Hans Hartung naît le 21 septembre 1904 à Leipzig. Son grand-père maternel et son père, musicien et peintre autodidacte, sont médecins. De 1912 à 1914 sa famille s'installe à Bâle où il se pasionne pour l'astronomie et la photographie. Il fréquente ensuite jusqu'en 1924 le lycée de Dresde, se passionnant pour Rembrandt, Goya, Frans Hals, le Greco puis les expressionnistes allemands, Oskar Kokoschka et Emil Nolde. Copiant librement certaines oeuvres, il en simplifie la composition pour n'en retenir que les masses colorées. Dès 1922 il atteint l'abstraction dans une série d'aquarelles, les années suivantes de fusains et de sanguines.

En 1924 et 1925, Hartung poursuit des études de Philosophie et d'Histoire de l'art à Leipzig, assistant à une conférence de Kandinsky, s'inscrit en 1925 et 1926 à l'Académie des Beaux-Arts de Dresde où, à l'occasion de l'Exposition internationale, il découvre le parcours de la peinture française de l'impressionnisme au cubisme. Durant l'été il parcourt l'Italie à bicyclette puis arrive à Paris où il s'établit jusqu'en 1931, effectuant deux séjours au Barcarès, près de Perpignan, et faisant des voyages en Belgique et Hollande. Il rencontre Anna-Eva Bergman, jeune peintre norvégienne qu'il épouse en septembre 1929. En 1931 après un séjour sur la Côte d'Azur pendant l'hiver, il expose, pour la premère fois, à Dresde et avec Anna-Eva Bergman l'année suivante à Oslo, travaillant un moment dans une île du sud de la Norvège.

Après la mort de son père et face à la montée du nazisme, Hartung quitte l'Allemagne, confiant au passage à Paris quelques toiles à la galerie Jeanne Bucher, pour les Baléares et construit une petite maison sur la côte nord de Minorque. Sans argent, il regagne Paris en 1934, passe par Stokholm puis rentre en Allemagne, à Berlin. N'acceptant pas le régime nazi il parvient à passer en France et s'installe définitivement à Paris. Il s'y lie avec Jean Hélion et Henri Goetz, rencontre Kandinsky, Mondrian, Alberto Magnelli, Domela, Miro et Calder avec qui il expose. Entre 1934 et 1938 il peint la série de ses “taches d'encre”. N'ayant pas les moyens de disposer de matériel de dessin, il s'installe à la terrasse des cafés et commande des cafés-crèmes, ce qui l'autorise à demander aussi aux serveurs de l'encre et du papier. Ses premières œuvres consistent en des tourbillons d'encre noire tracés les yeux fermés, destinés à apaiser son angoisse.

Face à de grandes difficultés matérielles, la maladie de sa femme, leur divorce, le retrait de son passeport par l'ambassade d'Allemagne, Hartung bénéficie de l'hospitalité de Goetz et travaille dans l'atelier du sculpteur Julio Gonzalez. En 1939 il s'inscrit sur la liste des volontaires contre l'hitlérisme en cas de guerre et épouse Roberta Gonzalez, la fille du sculpteur. Mobilisé en décembre, il est affecté à la Légion étrangère et envoyé en Afrique du Nord. Démobilisé, il se réfugie avec la famille Gonzalez dans le Lot. Après la mort de Julio Gonzalez en 1942 et l'occupation de l'ensemble de la France, Hartung passe en 1943 en Espagne. Incarcéré puis placé dans un camp de concentration durant sept mois, il rejoint l'Afrique du Nord et s'engage à nouveau dans la Légion. Grièvement blessé durant l'attaque de Belfort en novembre 1944, il est amputé de la jambe droite. De retour à Paris en 1945, où il est aidé par Calder, il est naturalisé français en 1946, décoré de la Croix de guerre, de la Médaille militaire et de la Légion d'honneur.

Dans les années suivantes Hartung participe à plusieurs expositions et se trouve remarqué par les critiques. Alain Resnais réalise sur lui un film qui est présenté en 1948 en Allemagne, 1950 à Paris. Il réalise plusieurs expositions personnelles, fait la connaissance de Schneider, Soulages, Mathieu, Baumeister et Rothko. Il est alors reconnu comme l'un des chefs de file de l'Art informel. Une rétrospective de son oeuvre est présentée dès 1952 au Musée de Bâle. En 1953 Hans Hartung s'installe à nouveau avec Anna-Eva Bergman, revenue de Norvège, et divorce avec Roberta Gonzalez. Il commence d'exposer à la Galerie de France et est élu en 1956 membre de l'Académie des Beaux-Arts de Berlin. En 1957 Hartung se remarie avec Anna-Eva Bergman. Multipliant les expositions de ses peintures, gravures et lithographies , il reçoit en 1960 le grand Prix international de peinture de la Biennale de Venise. A partir de 1961 le procédé du grattage est à l'origine d'un renouvellement de sa peinture.

Anna-Eva Bergman meurt le 24 juillet 1987, Hans Hartung le 7 décembre 1989 à Antibes. Selon sa volonté ses cendres sont dispersées dans la Méditerranée.

 

Source : Wikipedia



voir : T 1963 R6, 1963


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Hans Hartung
(1904-1989)