvera en 1952. Il s'agit d'un immeuble d'habitation sous la forme d'un parallélépipède sur pilotis (en forme de piètements évasés à l'aspect rugueux) d'une longueur de cent trente mètres et d'une hauteur de cinquante-six mètres, qui constitue une innovation importante dans la conception architecturale des résidences d'habitation. Il applique, pour cet immeuble, ses principes d'architecture pour une nouvelle forme de cité en créant un « village vertical », composé de 360 appartements en duplex distribués par des « rues intérieures ». Surnommée familièrement « La Maison du Fada », cette réalisation fait partie des œuvres de Le Corbusier classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Édifié entre 1945 et 1952, situé sur le boulevard Michelet de Marseille, près du stade Vélodrome, cet immeuble est l'une des cinq unités d'habitation construites par Le Corbusier au cours de sa carrière. Essentiellement composée de logements, elle comprend également à mi-hauteur de ses dix-sept niveaux, des bureaux et divers services commerciaux (épicerie, boulangerie, café, hôtel/restaurant, librairie, etc.). Le toit-terrasse de l'unité, libre d'accès au public, est occupé par des équipements publics : une école maternelle, un gymnase, une piste d'athlétisme, une petite piscine et un auditorium en plein air. Son inauguration officielle sur le toit-terrasse le 14 octobre 1952 en présence du ministre de la Reconstruction, Eugène Claudius-Petit, est un grand moment d'émotion dans la vie de son architecte concepteur. Entre 1953 et 1956, l'État, pour récupérer les fonds investis, vend l'ensemble des duplex aux particuliers privés et se désintéresse de la vie sociale interne qui l'impliquait paradoxalement dans la conception. Notons que l'unité d'habitation est expressément conçue pour le logement social, autant par son agencement que par l'ameublement.

En 1950, il est choisi par l'archevêque de Besançon et se lance, au départ récalcitrant, à 63 ans, dans l'aventure de la reconstruction de la chapelle Notre-Dame-du-Haut, située au sommet de la colline de Bourlémont, à Ronchamp en Franche-Comté, détruite par les bombardements de septembre 1944. C'est son premier projet d'un bâtiment de culte, bien qu'il ait travaillé en 1929 sur les plans de l'église de Tremblay-lès-Gonesse : « Je n'avais rien fait de religieux, mais quand je me suis trouvé devant ces quatre horizons, je n'ai pu hésiter ». Il participe à l'édification de deux autres bâtiments cultuels : le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Éveux près de Lyon, dessiné en 1953, réalisé de 1954 à 1959, inauguré en 1960 etl'église Saint-Pierre de Firminy, près de Saint-Étienne dans la Loire.