Marbre blanc, Marbre gris
Musée du Louvre
Les Grecs représentaient la Victoire sous la forme d'une femme ailée. Le monument de Samothrace constitue la création la plus grandiose de ce type. Charles Champoiseau, vice consul de France à Andrinople (Turquie) découvrira cette oeuvre à Samothrace, île de la mer Egée. Elle se compose de trois éléments : un socle rectangulaire, une base figurant l'avant d'un navire et la statue de sa Victoire. Le socle et la base sont en marbre gris de Rhodes, la Victoire est en marbre blanc de Paros. Le bloc en ciment est moderne. La main droite, retrouvée en 1950, est exposée dans une vitrine sur le palier situé à gauche.
Le sanctuaire de Samothrace était dédié aux dieux Cabires, évoqués pour protéger les marins du naufrage et assurer le succès aux combattants. La Victoire se posant sur le pont d'un bateau illustre ce culte. Certains supposent que le monument a été offert par les vainqueurs d'un combat naval. Le style de la Victoire, dont on ne connaît pas le sculpteur, permet de situer l'événement au cours du IIème siècle avant Jésus-Christ. Le style de l'oeuvre la rapproche des frises de l'autel érigé à Pergame vers 180-160 avant Jésus-Christ. Les Rhodiens remporteront d'importantes victoires face à Antiochos III de Syrie en 190 avant Jésus-Christ, aux cours des batailles navales de Sidé et de Myonnisos. La Victoire de Samothrace, qui pourrait commémorer ces évènements, serait donc légèrement postérieure à cette date.