Le Parthénon | ![]() |
Ictinos | ![]() |
- 438 |
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1) Pronaos (côté est) Parthénon, conçu à l'initiative de Périclès et consacré en -438. |
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Le Parthénon est un bâtiment dorique, périptère (galerie de colonnes faisant le tour extérieur de son mur d'enceinte), amphiprostyle et octostyle (huit colonnes en façade), avec des traits architecturaux ioniques, construit sur une crépis à trois degrés de 0,55 m de chacun. Le dernier degré sur lequel reposent les colonnes doriques est le stylobate tandis que le stéréobate est réalisé en pôros, variété de tuf tendre. Le temple mesure 69,51 mètres sur 30,88 mètres il fait 10 mètres de haut, dimensions qui ne peuvent être comparées qu'à celles de grands temples ioniques, comme lHéraion de Samos, les temples romains de Baalbeck ou l'Artémision d'Éphèse, qui dépassent la centaine de mètres. Le Parthénon est construit en marbre du Pentélique. Son toit était couvert de 8 480 tuiles plates de marbre de 50 kg chacune, agrémentées d'antéfixes en palmettes polycromes, et figurant des têtes de lions aux angles, faisant office de gargouilles.
Un système de correction optique très précis permettait de donner l'illusion d'une verticalité et d'une horizontalité parfaites alors que les marches du stylobate convexe sont incurvées, le centre étant situé à 6,75 cm au-dessus des extrémités ; les architraves sont incurvés aussi. En outre, les colonnes ne sont pas parallèles mais leurs axes "verticaux" se rencontrent en un point de fuite situé à environ 5 km d'altitude (ce qui se perçoit d'autant plus que la colonne est loin du centre de l'édifice). Enfin, les colonnes elles-mêmes sont modifiées pour ces raisons optiques : les colonnes d'angles sont plus épaisses (car, se détachant sur le vide, elles sembleraient trop minces sinon) et, ce qui est très courant, toutes les colonnes sont légèrement renflées au tiers de leur hauteur en partant du pied (il s'agit de l'entasis (en), l'il ayant tendance à voir à cet endroit un étranglement) : le rayon de courbure des renflements dépassant 1,5 km il semblerait que pour fabriquer les tambours d'une même colonne on utilisait un modèle réduit " saucissonné " de cette colonne, de même largeur mais n'ayant que le 1/16ème de la hauteur réelle. De même, toujours dans ce souci d'atteindre la perfection visuelle, aucun des blocs de marbre constituant les murs n'était rigoureusement parallélépipédique. Tout cela permet d'expliquer en partie la durée et le coût des travaux de réfection actuels, du fait qu'il est absolument impossible d'intervertir deux constituants de l'édifice sous peine de voir son esthétique en pâtir. Mais la question qui se pose alors est la suivante : comment les bâtisseurs du "siècle" de Périclès ont-ils pu achever cette construction en moins de neuf ans avec des outils beaucoup plus rustiques que les nôtres ? Actuellement on pense qu'ils utilisaient des procédures standardisées permettant une construction modulaire. Par exemple pour le montage d'une colonne il fallait être capable de déposer en douceur un tambour de plus d'une tonne suspendu au-dessus de celui qui allait le supporter, tout en ayant la possibilité de le déplacer facilement pour l'ajuster à la perfection ; pour cela, on encastrait les deux parties d'une clavette en bois de cèdre dans des trous cubiques ménagés au centre de chacune des deux faces à mettre en contact (la partie "mâle" dans l'une et la partie "femelle" dans l'autre), le guidage et le positionnement recherchés s'effectuant au cours de l'emboîtement progressif jusqu'au blocage final. On a retrouvé des joints plus fins qu'un cheveu et d'une résistance telle que les deux blocs jointés se sont comportés comme un seul bloc lors d'un tremblement de terre, d'après l'analyse d'une fissure qui les traversait tous les deux...De plus, on a pu reconstituer une meule métallique suivant un modèle de l'époque, qui se manie à deux, qui porte des sortes d'entonnoirs sur le dessus (dans lesquels on verse du sable fin), et qui permet de poncer les faces d'un bloc de marbre sur une épaisseur de l'ordre de 1/20ème de millimètre . Le fronton est de l'édifice dépeint l'épisode de la naissance d'Athéna, sortie toute armée du crâne de Zeus, son père. Selon la mythologie grecque, Athéna est la fille de Zeus et de Métis : celle-ci était enceinte, et sur le point de donner le jour à une fille, lorsque Zeus l'avala. Il le fit sur le conseil d'Ouranos et de Gaïa, qui lui révélèrent que si Métis avait une fille, elle aurait ensuite un garçon qui enlèverait à Zeus l'empire du ciel. Quand le temps de la délivrance fut venu, il éprouva un terrible mal de tête pour lequel il sollicita l'aide d'Héphaïstos, dieu du feu et de la forge. Pour soulager sa douleur, Zeus ordonna à Héphaïstos de lui fendre la tête d'un coup de hache. Ainsi fut fait, et de la tête de Zeus sauta la déesse Athéna toute armée : en s'élançant, elle poussa un cri de guerre dont retentirent le ciel et la terre. La scène sculpturale représente le moment de la naissance d'Athéna. Statue chryséléphantine dAthéna Parthénos.
Les descriptions d'Athéna Parthénos parlent d'une statue chryséléphantine (d'or pour les draperies et d'ivoire pour les chairs), réalisée par Phidias à l'intérieur du Parthénon, de 12 m de hauteur (15 mètres avec sa base), composée d'une structure de bois sur laquelle étaient fixées des plaques d'ivoire et d'or. Ce matériau fragile et sujet à dessiccation était entretenu à l'aide d'une eau huilée qu'on laissait à disposition dans un bassin, au pied de la statue. La couche d'huile laissait une pellicule protectrice empêchant l'évaporation et donnant un lustre à l'ivoire.
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